La Deuxième vie d’un cinéaste à coeur ouvert
Le réalisateur au long cours publie un premier roman étonnant autour de la greffe cardiaque
En visionnant les documentaires que Marcel Schüpbach a tournés au long
de sa carrière, on est frappé par un talent rare: celui de faire parler
les hommes et les femmes. Travailleurs français mal-aimés (Frontaliers, entre deux eaux), victimes de conflits et employés du CICR jetés dans le même chaos (Chacun pour l’autre), ou musicien pétri d’amour pour son stradivarius (Pierre Amoyal dans Violon passion),
tous se confient avec la candeur de la confiance accordée pleinement.
Pourquoi un documentariste doté d’un tel œil et d’une telle oreille
a-t-il décidé de publier un roman de fiction? Pour répondre, il nous a
donné rendez-vous à Orbe, dans les locaux de Bernard Campiche, éditeur
de ce coup d’essai intitulé Deuxième vie.
À l’âge «de ne plus travailler comme avant», Marcel Schüpbach vit
désormais en Drôme provençale. «J’ai un vieux mas, je regarde pousser
mes oliviers. Il y a aussi un gros figuier… Je m’étonne toujours quand
j’entends des gens dire qu’ils ont besoin de créer à tout prix, de
tourner jusqu’à quatre-vingt-dix ans. Peut-être qu’ils n’ont pas assez
appris de la vie avant?» La voix est douce, étonnamment juvénile, le
regard plein de bienveillance et de curiosité.
Dans Deuxième vie, le cinéaste
raconte l’histoire de Wanda, directrice des ressources humaine à la
RTS, qui, après une greffe du coeur, comprend qu’elle ne veut plus de
la vie froide et isolée qu’elle a menée jusqu’ici. Mue par le désir de
découvrir l’origine de l’organe qui bat dans sa poitrine, elle se lance
dans une enquête qui prendra la forme d’un voyage initiatique.
Langage simple, visuel, narration séquencée en très brefs chapitres évoquant des scènes de film, Deuxième vie
trahit par sa forme la passion première de Schüpbach. «Le cinéma m’a
pris très jeune. J’ai acheté ma première caméra à quinze ans, avec les
sous gagnés à bosser dans un self-service au Comptoir Suisse.» Dans les
décennies qui suivent, il fait ses armes, explore, développe son
talent, à la fois dans la fiction et le documentaire. En 1996 sort Les Agneaux,
son troisième long métrage de fiction, avec Richard Berry dans le rôle
principal. Le film, compliqué à produire, reçoit un bel accueil, mais
Schüpbach n’y trouve plus son compte. «C’était une période difficile.
J’ai compris que je n’étais pas heureux en faisant de la fiction. Et
que les gens de la vraie vie avait bien plus à m'offrir que les
comédiens.
Concentré sur le docu, il atteindra des sommets du genre, notamment avec La Liste de Carla,
qui suit la magistrate Del Ponte dans sa traque aux criminels de
guerre. «Elle n’avait jamais accordé d’interview longue durée, personne
n’avait pu jusque-là entrer dans les coulisses du Tribunal pénal
international. J’ai pu la filmer pendant six mois. C’était magnifique à
faire. On l’a sorti sur l’écran géant de la Piazza Grande, devant six
mille personnes. Quand vous avez vécu ça, c’est dur de recommencer à
travailler sur des petites choses.» Se consacrant beaucoup à la télé
(il est producteur à Temps présent
de 2010 à 2012), il cherchera un sujet qui le passionne assez pour se
lancer à nouveau dans une grande aventure documentaire, sans succès.
«C’est un gros bosseur et un excellent cinéaste, analyse Bernard
Campiche, ami depuis une trentaine d’années. Mais je pense que sa
génération a été assez malchanceuse de tomber juste après les monstres
que sont Tanner, Soutter, Goretta… Ils ont été un peu écrasés par ces
figures de père.»
Sortir du tunnel
L’origine de son premier roman est à chercher du côté de deux
reportages réalisés avec Loréna, une jeune transplantée du coeur.
