Janine Massard évoque le décalage des générations
Dans son dernier roman, Grand-Mère et la mer,
la Vaudoise Janine Massard dissèque les pensées et les comportements
des générations à travers Claire, la grand-mère née à la fin du XIXe siècle,
qui rêve de voir la mer, et sa petite-fille Line qui n’a pas froid aux
yeux: indépendance (relative) et voyages. De quoi fasciner l’aïeule,
qui demande à la gamine de l’emmener voir la Grande-Bleue. Dans les
années 1960, rien n’est plus naturel que l’aventure sur les routes du
monde.
Aussitôt demandé, presque aussitôt réalisé. Line prend une semaine de
congé et hop, direction le Sud. Et si l’improvisation comporte quelques
inconvénients, la jeune femme règle ça d’un coup de cuillère à pots.
Pour Claire, c’est une révolution. Découvrir la Méditerranée
s’accompagne d’angoisses non dites et de ressassements dus à une
éducation qui transformait, jusque dans les années 1960, la femme en
animal bien dressé, soumis à l’homme. Tout y est, le regard des autres,
le protestantisme à outrance, la voisine darbyste au tempérament
empreint de fiel, la mauvaise conscience – les curés empestant l’alcool
derrière leur grille du confessionnal sont là, eux aussi. Pour un peu,
la grand-mère s’excuserait d’exister. Mais elle n’est pas sotte, si
elle jalouse un peu la jeunette, elle l’admire pour son insolent libre
arbitre. De quoi ruminer face au paysage qui se dévoile à elle.
Dans cet ouvrage de Janine Massard – qui fait une large place aux
questionnements féminins, notamment le droit de vote – la Suisse
apparaît en filigrane comme le vrai pays de nains de jardins qu’il est,
propre en ordre, obscur et résigné, c’est du moins le sentiment que
laisse Claire aux lecteurs. Car au-delà du comportement de Line, qui
suit la mouvance des trente glorieuses, l’univers féminin est loin
d’avoir acquis la liberté. Et c’est peut-être dans la répétition des
pensées, dans les silences que les deux voyageuses observent, comme
malgré elles – pour ne pas blesser l’autre – que se dessine le fossé
des générations et les aspirations à se hisser au rang d’être humain
égal à l’homme.
Si la vieille dame se laisse séduire par la magie d’une géographie
fantasmée devenue réalité, elle ose à peine entrer dans l’eau salée,
cette eau qui ne lave en rien l’éducation et les rites appris de force
durant une vie. Et hormis le dôme de Milan entrevu au retour, la
grand-mère ne profitera pas du voyage pour visiter des monuments
témoins de l’Histoire humaine, comme si ce Dôme incarnait finalement le
tragique destin de cette humanité qui passe et trépasse, ne laissant
derrière elle que poussière et regrets.
Un roman assez tragique, obsessionnel, à lire d’une traite, qui laisse un goût de nostalgie.
BERNADETTE RICHARD, Le Quotidien jurassien, 14 décembre 2019
Des souvenirs tendrement salés
Janine Massard embarque son lecteur sur la côte méditerranéenneavec Grand-Mère et la mer, un récit puisé dans ses propres souvenirs et présenté comme un hommage à sa grand-mère
Connue pour ses récits tragiques et historiques, Janine Massard
propose une histoire et une atmosphère bien différente dans son dernier
roman. Nous sommes en Suisse, dans les années 1960. Grand-Mère Claire
se languit de voir la mer et convainc sa petite-fille Line, dont elle
est très proche, de l’accompagner. Si le voyage réjouit les deux
parentes, des frictions commencent à se faire sentir, dues à l’écart
générationnel entre les deux femmes. Le contraste entre les idées de
chacune d’elles est d’autant plus flagrant dans cette période
chamboulée par les avancées technologiques et la libéralisation des
mœurs, favorisant en particulier l’émancipation des femmes.
