Toujours avec humour, des planches à la page blanche
Champion du monde de catch-impro, ex-membre du trio de petits vieux Les Peutsch, Carlos Henriquez réveille des fantômes du passé dans son premier roman, La Maison des jouets. Un récit de fiction aussi palpitant que drôle.
Changement de format et de registre pour Carlos Henriquez, habitué
jusqu’ici à écrire des textes courts et percutants pour le théâtre et
la radio, «où il s’agit d’être efficace, de ne pas mettre une ligne de
trop, sous peine d’ennuyer le public». Pour son premier roman,
l’humoriste qui a grandi à Bienne, a pris le temps d’approfondir son
récit et de donner chair à ses personnages.
Sur 380 pages, il embarque ses lecteurs dans la vie chahutée d’Hugo
Balast, quadragénaire en plaine séparation à l’aube des vacances d’été.
Ne se laissant pas abattre, le fouille-merde, comme il se décrit
lui-même, décide de partir seul, dans la maison louée pour sa famille.
Là, sans possibilité de se connecter à Internet, Hugo, qui gagne sa vie
en alimentant la presse à scandales, ne peut s’empêcher de replonger
dans ses habitudes. Pour tuer l’ennui, il s’amuse à fouiner dans chaque
recoin de la maison de location, tout comme il épluche la vie des
célébrités. Ses découvertes vont profondément bouleverser son séjour et
lui causer bien des ennuis.
L’idée de cette intrigue est née lors de vacances d’été, raconte Carlos
Henriquez. «Avec ma famille, nous avions loué une drôle de maison en
France, remplie de jouets. Comme Hugo Ballast, en mettant mon nez dans
la bibliothèque, j’y ai découvert un manuel de grammaire espagnole
écrit par l’’un de mes anciens professeurs et publié à compte d’auteur.
Seuls ses étudiants doivent le posséder. Celle ou celui qui l’avait
laissé là devait avoir suivi les mêmes cours que moi. C’était
complètement improbable. Si j’avais fouillé davantage, qui sait ce que
j’aurais découvert? «La Maison des jouets» s’inspire en partie de cette
expérience.»
Avec The Cure et Paul Young
Publié chez Bernard Campiche, une maison d’édition reconnue et réputée, La Maison des jouets
regorge de références musicales, véritables bulles de nostalgie pour
les plus ou moins quinquagénaires. «J’écoute énormément de musique»,
confie Carlos Henriquez «Beaucoup de chansons sont associées à des
souvenirs, des couleurs, des odeurs.»
Dans le roman, les vieux vinyles dégottés et écoutés par le narrateur font écho à sa vie. Boys don’t cry de The Cure
résonne dans une ambiance morose, alors que Come back and stay, de Paul
Young précède un hypothétique rabibochage entre Hugo et sa femme. Outre
la musique, les dialogues impeccables et l’humour omniprésent sont les
grandes forces du livre. «C’est un véritable défi d’être drôle à
l’écrit. J’espère que le livre vous fera sourire», poursuit Carlos
Henriquez. Pari réussi, on le confirme.
Le Fernand des Peutsch, trio
de petits vieux désormais vraiment à la retraite, savoure l’accueil
enthousiaste réservé à son premier roman, qui n’est pas son premier
livre. Il en a déjà écrit pour les enfants. Actuellement, il jongle
entre plusieurs projets. «Certains se concrétiseront, d’autres non.» Ce
qui est certain, c’est qu’en novembre, il animera l’émission Spasspartout
sur SRF, la première chaîne de radio alémanique. «Durant une heure, je
reviendrai sur les événements marquants de l’année écoulée en Suisse
romande. Je le ferai en suisse allemand, bien entendu.» Il a de qui
tenir avec une maman aux origines lucernoises. Parmi ses autres projets
figurent deux nouveaux spectacles , Les Rois du blind test et Tous aux abris, ainsi que les reprises de Hermanos et Segundos, un seul en scène inspiré de son enfance biennoise, bercée par le flamenco et le yodel.
Créateur touche-à-tout, l’humoriste ne cache pas qu’il réfléchit déjà à
son prochain livre. Il pourrait s’agir d’une nouvelle intrigue avec
Hugo Ballast, le protagoniste de La Maison des jouets.
