Au bout de la légende
Avec La Dame Rousse (Éditions l'Âge d'Homme 2016), il entamait une trilogie prenant l'allure définitive d'un polar à la lecture du second opus, L'Oracle des Loups
(Éditions l'Âge d'Homme 2019), où les légendes d'autrefois s'agrègent à
l'intrigue policière de notre époque en prenant pour cadre la ville
médiévale de Fribourg où Olivier Beetschen a étudié la littérature
française et allemande sur les bancs de l'université. C'est peu dire
que ce grand voyageur, amateur d'alpinisme a baigné dans l'écriture
puisqu'il débuta sa carrière de romancier et de poète dans les années
1990 tout en enseignant la littérature française au collège à Genève où
il vit désormais. On retrouve tous ces éléments dans La Nuit montre le chemin,
désormais publié par Bernard Campiche, éditeur emblématique de la scène
littéraire romande qui a mis en avant, l'air de rien, toute une
multitude de romans policiers à l'instar des récits de Daniel Abimi ou
d'Anne Cuneo qui n'ont malheureusement pas franchi nos frontières
helvétiques. Si le fait d'étudier et d'enseigner dans le domaine
littéraire, ne fait pas de vous un romancier accompli, cela se saurait,
on perçoit chez Olivier Beetschen cet amour de la langue et des beaux
textes que l'on retrouve dans son écriture avec cette propension à
intégrer, peut-être parfois avec excès, de nombreux aspects de son
parcours de vie. La présence des loups dans nos contrées, une enquête
inter cantonale sur la traitre des êtres humains, une quête de
paternité dont l'ensemble s'articule autour de la légende de Guillaume
Tell revisitée sur un mode nordique, La nuit montre le chemin
aborde donc une multitude de thèmes que l'auteur décline avec une
certaine maitrise autour d'une intrigue policière oscillant vers le
fantastique tout en s'émancipant des codes du polar local pour tendre
vers l'universalité.
Dans la région montagneuse du Jaunpass, non loin de Fribourg, la
population est en émoi lorsque l'on découvre le corps d'un homme mutilé
qui semble avoir subi l'attaque d'une meute de loups. Mais la victime
se révèle être un étudiant moldave qui a eu maille à partir avec la
justice à la suite d'une affaire de détournement de mineurs. Que
venait-il donc faire, en pleine nuit, dans cette contrée reculée du
canton de Fribourg? Peut-il s'agir d'un règlement de compte dont on a
dissimulé l'apparence? C'est à ces interrogations que va devoir
répondre l'inspecteur René Sulic en charge de l'affaire qui va
l'entraîner dans les méandres obscurs d'une organisation criminelle
sanguinaire camouflant ses activités dans les tréfonds du darknet.
Confronté à la cruauté de malfrats sans pitié, René Sulic va apprendre
à ses dépends, au détour d'une légende lointaine, qu'il faut se montrer
aussi féroce que ses adversaires. Une leçon qui risque de le marquer à
tout jamais.
Corps sauvagement mutilés, trafics abjects, on pourra dire qu'Olivier
Beetschen ne lésine pas sur l'aspect sordide de l'affaire dans laquelle
il va entraîner René Sulic, cet inspecteur massif à l'âme quelque peu
tourmentée qui va s'appuyer sur d'autres membres de la police de
Fribourg mais également sur deux inspecteurs de la police genevoise
endossant l'identité de véritables enquêteurs qui ont fait partie de
l'institution et à qui l'auteur rend rend un hommage appuyé. Autant
dire que sans entrer dans le registre du manuel de police, on
appréciera l'aspect très réaliste de cette intrigue policière se
déroulant donc dans l'arrière pays montagneux du canton de Fribourg
ainsi que sur les bords du Léman en faisant même une petite incursion
en France. Et puis il y a la découverte de cette superbe région du val
de Jaun sur laquelle pèse cette menace incertaine au sein d'un
environnement sauvage à l'image de René Sulic qui y a trouvé refuge
auprès de sa compagne qui exploite une ferme isolée de tout. Il émane
ainsi une atmosphère saisissante, toute en tension, parfois agrémentée
d'une dimension spirituelle, ceci plus particulièrement à la lecture de
cette légende s'insérant dans le cours de l'intrigue, comme pour dicter
le destin de René Sulic qui va en apprendre davantage sur ses origines.