Écrit à la suite de la publication de Question d’honneur, qui relatait un drame familial s’étant produit au milieu du XXe siècle en terres vaudoises, Grand-Mère et la mer
s’inscrit dans un tout autre registre, plus intime et léger. C’est que
le roman est basé sur les propres souvenirs de l’auteure, alors que
celle-ci entreprend ce voyage vers le sud de la France avec cette
grand-mère dont elle se sentait très proche, malgré l’absence de ce
lien de sang. «Quand on écrit, on réinvente, explique Janine Massard.
C’était comme si je feuilletais un livre de souvenirs. Ça m’a permis
mentalement de refaire le voyage avec cette grand-mère que j’aimais
bien, même si elle était ronchon par moments.»
L’inéluctable passage du temps
Car, bien que Grand-Mère Claire aime tendrement sa petite-fille, dont
elle admire le caractère indépendant et la liberté de pensée, elle ne
peut s’empêcher de se montrer, par instants, agacée par Line. C’est que
le comportement de cette dernière ne fait que souligner la propre
condition de femme formatée aux idées de son époque, encore très
patriarcale de Claire. Ainsi, lors de différents passages, Janine
Massard met subtilement en relief la difficulté d’adaptation de cette
grand-mère qui ne la rend que plus touchante. Un constat qu’avait déjà
fait l’auteure à l’époque. «Ça m’a permis de mesurer le temps et
l’évolution. Cette pauvre grand-mère était contente, mais elle était
aussi jalouse de moi.»
Ce qui n’empêche nullement Janine Massard de repenser à ce voyage avec
une certaine émotion. «J’étais contente que, grâce à moi, elle ait pu
voir la mer», sourit celle qui avoue, elle aussi, être fascinée par la
mer, qui lui permet de laisser libre-court à son imagination.
Consciente, tout comme ses personnages, d’être une «passagère du
temps», Janine Massard se laisse à présent le temps de «digérer» son
roman avant d’envisager un nouveau projet.
KÉVIN RAMIREZ, La Région, 31 décembre 2019
À 70 ans, elle découvrait la mer…
Claire s’est mis en tête de voir la mer. Grand-mère «née au début de la
décennie qui terminait le XIXe siècle», au temps où «l’on se déplaçait
à la vitesse du cheval», elle propose à sa petite-fille, Line, de
l’accompagner une semaine sur la Côte d’Azur. Cette «libellule» qui, à
vingt ans, a «sauté à pieds joints dans la modernité» accepte: voici
cet attachant duo parti en train vers le sud de la France, via l’Italie.
Nous sommes au début des années 1960, en pleine guerre froide et Janine
Massard s’attache à décrire aussi bien la relation entre grand-mère et
petite-fille que cette époque de bouleversements: «Ciel, comme les
temps avaient changé, ça n’était pas terminé, tous les jours ou
presque, on annonçait une nouvelle découverte.» Grand-mère et la mer
ne contient pas de folles péripéties ni de grandes surprises. Mais ce
récit d’un voyage banal permet à l’auteure vaudoise de porter un regard
très juste sur ce passé et sur la relation entre ces deux femmes. L’une
avec l’appétit de celles qui voient la vie et la liberté devant elles,
l’autre avec ses souvenirs et ses principes, qui essaie de s’acclimater
comme elle le peut à ce monde qui accélère. C’est tendre et lumineux,
doux et subtil..
ÉRIC BULLIARD, La Gruyère, 21 novembre 2019
Le ressassement use-t-il l’angoisse?