«Mais écrire un roman, c’est comme bâtir une cathédrale. Je n’imaginais
pas à quel point c’est prenant. Pour l’instant, je jette simplement sur
papier les idées qui me trottent dans la tête.» On attend la suite avec
impatience
NICOLE HAGER, Journal du Jura
Vacances haletantes
Humoriste et metteur en scène, Carlos Henriquez ajoute une corde à son
arc avec ce premier roman drôle et enlevé. En pleine rupture, Hugo
Balast part en vacances dans un village planté sur la ligne de
démarcation qui séparait la France durant l’Occupation. Il va s’y
mettre en fâcheuse posture en découvrant les bribes d’un passé
sulfureux.
L’ILLUSTRE
L’humoriste Carlos Henriquez publie son premier roman
Le mois d’août est un moment propice pour lire un roman qui se déroule
au mois d’août. On recommande donc celui de Carlos Henriquez, tout
imprégné de chaleur estivale, qui peut se lire les fesses dans une
chaise longue. On connaissait l’humoriste neuchâtelois et tout terrain;
on découvre le primo-romancier qui n’a pas renoncé à être drôle en
écrivant La Maison des jouets.
Mais ce n’est pas le ressort principal du livre: son humour, Carlos
Henriquez le subordonne ici à un récit bien charpenté, acéré dans ses
dialogues, où le mystère s’invite là où on ne l’attendait pas. Au creux
de l’été. Dans une maison de vacances louée par le narrateur qui n’en
mène pas large.
Il aurait dû y séjourner avec sa femme et ses enfants. Le couple ayant
fait naufrage, il se retrouve seul et célibataire dans ce trou de la
province française. Pour s’occuper, il s’intéresse à la maison,
s’introduit dans une pièce cadenassée, flaire des secrets dans lesquels
il met son nez. C’est plus fort que lui, ce besoin d’aller fouiller
quand ça sent mauvais. Chacal de la presse people. Hugo Balast se
définit lui-même comme «un fouille-merde professionnel». Il remue donc
le passé et s’aperçoit vite que cela dérange le village. D’abord des
avertissements à demi-mot. Puis des menaces. Puis un passage à tabac
nocturne… Il va cependant trouver des alliés - surtout des alliées -
pour défaire le nœud de secrets qui empoisonnent Chartan-sur-Trille
depuis l’occupation allemande.
Le présent du récit et le passé qui ne passe pas, tout cela s’emboîte
très bien comme les pièces d’un puzzle. Pour le narrateur, l’enquête
historico-policière se double en outre d’une rédemption personnelle:
confronté lui aussi à son propre passé, le chacal va se convertir au
vrai, au juste et au bien. Pas moins. Mais fallait-il enrober la fin du
roman de cette confiture morale? On regrette alors le Hugo du début,
plus marrant et même plus attachant que celui qu’il devient: le
vertueux qui se sent investi d’une «mission».
MICHEL AUDETAT, Passage du livre, Le Matin Dimanche
«Je m'appelle Hugo Balast. Je suis fouille-merde professionnel. Un
fouille-merde professionnel en vacances. Tout seul. J'ai atterri dans
un village perdu pour y passer quelques semaines de congé. Tu parles
d'un bled. Sans GPS, je me serais sûrement perdu. Et même avec, ce
n'était pas gagné».
Il est tout seul, parce qu'avec sa femme Agathe, il y a «de l'eau dans
le gaz.» C'est pourtant bien elle qui a réservé La Maison des jouets,
comme l'ont baptisée leurs enfants Emma et Raphaël «en regardant les
photos sur l’ordinateur».
Il s'apprête donc à passer les trois premières semaines d'août 2018
tout seul dans cette maison, qui est plus qu'assez grande pour un
couple et deux enfants et située dans un bled, Chartan-sur-Trille, un
microcosme où tout se sait.
Chassez le naturel, il revient au galop. Hugo ne peut pas rester
tranquille à se regarder le nombril et à cuire au soleil pendant cet
été caniculaire, si bien que la «Maison des jouets» s'avère être en
fait la Maison des secrets, enfouis.
Comme «tout se sait», bien que la curiosité soit un vilain défaut,
largement partagé, Hugo ne peut faire un pas ou un brin de conversation
sans que la rumeur sur ce qu'il a fait ou dit ne se propage, avec
toutes les déformations d’usage.
