SUZANNE DERIEX

S'IL PLAÎT À DIEU

Roman
2019. 480 pages. Prix: CHF 40.00
ISBN 978-2-88927-449-6

(Un Arbre de Vie; Tome IV)


Biographie

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S’il plaît à Dieu est un roman historique. L’on aime ou l’on boude le genre, c’est selon. Dans tous les cas, le récit devient fluide dès lors qu’on a saisi les liens qui unissent les protagonistes. Le récit couvre les rêves expansionnistes d’un caporal qui allait devenir le régent d’une Europe en pleine mutation. Napoléon est de la lignée des grands conquérants comme Alexandre le Grand, Gengis Kahn, César qui ont mis le monde à feu et à sang.
Dans le sillage du petit homme ventripotent, Jean-Charles Develay, d’Yverdon qui, par un hasard improbable, a délaissé de brillantes études de médecine pour s’enrôler en tant que sous-lieutenant de cavalerie en 1807. Par quel miracle échappe-t-il de l’enfer de la retraite de Russie? À Paris, le chirurgien en chef Bouchet le presse de reprendre ses études. Après dix ans de chevauchées, sabre au clair, comment manier un bistouri?
«Si je trouvais une femme qui me donnât six mille francs et qui me plût, je quitterais le métier de soldat pour recommencer mes études de chirurgien. Je dois payer mes folies de jeunesse et continuer un métier qui ne servira qu’à l’asservissement des peuples.» Il a plu à Dieu d’inverser le cours de son destin. À Yverdon, Develay deviendra un médecin réputé et respecté.
Voilà un fil tiré de l’écheveau aux multiples nœuds de la descendance d’Elisabeth Develay, génitrice de huit enfants. Dans la fratrie, Jean-Charles est le troisième. À la mort de son mari, le cœur en charpie, elle doit se séparer de ses enfants. Elle les retrouvera des années plus tard en des circonstances précaires. Comment cette barque familiale n’a-t-elle pas sombré, corps et âme, dans les turbulences de l’Histoire? Une foi inébranlable leur a permis de tenir le cap, du moins ceux que la maladie n’a pas foudroyés dans la fleur de la jeunesse, comme Georgina, la cadette bien-aimée. La religion est le ferment qui motive leur existence.
À chaque début de chapitre, l’auteure a posé des balises, sans quoi le lecteur y perdrait ses repaires dans l’entrelacs des événements historiques et dans la constellation des personnages qui gravitent autour des Develay. Suzanne Deriex s’est lancée sur les traces de sa famille.«Dans son passé réel, je guette le filigrane qui, de génération en génération, maintient l’évolution de la vie sur notre terre.» Elle s’est investie dans une recherche de bénédictin extrêmement fouillée en piochant dans les archives et en contactant les descendants d’Elisabeth.
Cette grande dame de la littérature française, née à Yverdon en 1926, a commis des récits, des romans, des contes, des nouvelles ainsi que des pièces radiophoniques. S’il plaît à Dieu est paru ce printemps chez Bernard Campiche.


ÉLIANE JUNOD, 
L'Omnibus,  16 août 2019

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Élisabeth-Antoinette von Gonzenbach, fille cadette du Junker Georg-Leonhard, naît en 1755 au Vieux Château de Hauptwil, en Thurgovie. Elle perd sa mère à l’âge de huit ans. Sa sœur aînée Anna (1742), épouse de Johannes Schläpfer, vit à Speicher, dans les rhodes extérieures du canton d’Appenzell. Anton, son frère (1748), s’initie aux affaires de son père dans le commerce et le tissage du coton, en jouant du violon avec talent. Il épouse sa cousine Ursula von Gonzenbach (1751) du Grand Château. Après deux années passées à Lyon, où elle étudie le clavecin et le chant, Élisabeth se marie à Hauptwil avec David-Emmanuel Develay (1736) bourgeois d’Yverdon, dans les États de Vaud conquis par le canton de Berne, et bourgeois de Genève, où il joue un rôle actif dans le parti des Représentants.
Élisabeth aura huit enfants. Les deux aînés naissent à Genève : Suzette en décembre 1780, Jean-Emmanuel en juin 1782, pendant le siège de la ville, suivi de sa reddition entraînant la chute du parti des Représentants. Les Develay quittent Genève. Jean-Charles (1784) et François (1785) naissent au Vieux Château de Hauptwil, Caroline (1786), Henri (1787) puis Georgina (1789), la septième, à la colonie suisse de Constance.
Au moment de la Révolution française, le gouvernement de Genève amnistie et rappelle les Représentants et leurs alliés. En 1790, après le retour des Develay à Genève, David-Emmanuel est frappé de porphyrie, maladie gravissime qui atteint sa raison. Il se croit empoisonné, accuse sa femme d’infidélité, refuse de reconnaître David-Léonard (1791), son huitième enfant né et baptisé à Genève, qui porte son nom. Il emmène de Genève les cadets, fait enlever les trois aînés et en obtient la garde exclusive à Yverdon.
Élisabeth, recueillie avec David-Léonard par son frère Anton à Hauptwil, est convoquée à Yverdon neuf ans plus tard, après le décès de son mari. Elle trouve ses enfants dans la misère, la famille est sous tutelle. Des connaissances de longue date, Henri et Louise Hentsch-Cardoini, Jean-Théodore et Pernette Rivier-Vieusseux lui viennent rapidement en aide sans parvenir à lever la tutelle.
Lors d’une visite à Yverdon de Pernette Rivier, le jeune pasteur genevois Louis Ferrière (1768), précepteur du fils unique des Rivier, tombe amoureux de Suzette Develay et désire l’épouser. Momentanément aumônier de l’hôpital de Genève, devenue chef-lieu du département français du Léman, il se prépare à fonder un institut d’éducation pour jeunes garçons. Suzette refuse de s’engager : elle est trop jeune, ses frères et sœurs ont besoin d’elle, elle craint que la porphyrie soit héréditaire. Ferrière attend, insiste, lui promet que, en toutes circonstances, il soutiendra Élisabeth Develay et chacun de ses enfants. Suzette accepte, elle partagera sa vie et sa vocation.

Suzanne Deriex


S’il plaît à Dieu (tome IV de Un Arbre de vie) retrace la vie de la famille Develay. Après Un arbre de vie, Exils et La Tourmente, voilà le quatrième tome de Un arbre de vie. Une plongée rare dans l’Histoire de la Suisse, entre 1802 et 1831.


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