Dès la couverture on est averti, mise en scène: on croit voir la mer et
le ciel, mais crèvent l’écran une chaise percée vide, une table
vide et une barrière largement ajourée qui interdit l’accès à la mer
tout la laissant désirer. Le titre par sa répétition homonymique,
allitérée et assonancée annonce le ranz des vagues qui va constituer le
texte. Le récit est de la littérature à la Bobin cité en exergue. La
littérature c’est tenir sa parole au plus près de sa vie. Et le
monologue schizoïde qui va suivre émane de la narratrice, grand-mère de
l’autrice et de la petite-fille, l’autrice jeune, mais l’autrice a
aujourd’hui l’âge de la grand-mère et ces trois voix se suivent, se
superposent, se confondent comme amygdale et hippocampe pour
produire ces évocations, ces vaguelettes, ces menues marées de
souvenirs, ces ressassements de semi-conflits, de silences et d’aveux,
de réconciliations.
Comme chez Massard on s’inscrit dans l’Histoire, on est dans une
chronologie rigoureuse, même si l’on n’en retient que des éléments
choisis, la libération de la femme, le droit de vote non encore
advenu en Suisse, la présence de la flotte américaine en face de
la Riviera et les marins qui vont tirer leurs bordées dans des bordels
côtiers, la femme est libre de son corps mais les conditions
économiques peuvent l’incliner à le vendre. Le texte est hanté
par des relents de rejets du protestantisme, une darbyste voisine de la
grand-mère revient à maintes reprises dans le récit comme le
raisonnement réitéré et retourné de la théodicée populaire, comment
Dieu, s’il existait, aurait-il pu laisser les hommes faire les guerres
et les camps de concentration? Et outre la nature incarnée par la mer
et les palmiers, outre la méchanceté et la violence des hommes, une
modeste place est faite aux joyaux de la civilisation: un monument de
pierre, mort et multiséculaire : le Dôme de Milan. Ainsi on peut encore
lire dans ce petit récit une sorte de compendium de l’histoire de
l’humanité, une sorte de bilan, de testament massardien.
Claire, la grand-mère de septante-deux ans, deux fois veuve, et Line la
gamine de vingt ans, petite-fille par remariage, échangent fantasmes,
désirs, rêves et regrets, ces irréconciliables cohabitent à l’évidence
dans le cerveau de l’autrice qui tente de les mettre en scène. Il y
a du Cherpillod dans la construction du livre, dans le
ressassement, mais sans l’écriture, Massard veut être lue. Même usage
des circonstances politiques, datées soigneusement, plus orienté femme
ici évidemment, même conflit avec le temps, moins de nostalgie alliée
au désir de l’avenir radieux, même constat, moins mitigé, à voir la
libération produire en fin de compte plus de réchauffement climatique.
La version féminine est plus harmonieuse mais pas plus gaie. Le trait
le plus constant est la redite, la répétition, le retour, le
ressassement des scènes, des micro-évènements de ce petit voyage,
parenthèse, mise en scène, apostume, sous la menace omniprésente de la
perte d’autonomie, de l’impuissance, de la mort qui seule crèvera
l’abcès, car même le soleil méditerranéen ne suffit pas à éponger, ni
la grande bleue à laver, l’angoisse qui sue tout au long. Un jeu entre
le désespoir et l’espoir dans la condition féminine voire humaine A
déconseiller aux lectrices dépressives ou peut-être, au contraire, à
leur conseiller, homéopathiquement.
Texte de PIERRE YVES LADOR, publié sur la page Facebook de Janine Massard
Un demi-siècle sépare Claire et Line. Car il s’agit bien de
séparation malgré les liens familiaux et affectifs finement tissés.
Claire est née dans la dernière décennie du XIXe siècle. Elle a un rêve
quasi obsessionnel: voir la mer. «Pour ne pas barboter dans le songe,
elle ne voyait que sa petite-fille pour l’accompagner». Line avait bien
essayé de proposer à sa grand-mère des démarches auprès d’une agence de
voyages. «Rien que l’idée de baguenauder en groupe la révulsait». Elles
ont donc opté pour le train afin de s’imprégner de ces paysages
qu’elles vont traverser. Surtout pas de couchette! Claire ne veut pas
perdre une miette du voyage.