Aussi Hugo est-il très occupé pendant ce séjour, qui, finalement, n'est
pas de tout repos. Son créateur, Carlos Henriquez, prête à Hugo son
humour, qui n'est jamais aussi réjouissant que dans les dialogues qui
émaillent le récit.
Tout le petit monde chartais ne se réjouit pas de ce que découvre Hugo
en explorant la Maison des jouets et en fouinant ici et là, comme il ne
se réjouit pas de ce qu'il apprend pour ce qui les concerne, lui et sa
propre famille.
Hugo, professionnellement, fouille la vie de ses semblables, alors que
la sienne est insignifiante. Il finira bien grâce à ce «break» par lui
donner un sens. Comment? C'est justement ce que raconte ce livre que le
lecteur quitte à regret.
Hugo apprendra ainsi que, si toute vérité est bonne à connaître, elle
ne peut toutefois pas être dite à n'importe qui. De plus, pour qu'elle
ne soit pas blessante inutilement, encore faut-il que, pour ce faire,
des formes soient mises.
Blog de FRANCIS RICHARD
Henriquez joue à la maison
L’humoriste et dramaturge
neuchâtelois Carlos Henriquez signe un premier roman qui mélange
allégrement les genres et se révèle rigolo et palpitant à la fois
Bien connu des Romands en général et des Neuchâtelois en particulier,
Carlos Henriquez s’est d’abord illustré au sein du trio humoristique
Les Peutch. Il mène depuis une fructueuse carrière de dramaturge, de
chroniqueur radio et d’acteur. Mais là où on ne l’attendait pas, c’est
dans le domaine du roman. Il signe avec La Maison des jouets un premier ouvrage qui mélange les genres entre l’humour, le polar, le drame intime et le vaudeville.
Le narrateur s’appelle Hugo Balast et se présente en tant que
«fouille-merde» professionnel. Comprendre par là qu’il fournit dans la
plus grande discrétion des scoops crapoteux à la presse people.
Adolescentes futées, collabos et Juifs spoliés
Ce Parisien se rend pour les vacances dans une maison louée dans le
petit village de Chartan-sur-Trille. Ce qui devait être un séjour
idyllique en famille se transforme en rumination solitaire. À la suite
de tensions dans son couple, il a laissé femme et enfants derrière lui.
Pour s’occuper entre deux cuites au whisky agrémentées de réflexions
amères sur son mariage, il fouine dans la grande maison vide. Il y
découvre un grenier rempli de documents sur le passé du village durant
la guerre, amassés là quinze ans auparavant par un trio d’adolescentes
futées. Le flair d’enquêteur de Hugo se réveille et il se plonge dans
l’histoire de Chartan, avec son lot de résistants, de collabos et de
Juifs spoliés. Les questions qu’il pose à l’épicerie du village
éveillent l’hostilité de certains habitants, mais les menaces ont
plutôt tendance à titiller sa curiosité. En parallèle, la vie privée de
Hugo connaît des hauts et des bas.
Brouillage des pistes et mélange de genres
Carlos Henriquez peut se targuer de constamment tromper les attentes avec La Maison des jouets.
Le livre commence comme un récit de tempête conjugale où le narrateur
revisite son passé avec humour et mauvaise foi. Puis ça bifurque vers
une histoire style Club des cinq
avec des ados aventureuses, et alors que l’on ne s’y attend pas du
tout, la violence fait son irruption et l’on tombe dans l’ambiance
paranoïaque d’un bled inconnu où on ne parvient pas à distinguer les
amis des ennemis, puis Balast se la joue Hercule Poirot, etc. Les
ruptures de ton surprennent et ne laissent pas le temps de s’ennuyer,
mais elles déstabilisent aussi et se font au détriment de l’humour,
omniprésent au début mais qui a tendance à s’éclipser par la suite à
mesure que l’intrigue historique progresse. On a parfois l’impression
que l’écrivain n’a pas toujours su choisir entre les multiples pistes
possibles pour son histoire et qu’il a voulu les explorer toutes à la
fois. Pas de quoi toutefois gâcher la lecture de ce livre qui s’avère
palpitant et plein d’esprit.