On retrouve ainsi dans un texte aux intonations parfois poétiques,
cette quête de l'identité d'un individu partagé , voire même parfois un
peu perdu, entre ses origines balkaniques et son attachement au pays
qui transparait au gré d'un récit où apparaissent également tous les
codes d'un excellent polar qu'Olivier Beestchen exploite sans jamais
abuser des artifices pour nous livrer, une fois de plus, un roman
singulier qui tient toutes ses promesses.
CEDRIC SEGAPELLI
http://www.monromannoiretbienserre.com
Morts supectes à Jaun
Un sternum broyé, un cou en charpie… Découvert près du col de Jaun par
des touristes, un corps humain a l’air d’avoir été mangé par un loup.
Après La Dame rousse et L’Oracle des loups,
on retrouve l’inspecteur René Sulic dans le dernier polar d’Olivier
Beetschen, confronté ici à une scène de crime, ou d’accident, bien
sinistre. La piste criminelle prend forme dès lors qu’un autre cadavre
est repéré, non moins dégradé que le précédent.
Voyageant entre la localité de Jaun, la ville de Fribourg et Genève,
l’enquêteur Sulic va être confronté à une affaire complexe de trafic
d’êtres humains. Le suspense monte tout au long de La Nuit montre le chemin,
des échanges tendus avec des témoins révélant la pression et la peur
croissantes, d’autant que Sulic lui-même en apprend également sur sa
propre histoire.
Comme L’Oracle des loups, La Nuit montre le chemin
allie roman policier et légende épique. Ici, un récit aux airs de conte
nordique s’imbrique dans le roman, convergeant qui plus est vers
l’histoire de Guillaume Tell – celui-ci incarnant le caractère
irascible, insoumis. Car Sulic agit à la façon de ces rebelles
mythiques, tente de se mettre à la place des criminels, de comprendre
comment ils fonctionnent. De quoi exhumer des secrets enfouis. Jusqu’à
ce que la vérité émerge.
MARC-OLIVIER PARLATANO, Le Courrier
Olivier Beetschen
La Nuit montre le chemin
Un cadavre à moitié dévoré découvert dans le Jaunpass. Ces animaux sont
à nos portes, l’opinion publique s’emballe… mais est-ce bien le
prédateur qui est responsable de ce meurtre? C’est là le point de
départ d’une nouvelle enquête pour l’inspecteur de la sûreté
fribourgeoise – et ancien hockeyeur – René Sulic, qui le mènera de
Fribourg, et des table du Belvédère, aux rue de Genève, sur la trace de
trafiquants d’êtres humains. Et comment arrêter des hommes qui ont sans
doute perdu toute humanité, si ce n’est en devenant comme eux?
Certaines décisions de l’inspecteur pourraient bien changer sa vie à
jamais… Une légende suisse revisitée vient s’imbriquer dans la trame du
roman, comme c’était déjà le cas dans les deux autres titres de la
trilogie Sulic: c’est celle de Guillaume Tell et de la création de la
Suisse qu’Olivier Beetschen nous invite à partager dans La Nuit montre le chemin, qui fait suite à La Dame rousse et à L’Oracle des loups, mais chacun de ces romans peut être lu indépendamment.
THIERRY CLERC, Payot, Générations Plus
Des loups et des hommes
Un cadavre est retrouvé dans le
Petit-Mont, à moitié dévoré par des loups, ainsi débute le nouveau
roman d’Olivier Beetschen. L’inspecteur René Sulic va mener l’enquête
entre Fribourg, la Gruyère et la région genevoise
Le rendez-vous ne pouvait se donner ailleurs qu’au Belvédère: l’intrigue de La Nuit montre le chemin
passe par ce café fribourgeois. Le haut du Stalden se trouve d’ailleurs
sur la couverture du nouveau roman d’Olivier Beetschen, le troisième
volet d’une trilogie commencée par La Dame rousse (2016) et poursuivie dans L’Oracle des loups
(2019). Les trois livres sont indépendants, mais présentent un subtil
jeu de renvois et des personnages que l’on retrouve avec plaisir.