Schüpbach la rencontre d’abord à six ans, lors de l’opération, puis dix
ans plus tard, lorsque, devenue adolescente, elle le recontacte par
elle-même pour témoigner de son quotidien pas comme les autres: ce cœur
étranger qui bat en elle, son espérance de vie limitée. «Cette
adolescente qui raconte qu’elle n’aura pas d’enfants parce qu’elle ne
veut pas leur donner une maman qui a peu de chances de les voir
grandir, c’était quelque chose de très fort.» Mais des histoires de
greffe du cœur, de l’aveu même de Marcel Schüpbach, on en a raconté
beaucoup. «Ce qui fait, pour moi, que le livre fonctionne, c’est
l’autre histoire, celle du chemin que parcourt le personnage de Wanda
en parallèle à l’enquête.» Il marque une petite pause avant d’évoquer
ce récit qui est aussi le sien; un épisode personnel, un moment de
bascule entamé lors de cette crise traversée à l’époque des Agneaux.
«Jusque-là, je ne savais pas bien qui j’étais. J’étais replié sur
moi-même, j’avais de la peine à communiquer. Quelqu’un m’a conseillé
une thérapie, dont je ne savais rien: la thérapie du tunnel…» Appelée
aussi catharsis glaudienne, la méthode est peu pratiquée en Suisse, un
peu plus en Belgique ou au Canada.
Comme l’héroïne de son roman, Schüpbach a effectué ce processus
consistant à s’allonger jusqu’à atteindre un état de relaxation, puis,
accompagné par le thérapeute, à chercher son tunnel intérieur. «Au
début on ne voit rien. Et puis une montagne apparaît. Il faut alors
chercher l’entrée du tunnel, y pénétrer. Les images apparaissent. On
avance, elles continuent de venir, tout vient du subconscient.» Au fil
des couloirs, le personnage du roman découvre un traumatisme d’enfance,
enfoui, oublié. Tout comme Marcel Schüpbach le fit: un souvenir
douloureux lié à la difficulté de s’exprimer, à la moquerie des autres.
«Ça peut paraître étrange, mais pour moi, ça a marché. Quand on sort du
tunnel, la façon d’envisager la vie change, on se met à voir les choses
de manière positive. Ça a mis plusieurs années, bien sûr, tout ne
change pas du jour au lendemain. Et ça ne signifie pas non plus que la
vie devient simple. Lorsque j’ai perdu mon épouse d’un cancer, il y a
bientôt dix ans, ça a été atroce. Mais on apprend à se relever. J’ai
choisi de continuer à vivre.» Le soleil du Sud, sa nouvelle compagne,
participe à faire de Marcel Schüpbach un homme heureux, serein. Le
plaisir de rédiger cette histoire lui a-t-il donné envie de continuer
sur cette voie? Où préférera-t-il taquiner les grands enjeux de ce
monde derrière la caméra? «On verra. Ce que je peux dire, c’est que mes
premiers films finissaient mal, en général. Mon livre se termine bien.
Pour changer le monde, il faut d’abord essayer de se changer soi-même.
C’est ce que je retiens de ma trajectoire personnelle.»
Biographie
1950 Naît le 4 août à Zurich. La même année, ses parents retournent en Suisse romande. Neuchâtel d’abord, puis Lausanne.
1965 Achète une caméra et tourne son premier film en 8 mm. 1971 Murmure, portrait filmé de son grand-père.
1972 Rencontre Eva Ceccaroli, qui présentera l’émission Viva et deviendra réalisatrice à la TSR. Ils vivront ensemble 37 ans, jusqu’à son décès en 2009.
1983 L’Allégement, son premier long métrage, est nominé pour le César du meilleur film francophone.
1996 Les Agneaux, avec Richard Berry, représente la Suisse pour l’Oscar du meilleur film étranger.
2001 B comme Béjart, sélection officielle au Festival de Venise.
2006 La Liste de Carla est projeté sur la Piazza Grande de Locarno en présence de Carla Del Ponte.
2012 Quitte la Suisse pour la Drôme provençale.
2018 Deuxième vie, son premier roman, paraît chez Campiche.
GREGORY WICKY, 24 Heures, 28 septembre 2018
Que
voilà un beau récit! Et si agréablement conté! C’est l’histoire d’un
cœur physique – un cœur greffé, qui selon les dires du chirurgien, ne
peut plus réagir directement aux émotions –, mais qui se métamorphose
en histoire de cœur(s).