À vingt ans, Line a sauté à pieds joints dans la modernité. Elle gagne
bien sa vie. Un besoin insolent de liberté, une aisance à parcourir le
monde sac au dos agacent l’aïeule. Un brin jalouse mais admirative de
l’esprit frondeur de la gamine, elle est accrochée à ses principes
comme à une bouée. «Elle appartenait à cette catégorie de personnes qui
estimaient important de penser par l’intermédiaire de leur homme».
L’hôtel recommandé par le patron de Line est reconverti en bordel à la
fin de la saison. Des bateaux américains – on est en pleine guerre
froide – mouillent dans la baie de Golfe-Juan. «Tu vois, dès qu’on met
un pied hors de la Suisse, on se cogne à l’Histoire» a martelé Line.
«Toutes deux étaient dans un temps qu’il leur faudrait apprivoiser».
Mâchant ses divagations, ruminant ses pensées Claire en était arrivée à
la conclusion: «C’est à moi à m’adapter à ces temps qui ne changent pas
à la petite à reculer».
Sur cette Côte d’Azur elle a vu des «paysages somptueux, emballés de
lumières». Elle a osé s’avancer dans la mer, laissant les vagues
caresser ses jambes. Grand-Mère et la mer se déguste comme une menthe à l’eau bien fraîche, alangui sur un transat.
Janine Massard a publié romans, récits, nouvelles de qualité. Son style
élégant et racé séduit les lecteurs. Chacune de ses parutions est
saluée par la critique ou récompensée par un prix.
ÉLIANE JUNOD, L'Omnibus, 25 octobre 2019
Roman de la grand-mère
On pense à Sophie Calle en lisant Janine Massard: la plasticienne avait
filmé des hommes et des femmes qui, bien qu’habitant à Istanbul,
voyaient la mer pour la première fois. Claire, la grand-mère de
l’écrivaine vaudoise, persuade sa petite-fille Line, rejetonne libérée
des années 60, de l’emmener voir la Méditerrannée, lieu d’origine de
son père. Tout oppose les deux femmes: l’une est à l’aube de sa vie,
l’autre en prend doucement congé, la première entend renverser l’ordre
patriarcal établi, la seconde s’adresse à Dieu et ne dévie pas du droit
chemin. Elles s’adorent pourtant, s’agacent tendrement, s’écoutent avec
curiosité. Grand-Mère et la mer
est un de ces livres «mine de rien»: il semble s’y passer si peu de
chose, ou rien que la banalité des mots qu’on dit en voyage, et
pourtant, le temps y suspend son vol. Et cette fable lumineuse sur la
transmission se savoure comme une ode autant qu’un adieu reconnaissant
à la vie.
ISABELLE FALCONNIER, Le Matin Dimanche, 13 octobre 2019
Suisse, années 1960. Claire est une vieille femme qui, avant
de mourir, souhaite voir la mer. Mais pas n'importe où; de la France,
le pays de son père. Pour réaliser son rêve, elle réussit à convaincre
Line, la petite-fille de son second mari de l'accompagner. La jeune
fille, la vingtaine, est une bourlingueuse qui a déjà visité pas mal de
pays. Indépendante, elle mène sa vie comme elle l'entend, au contraire
de sa mère Marthe qui est encore dans le schéma de la femme soumise à
l'homme.
Ce court roman est le récit du voyage de deux femmes que deux
générations séparent. Si Claire n'approuve pas forcément toutes les
règles sociétales encore en vigueur, elle continue pourtant de s'y
soumettre – mais avec une certaine liberté. Par exemple, si elle
s'adresse encore à Dieu, c'est pour lui faire des reproches. Elle
admire Line pour son indépendance même si on perçoit quand même parfois
une pointe d'agacement (ou de jalousie ?) devant la liberté dont fait
preuve Line. Cette dernière, d'ailleurs, fait comme si tout était
maintenant acquis aux femmes, qu'elles sont devenues l'égales des
hommes, même si elle sait bien que ce n'est pas encore le cas.