L’histoire se déroule entre Fribourg, le col du Jaun, Genève et la
France voisine, avec une brève incursion à Sarajevo. Là-bas,
l’inspecteur René Sulic, un malabar qui a connu une carrière de joueur
de Gottéron avant d’entrer dans la police, va découvrir le secret de
ses origines. Ce personnage aussi a vu le jour au Belvédère, raconte
Olivier Beetschen, qui se souvient de sa vision d’une «armoire à glace
en pleine déprime, qui buvait un café fertig sur la terrasse. Une
sommelière venait le consoler.» Il tenait son point de départ pour L’Oracle des loups.
Désormais, Sulic vit «sur les hauts du village de Jaun, dans une ferme
ancienne, au bois usé par les intempéries», lit-on dès les premières
lignes. Il s’est installé avec Edwige, assistante en géographie à
l’Université de Fribourg. À côté de ses études, la jeune femme s’occupe
d’un troupeau de moutons, hérité de sa famille. Et c’est dans la
région, sur le chemin qui mène au chalet du Régiment, qu’est découvert
un corps, à moitié dévoré, apparemment par des loups. Une semaine plus
tard, on trouve un second cadavre, au même endroit, dans le même état.
Sauf que, cette fois-ci, les carnassiers l’ont attaqué ante mortem…
«Fribourgeois de cœur»
«Dans L’Oracle des loups, j’ai
voulu mettre un coup de projecteur sur la drogue, en raison de ma
colère contre les dealers», rappelle Olivier Beetschen. Cette fois-ci,
le personnage de Ludmilla, serveuse au Belvédère et indic de Sulic, l’a
entraîné vers un autre fléau, le trafic d’êtres humains. L’écrivain s’y
est intéressé après des discussions avec ses «conseillers techniques»,
comme il les appelle. Des gars du terrain comme les anciens policiers
fribourgeois Michel Genoud et Jean-Pascal Verdon ou le Genevois Jean
Sanchez. Tous trois sont devenus personnages du roman.
L’imaginaire d’Olivier Beetschen se nourrit ainsi d’un travail fouillé
de documentation et d’une fine connaissance des lieux qu’il décrit. Né
à Lausanne, installé à Genève, il a vécu dix ans à Fribourg, où il a
suivi des études de lettres à l’Université avant de passer notamment
par Berlin et Paris. «Je suis resté Fribourgeois de cœur, je me sens
chez moi ici.» Il connaît chaque recoin de la Basse-Ville, mais aussi
de l’autre région clé de son roman, la Gruyère.
«Dans un moment très particulier de ma vie, vers 24-25 ans, j’ai passé
plusieurs semaines dans un chalet d’alpage, dans la vallée du
Petit-Mont. C’est resté mon jardin, j’y retourne dès que je peux, j’ai
fait d’innombrables balades dans la région du Vanil-Noir, la vallée des
Morteys, les Gastlosen…»
Au passage, il propose dans son livre une savoureuse description de l’hôtel Zur Hochmatt, de son patron et de ses habitués.
Réalisme et imaginaire
Comme dans ses précédents romans, Olivier Beetschen mêle à ce réalisme
des séquences fantasmagoriques. «J’aime ce contraste entre le côté très
rationnel, celui de la médecine légale, par exemple, et l’imaginaire.
Le roman est aussi une manière d’appréhender le monde, qui comprend un
côté cartésien et un autre plutôt de l’ordre de l’impalpable.» Dans ses
envolées vers l’irréel se retrouve son goût pour les légendes, qui ne
se dément pas depuis son premier roman À la nuit (1995).
«J’ai toujours adoré écouter et raconter des histoires. La mythologie,
pour cela, est inépuisable!» Lui qui se dit «fou de légendes
celtiques», s’est intéressé ici à une histoire bien suisse, celle de
Guillaume Tell. Même si elle dépasse largement nos frontières,
puisqu’elle a été reprise par l’Italien Rossini et l’Allemand Schiller,
deux géants de la culture européenne». Revisitée, elle joue dans le
roman un rôle central.
Contrairement à tant de polars, La Nuit montre le chemin
ne se limite pas au suspense, à l’habilité de la construction, aux
questionnements sur le, la ou les coupables. Fervent lecteur d’un genre
qu’il refuse de considérer comme mineur, Olivier Beetschen ajoute à son
intrigue soignée une dimension littéraire. «Comme pour un poème, le
rythme, les associations sont importants.» Le roman prend ainsi
l’allure d’un enchevêtrement complexe, mais jamais hermétique.