Wanda Parker émerge difficilement d’une opération hautement
délicate. À 47 ans, on vient de lui transplanter un cœur. Directrice
des ressources humaines de la télévision à Genève, elle se voit
contrainte d’annoncer des suppressions d’emploi. Réveil brutal et
plongée abyssale dans les restructurations et les remous de
l’entreprise. Elle a dû se résoudre à annoncer le licenciement de
François Cravenne, brillant journaliste d’investigation.
Très jolie, manucurée, mais froide et ironique, elle a oblitéré son
passé. Elle a des comptes à régler avec ses parents et surtout avec sa
sœur, restés au Canada. Sur les conseils de sa collaboratrice, elle
consent à prendre rendez-vous chez un praticien. «Le patient devait
imaginer un tunnel “son” tunnel et le parcourir jusqu’au moment d’en
trouver la sortie.»
«Afin que la greffe prenne, dans le corps et dans la tête, il fallait
considérer absolument le nouveau cœur comme le sien et non l’organe de
quelqu’un d’autre.» Et pourtant, Wanda n’aura de cesse de retrouver les
traces du donneur. L’enquête menée par François Cravenne le conduira à
Lyon puis elle gagnera, seule, un village albanais, blotti contre la
colline. C’est sur la tombe de Teresa, la jeune et lumineuse jeune
femme accidentée et dont le cœur la fait vivre qu’elle dépose une pomme
de magnolia. «La greffe l’avait tirée de sa torpeur. Le poids sur la
poitrine, qu’elle portait depuis l’enfance, s’était envolé. Son cœur
était léger. Toute sa vie, elle s’était battue contre la vie.
Maintenant, elle était prête pour sa deuxième vie.»
Deuxième vie est un
récit linéaire avec peu de personnages, qui se lit d’une traite. Le
style est aisé, vivant, sans fioritures. Les phrases sont courtes, mais
elles battent au rythme de ce cœur greffé.
Marcel Schüpbach signe son premier roman. Cinéaste, il est l’auteur de plusieurs longs métrages de fiction et de documentaires: Les Agneaux, B. comme Béjart, La Liste de Carla,
entre autres. Pour la télévision, il a réalisé une quarantaine de
grands reportages d’informations. Récemment, il a été produceur de
l’émission Temps présent à la RTS.
ÉLIANE JUNOD, L'Omnibus
Un récit à coeur ouvert
Marcel Schüpbach, ancien producteur à la Télévision suisse romande, publie son premier roman, intitulé Deuxième vie. Au fil des pages, le cinéaste décrit une quête d’identité bouleversante qui passe de découvertes en rebondissements
Wanda Parker est directrice des ressources humaines à Genève. Elle mène
une vie droite et monotone. Pas de conjoint, pas d'enfants, pas
d'émotions. Jusqu'au jour où, victime d'un drame, elle doit subir une
greffe cardiaque pour rester en vie. Cet évènement bouleversera
inéluctablement son existence. Après avoir frôlé la mort, Wanda va non
seulement remettre en question son rapport aux autres, mais aussi sa
vie entière. Petit à petit, elle reprend goût grâce à une quête
personnelle qui la mène jusqu'à son donneur d'organe.
Deuxième vie, publié aux éditions Bernard Campiche à Orbe, est le premier roman de Marcel Schüpbach. Anciennement producteur de l'émission Temps présent
à la Télévision suisse romande, l'auteur est retraité depuis 2012.
Originaire de La Chaux-de-Fonds mais résidant en France depuis sa
retraite, il est notamment réputé pour ses documentaires B comme Béjart (2001) et La liste de Carla
(2005). C'est donc une carrière dans le monde de l'image qui précède
cette première œuvre littéraire: «Toute ma vie, j'ai fait du cinéma.