STEPHANE BABEY, Vigousse
Coup de cœur
Ce joli nom {La Maison des jouets)
est celui que les deux gamins de Hugo ont donné à la charmante demeure
campagnarde que la petite famille a louée en ligne pour les grandes
vacances. Sauf qu’au moment de partir, l’agaçante Agathe vire Hugo en
faveur d’un amant, et tant pis pour les vacances, les enfants et les
jouets. Plus déboussolé que chagriné, le narrateur décide finalement
d’y aller tout seul – mais seul, dans ce village coquet, il ne va pas
le rester longtemps! Outre son pittoresque voisinage, d’une curiosité
sournoise, il fera dans le grenier la connaissance de jeunes filles du
passé, dont les confidences échangée à l’encre pâle révèlent qu’un
secret empoisonne depuis belle lurette la vie de ce lieu faussement
idyllique. Devenu enquêteur par désœuvrement, Hugo ne se doute pas du
guêpier dans lequel il se fourre… Les lecteurs, qui connaissent mieux
Carlos Henriquez qu’ils le pensent (la troupe de Peutch,
c’est lui), découvriront avec délice son premier roman, dont la trame
bénéficie de ses talents d’humoriste autant que d’homme de théâtre.
L’autodérision s’y taille une jolie part, le romanesque des personnages
et des péripéties aussi, tandis que les dialogues, dynamiques et
malicieux, fusent avec naturel. Entrez donc, on passe de très bonnes
vacances dans cette Maison des jouets!
JOELLE BRACK, Libraire, payot.ch
Carlos Henriquez
Un premier roman
Le Chaux-de-Fonnier est connu comme humoriste et ex-membre des Peutsch. Avec La Maison des jouets,
il s’aventure à écrire long à coups de phrases courtes en mêlant les
genres: l’humour, le polar ou le théâtre, avec une écriture parfois
dialoguée. Et il y a le «je», celui d’Hugo Ballast, fouille-merde
professionnel en vacances. Sans sa famille car il vient de se séparer.
Grognon, il atterrit dans une maison d’un village perdu de France,
emplie de jouets. La découverte d’une clef, puis d’une porte menant à
une cave obscure va exciter l’âme de détective d’Hugo et lui faire
remonter le fil de l’histoire de ce lieu où cohabitent résistants et
collabos. Malgré quelques petites longueurs, la drôlerie et le style
enlevé de Carlos Henriquez nous ont fait avaler les 400 pages presque
d’une traite.
SOPHIE WINTELER, arcinfo
Carlos Henriquez
La Maison des jouets
Ce joli nom est celui que les deux gamins de Hugo ont donné à la
charmante demeure campagnarde que la petite famille a louée en ligne
pour les grandes vacances. Sauf qu’au moment de partir, l’agaçante
Agathe vire Hugo en faveur d’un amant, et tant pis pour les vacances,
les enfants et les jouets. Plus déboussolé que chagriné, le narrateur
décide finalement d’y aller tout seul – mais seul, dans ce village
coquet, il ne va pas le rester longtemps! Outre son pittoresque
voisinage, d’une curiosité sournoise, il fera dans le grenier la
connaissance de jeunes filles du passé, dont les confidences échangées
à l’encre pâle révèlent qu’un secret empoisonne depuis belle lurette la
vie de ce lieu faussement idyllique. Devenu enquêteur par désœuvrement,
Hugo ne se doute pas du guêpier dans lequel il se fourre! Les lecteurs,
qui connaissent mieux Carlos Henriquez qu’ils ne le pensent (la troupe
de Peutch, c’est lui), découvriront avec délice son premier roman, dont
la trame bénéficie de ses talents d’humoriste autant que d’homme de
théâtre. L’autodérision s’y taille une jolie part, le romanesque des
personnages et des péripéties aussi, tandis que les dialogues,
dynamiques et malicieux, fusent avec naturel. Entrez donc, on passe de
très bonne vacances avec La Maison des jouets.
Générations Plus
Alors
que son couple bat de l’aile, Hugo Balast se rend seul dans la maison
de vacances. Il s’y ennuie fouine dans les affaires des propriétaires.
Il découvre des recherches abandonnées sur le passé du village qu’il
décide de poursuivre. Sans s’en douter, il fait renaître des rancunes
et s’expose à un réel danger.
Oscillant entre roman policier, roman historique et saga familiale,
Carlos Henriquez offre un livre rempli d’humour, tant sa carrière
d’humoriste le pousse toujours à divertir son auditoire, et, à présent,
son lectorat.
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