Entre père et fils
Surtout, il ne tombe pas dans la noirceur excessive, ni dans la
tendance trash ou gore, même quand il se penche sur certains aspects
particulièrement sombres. L’enquête conduit en effet dans les tréfonds
les plus ignobles du darknet. «Je me suis interdit tout voyeurisme et
tout sensationnalisme, parce que le sujet est trop grave.»
Et puisqu’il ne se contente pas de l’intrigue policière, Olivier
Beetschen aborde aussi un thème qui lui est cher: l’identité et le
rapport père-fils, traité comme «quelque chose de difficile, de
douloureux». Un sujet qui se trouvera également au cœur d’un recueil de
poèmes prévu pour cet automne. Avant de retrouver René Sulić, Edwige,
Verdon et quelques autres pour un nouveau polar? La conclusion du roman
n’exclut pas cette éventualité. «J’ai voulu cette fin, parce qu’elle
laisse tout ouvert.»
ERIC BULLIARD, La Guyère
Entre chien et loup
«Était-il mort avant d’être dévoré?» Mordant, ce dernier tableau de la
trilogie noire signée Olivier Beetschen, poète genevois reconnu en
territoire fribourgeois d’où il explore, du gouffre des Mortey à à ceux
du darkweb les vastes arcanes du crime.
Retour sur le terrain de jeu de l’inspecteur Sulic, ancienne armoire à
glace de Gottéron, amateur de Villon et de café fertig, lancé sur la
trace d’une meute de canidés monstrueux traînant leurs crocs du côté du
Jaunpass. La piste, solidement marquée dans un décor local dont le Café
du Belvédère est l’épicentre, serpente ensuite entre chien et loup pour
toucher Genève et la France voisine avant de viser l’est, jusqu’en
Moldavie, traversant au passage toutes les variations délictueuses –
trafic de drogue et d’êtres humains, zoophilie, cybercrime. Sordides
nuancées par un entrelacs de mythologie helvetico-scandinave,
d’érotisme soft-alpestre et de quête identitaire qui confère à ce polar
littéraire, toujours aussi documenté et précisément renseigné, tout son
caractère.
THIERRY RABOUD, La Liberté
René Sulic est un jeune inspecteur. Il mesure plus de deux
mètres. C'est un ancien hockeyeur. Il vit avec Edwige Kählin,
assistante de géographie à l'université de Fribourg, dans une ferme sur
les hauts du village de Jaun, en Gruyère.
Il s'y trouve en congé quand son coéquipier et mentor, Verdon,
l'appelle pour une urgence. En face de chez lui, au-dessus d'Im Fang,
un cadavre a été découvert par une touriste. Tout laisse à penser qu'il
a été attaqué et massacré par des loups.
L'autopsie révélera que les carnassiers ont déchiré leur proie post
mortem. Mais, sur le moment, c'est la stupeur et même la peur tout
court. En tout cas, le jour même, ce lundi 18 juillet {Système
d'Information Schengen}, l'homme est identifié: il a une fiche dans le
SIS {2022?}.
Il s'agit de Piotr Lipkowski, de nationalité moldave, impliqué dans un
réseau de prostitution. Après diffusion de son portrait, des
inspecteurs infiltrés l'ont reconnu. La veille, il avait rencontré
trois hommes au café du Belvédère à Fribourg.
L'enquête peut commencer. Comme la victime et deux des trois autres
hommes sont des Genevois, elle sera menée conjointement par Jean-Pascal
Verdon et René Sulic de la Sûreté de Fribourg et par Jean Sanchez de la
Judiciaire de Genève.
Les compagnons de table de Lipkowski sont à leur tour identifiés: un
dealer, Amir Berisha, Kosovar, qui travaille dans un garage à Fribourg,
et Mehmet Dogan et Bayar Aziz, Kurdes de Turquie, qui étudient
les sciences économiques à Genève.
L'histoire connaît deux tournants: l'un affecte personnellement René et
changera sa vie, l'autre est la découverte, huit jours plus tard, d'un
cadavre au même endroit que le premier – le modus operandi étant le
même –, mais dévoré ante mortem.