J'ai aimé ce récit mais j'espérais quelque chose d'un peu moins
convenu; de moins attendu. Il reste assez superficiel. Dommage que
l'auteur n'ai pas plus tiré profit des changements qu'a connus la
Suisse dans les années 60: boom économique et émancipation des femmes
justement (même si, pour le droit de vote, il a fallu attendre 1971).
L'écriture est agréable même si quelques «tics» pour marquer, appuyer
certains mots m'ont particulièrement agacée: celui de les écrire en
séparant les syllabes, et celui de répéter plusieurs fois un mot et
d'écrire le dernier en majuscule.
Janine Massard (née en 1939 à Rolle) a exercé différents métiers avant
d'étudier les lettres à l'université de Lausanne; études qu'elle ne
terminera pas. Nouvelles, récits, romans, souvent avec un fond
autobiographique lui ont valu plusieurs prix
Blog Nez dans les livres
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Grand-Mère et la mer
se passe en 1960. Le général de Gaulle est au pouvoir. C'est la guerre
en Algérie. Albert Camus est mort le 4 janvier dans un accident de
voiture.
Claire, née dans la dernière décennie du XIXe, a un rêve. Elle aimerait
connaître la mer, c'est-à-dire la Méditerranée, avant de... Car elle
sait que ses jours sont comptés.
La petite-fille de son second mari, Line, vingt et un ans le 6 août,
est une bourlingueuse. Peut-être que tite Line, vu son expérience des
pérégrinations, pourrait l'emmener voir «la mer.»
Claire ne veut pas la voir n'importe où. Elle veut aller en France dont
son père était originaire. Dans ses rêves, «Méditerranée et la France
sont synonymes de perfection.»
Cela tombe bien. Line est secrétaire d'un avocat, qui, avec sa famille,
a passé ses vacances l'été précédent dans un petit hôtel sympa de
Golfe-Juan. Elles pourraient aller là.
Certes Line ne peut pas prendre de vacances quand elle veut, mais elle
a accumulé des heures supplémentaires et peut partir une semaine en
septembre pour la Côte d’Azur.
Claire et Line partent donc ensemble, par le train, en seconde classe,
places assises, à partir des rives du Léman, en direction de «la mer»:
Milan-Gênes-Vintimille-Nice-Golfe-Juan.
Les voyages sans agence réservent de l'inattendu. Celui-là ne fait pas
exception. Mais, plus important, il modifie la vision des choses de
Grand-Mère, fascinée par sa petite-fille.
À l'issue de leur voyage, reste un décalage entre Claire et Line dans
la vision des choses, mais l'écart s'est réduit un peu, alors qu'il
reste abyssal entre Line et sa mère Marthe.
Line est déjà une jeune femme très indépendante en un temps où les
femmes, comme sa mère, sont encore soumises aux hommes et suivent en
cela selon elles «le droit chemin.»
Claire, bien qu'elle ne les approuve pas, continue à se soumettre aux
règles en vigueur pendant des générations. Elle s'adresse toujours à
Dieu... mais pour lui faire des reproches.
Claire est admirative parce que Line, qui est pour elle «la gamine», a
du caractère, mais, dans le même temps, elle est un tantinet agacée
qu'elle ne veuille «rien faire comme avant.»
Line comprend que Claire ait du mal à s'adapter à «ces temps qui
changent à vitesse accélérée», sait que les femmes ne sont pas vraiment
ici les égales des hommes, mais fait «comme si».
Blog de FRANCIS RICHARD
Grand-maman
Claire voudrait voir la mer. Elle demande à sa petite-fille de l’y
accompagner. Le voyage en train se révélera plein de contrastes entre
les deux femmes: l’une, née à la vitesse du cheval, l’autre, grande
voyageuse, ne se déplaçant qu’en train. On est en pleine guerre froide
et dès qu’on sort de Suisse, on se cogne à l’Histoire, d’où contrastes
entre celle qui s’adapte et celle qui ne le peut pas.
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