J'ai commencé à quinze ans, et je n'ai jamais lâché la caméra depuis,
sauf pour écrire ce roman», précise l'auteur. Ce récit, qui dépeint une
quête d'identité, était tout d'abord destiné au grand écran: «Il y a
quelques années, j'ai commencé à écrire cette histoire sous forme de
scénario, mais il me manquait quelque chose. Puis, lorsque j'ai pris ma
retraite, j'ai eu une sorte d’illumination qui m'a permis de la
terminer, sous forme de roman.»
Loin d'être uniquement l'histoire d'un drame et d’une opération, Marcel
Schüpbach tenait avant tout à relayer la remise en question qui découle
d'une transplantation: «C'est l'histoire d’un changement, d’un
personnage qui se transforme à travers une quête identitaire. Au
départ, il est très froid, comme mort. Puis, suite à un évènement
indépendant de sa volonté, il devient très vivant et humain. Je pense
que c'est une leçon de vie dont nous pouvons tous tirer profit.»
Quelque peu autobiographique, le roman se base également sur les
observations de l'écrivain. «Lorsque je travaillais pour la télévision,
j'ai réalisé un reportage sur une greffe de cœur en pédiatrie que j'ai
pu suivre en direct. J'ai donc vu un coeur s'arrêter puis redémarrer
dans une autre poitrine. C'est une expérience qui m'a beaucoup marqué,
et dont je me suis évidemment beaucoup inspiré pour ce roman.»
Quant à son entrée dans le monde littéraire, l'auteur reste dubitatif:
«Je n'ai pas écrit ce livre pour devenir écrivain, mais pour raconter
cette histoire en particulier. Je n'ai, pour l'instant du moins, pas
d'autre projet de cet ordre en tête.»
DANIELLA GORBUNOVA, La Région Nord vaudois
«En chemin, elle se baissa pour ramasser une pomme de magnolia, son
arbre préféré quand il était en fleurs. Elle observa avec attention le
fruit dans la paume de sa main. La perfection de la nature lui parut
inouïe.»
Trois mois plus tôt le coeur de Wanda Parker a été remplacé par un
autre, le 17 janvier précisément. Cette femme, âgée de quarante-sept
ans, est la DRH d'une entreprise qui ressemble beaucoup à la RTS...
Elle s'est rétablie rapidement et vient de revenir à son bureau du
onzième étage de la Tour.
Wanda Parker était atteinte d'une myocardite virale. Comme elle était
un cas d'urgence absolue, elle était passée avant tout le monde. Cette
transplantation ne va pas être sans conséquences sur sa vie qui,
aujourd'hui, n'est faite que de solitude et de travail. Ce qui semble
cependant bien lui convenir.
À la suite d'une brouille avec ses parents et d'un mariage raté,
dix-sept ans plus tôt, elle était partie de Toronto pour Genève:
«Depuis, elle n'avait jamais cherché à reconstituer un foyer. [...]
Pourtant elle se savait attirante, et la pointe d'accent qu'elle avait
conservée lui donnait un charme particulier…»
Trois éléments vont être les déclencheurs de sa Deuxième vie post-opératoire:
– le licenciement en son absence de François Cravenne, qui était «un
excellent journaliste à ses débuts, mais qui avait développé au cours
de ses reportages un solide penchant pour la bouteille…»
– la croyance d'Éric Rousseau et de sa femme qu'elle a reçu le coeur de leur fils Éric, mort le jour même de sa transplantation
– la thérapie qu'elle va suivre avec Tivelli sur le conseil de son assistante Lucie.
En effet ses rencontres avec les Rousseau vont lui faire prendre
conscience que son coeur de rechange n'est pas une simple pompe. Leur
fils ne pouvant être le donneur, Wanda va demander à François
d'enquêter pour savoir d'où il vient. Sa thérapie va aboutir à
l'émergence de secrets enfouis de son passé.