Savoir qui, comment et pourquoi, ces deux personnes sont mortes, ne
sera pas mince affaire pour le trio d'enquêteurs et le lecteur devra
faire un effort pour ne pas se perdre dans les méandres de ce polar
original à un tout autre point de vue.
Car ce qui donne à l'intrigue un ton personnel, c'est l'autre
découverte que fait Sulic en Bosnie, où il s'est rendu avec Verdon,
trois jours après la découverte macabre en Gruyère, pour enquêter sur
les complicités que Berisha peut avoir là-bas.
Sulic, que d'aucuns à la Sûreté surnomment le poète, sans doute parce qu'il a souvent à portée de main les Poésies choisies
de François Villon, reçoit, après ce voyage, de quelqu'un, qui aura
ignoré jusqu'à son existence, un legs très éclairant: «La légende de
Guillaume Tell vue à travers le prisme de la mythologie nordique».
Dans ce texte, dont Olivier Beetschen publie de larges extraits, en
italiques dans le roman, se trouve la maxime qui donne son titre au
livre: La nuit montre le chemin, et des personnages, les Irascibles,
qui ont au fond «quelque chose de» René Sulic: «Était-ce aller trop
loin de considérer que de telles figures avaient une certaine
ressemblance avec un policier un peu impulsif, un peu braque, un peu
indiscipliné? De là est peut-être né le sentiment que la légende lui
était adressée.»
Sans que son auteur puisse l'imaginer, ce texte aidera Sulic. En effet,
il mettra en application la devise des Irascibles, «ronflante mais
efficace: La ruse pour confondre les scélérats, la force pour les
écraser». Le lecteur relèvera au passage la citation:
«Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons
d’eux.« {L'auteur, dans ses remerciements, précise qu'elle est de René
Char.}
Blog de Francis Richard
Au Jaunpass, on croise des loups
La nuit montre le chemin, d’Olivier Beetschen, mêle avec brio sauvagerie humaine et sagesse animale
Vigoureux, sanguin et fort réussi, ce nouveau roman de l’écrivain
genevois Olivier Beetschen! D’un coté, un puis deux cadavres retrouvés
au Jaunpass à moitié dévorés. Loups? Tueurs sans pitié? De l’autre,
l’inspecteur fribourgeois René Sulic, jeune géant massif et
hypersensible, confronté tout à la fois à l’un des pires fléaux de
notre temps, le trafic d’êtres humains et la découverte de l’identité
de son père biologique.
La nuit montre le chemin constitue le troisième tome d’une trilogie entamée en 2016 avec La Dame rousse et poursuivie avec L’Oracle des loups
en 2019. On y retrouve le goût de l’écrivain pour les légendes et
mythologies scandinaves, pour les loups, êtres sauvages qui «trottinent
à la lisière des mondes», et pour les figures féminines qui
entretiennent de mystérieux liens avec eux… Polar romand attachant où
l’on retrouve les lieux familiers à ce natif de Laurane ayant étudié à
Fribourg. La nuit montre le chemin distille par ailleurs une douce
poésie fantastique.
ISABELLE FALCONNIER, Le Matin Dimanche
Des touristes découvrent au Jaunpass un cadavre à moitié dévoré.
Le pays est sous le choc. Très vite, le doute s’installe: attaque de
loups ou crime déguisé? L’inspecteur René Sulíc, de la Sûreté de
Fribourg, semble tout désigné pour diriger l’enquête. Sa bien-aimée a
la réputation de connaître les loups de la région mieux que personne.
Le policier va être emporté dans une cascade d’évènements qui le
conduira des montagnes de la Gruyère aux banlieues délabrées de France,
en passant par les grandes fortunes de la Riviera lémanique. Un détour
l’expédiera jusqu’au Commissariat Central de Sarajevo. En Bosnie,
certains fantômes refusent de disparaître.
Son périple lui fera découvrir les terribles filières dont sont victimes
de jeunes filles éblouies par les paillettes de l’Occident. L’inspecteur
devra affronter les pires mafias, celles qui se cachent dans les
tréfonds du darknet. Comment vaincre ces truands ? Une légende, surgie
du fonds des âges, donnera sa réponse: en devenant aussi féroce qu’eux.
Sulic apprendra à ses dépens que suivre ce conseil n’est pas sans risque.
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