Ce que l'on peut considérer comme un coup du sort se révélera donc un
coup de chance pour elle puisqu'il lui permettra d'échapper finalement
à la routine et à l'ennui, en regardant les êtres et les choses avec un
autre oeil, et de ne plus être le bon petit soldat qu'elle aura été
jusque-là, «sans relâche... pour rien…»
Le symbole de cette deuxième vie qui commencera pour elle sera cette
pomme de magnolia ramassée un jour dans la rue – «un peu de beauté dans
ce monde de brutes…» – qu'elle déposera où il le faudra, et quand il le
faudra, telle une offrande propitiatoire, en signe de reconnaissance
éternelle…
Blog de FRANCIS RICHARD
Le cinéaste Marcel Schüpbach passe au roman et trouve un nouveau souffle
Clin d'œil à son parcours, la Deuxième vie de Marcel Schüpbach est aussi celle d'une femme de quarante-sept ans qui renaît grâce à une transplantation cardiaque.
Voici l'histoire d'une femme qui se réveille, un beau jour, avec le
cœur d'un autre. Wanda est directrice des ressources humaines dans une
grosse entreprise de communication et ce cœur nouveau, elle l'appelle
sans état d'âme «la pompe». Une pompe efficace, à l'image de sa
nouvelle propriétaire qui depuis l'enfance tient à distance ses
émotions et gère ses obligations professionnelles avec une sèche
compétence. Pourtant, rien n’est plus comme avant, Wanda s'en rend
compte peu à peu. Les questions existentielles se bousculent et son
rapport aux autres et à la vie va se transformer radicalement.
«Entre les deux seins, la blessure s'imposait, d'un rouge vif qui
tranchait sur la blancheur de la peau. Elle posa délicatement les
doigts dessus. C'était la première fois qu'elle la touchait vraiment.
Une sensation étrange. Il faudrait bien qu'elle s'y habitue : la
cicatrice faisait partie d'elle-même désormais»
Extrait de Deuxième vie, de Marcel Schüpbach
Depuis très longtemps, Marcel Schüpbach cherchait à élaborer un film de
fiction autour de cette thématique sensible, la greffe cardiaque, sans
parvenir à trouver le bon scénario. Il tourne alors, pour nourrir son
approche, un documentaire TV qui suit, en 2005, l'aventure d’un cœur,
du moment où il s'arrête de battre jusqu’à l'instant magique où les
battements reprennent, dans la poitrine d’un autre. «C'est une histoire
qui me poursuivait ou que je poursuivais et c'est un des reportages les
plus foudroyants que j'ai pu faire, en particulier parce qu’il
s’agissait d’une greffe pédiatrique», se souvient le cinéaste au micro
de la RTS.
Quelque dix ans plus tard, la fillette greffée, devenue jeune adulte,
appelle le réalisateur et tous deux décident de faire un autre film, ce
sera Deuxième souffle.. Lorena
y raconte ce que signifie pour elle devoir sa survie à la mort d'un
autre enfant et sa relation à un cœur dont elle veut être à la hauteur.
Au rythme des battements de son cœur
Fort de cette expérience qu'il décrit aujourd'hui encore avec émotion,
Marcel Schüpbach se sent enfin prêt à construire une fiction mais
décide d'abandonner l'image au profit des mots. Son roman est en route
et son ami Bernard Campiche le publie.
Écrire un scénario ou écrire un roman, la différence est énorme mais,
souligne Marcel Schüpbach, «je ne me prends pas pour un écrivain, je
suis un cinéaste qui a souhaité raconter une histoire. Celle d'une
enquête, car Wanda va chercher l'origine du cœur qui lui a été greffé,
et celle d'une quête d’identité».
Marcel Schüpbach a longuement travaillé les ressorts narratifs et le
récit avance de découvertes en rebondissements, au rythme bien sûr des
battements de cœur de son héroïne.
ANIK SCHUIN, RTS Culture
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Directrice
des ressources humaines dans une grande entreprise de communication,
Wanda Parker est victime d'une défaillance cardiaque fulgurante et se
retrouve bientôt – grâce à une greffe – porteuse d'un nouveau cœur, «la
pompe», comme elle l'appelle. Physiquement, tout va pour le mieux. Mais
la vie peut-elle reprendre comme si de rien n'était? Qui est cet homme
qui la suit désormais comme son ombre? D'où vient l'organe qu'on lui a
implanté ? Et pourquoi contraint-il Wanda à se pencher sur les béances
de son passé? Au terme d'une quête existentielle haletante, c'est en
intégrant ce cœur venu d'ailleurs qu'elle parviendra à se trouver
elle-même…
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