roman Édition originale: Lausanne: Cahiers de la Renaissance Vaudoise, 1970 2010. 2e édition: 2018. 3e édition: 2020.
150 pages. Prix: CHF 12.00
ISBN 978-2-88241-275-1
Traductions allemandes:
Um im Februar zu sterben Munich: Kindler Verlag, 1971
Um im Februar zu sterben. Traduit par Andreas Grosz. Wädenswil: Pudlerundpinsher, 2016
Mit Fotografen von Eric Bachmann une einem Interview von Ilse Heim mit der Autorin.
Traduction italienne:
Morire in febbraio. Milano: Edizioni Il dito e la luna, 1997.
Traduzione a cura di Lucia Cacciola
Cet ouvrage est disponible en édition numérique, au prix de CHF 8.00,
auprès de notre diffuseur suisse, l'OLF. ISBN 978-2-88241-366-6
|
Anne-Lise Grobéty avait dix-neuf ans quand ce récit a été
publié pour la première fois, en 1970. Quarante ans plus tard, non
seulement il reste un merveilleux cri d’amour, mais il nous rend à
travers le monologue d’une adolescente l’image d’une renaissance que,
brutalement, méfiance et critique vont torpiller.
L’écriture est légère, souple, comme s’il ne s’agissait que d’une
phrase toujours recommencée, vivante et quelquefois sarcastique et qui
se termine par ce mot: Il faudra que je pleure.
L’avantage d’une réédition, c’est de nous donner, en plus de la préface
de la première édition, la presse de l’époque et une interview de
l’auteur.
JULIETTE DAVID, Le Messager suisse
Haut de la page
Ce
livre a la grandeur, la pureté rusée de la passion. De la première à la
dernière ligne sourd un cri toujours prêt à jaillir mais qui a la force
et le courage de se mesurer. Ce long chuchotement, ce sanglot qui ne
vient pas, cette confession tout intérieure d’une adolescente du siècle
ont le pouvoir d’une incantation. J’ai admiré non seulement la
spontanéité tendrement violente, mais aussi la technique d’écriture
d’Anne-Lise Grobéty, ce monologue infini, feutré, qui n’ennuie jamais,
qui est très conscient malgré le délire, sarcastique même.
Ce roman qui semble tissé d’une phrase unique, sans arrêts visibles,
mais ondulante, avec ici et là le blanc de la respiration suspendue,
qui reprend, s’obstine, tranquille, inlassable, c’est le mouvement de
la vague si difficile à saisir. Je l’entends battre le sable, détruite
et renaissante, continuellement. Les scènes qui ne se terminent pas,
qui reviennent, recouvertes à leur tour par d’autres, ce rythme
ressassant, c’est le rythme même de l’amour. Et toujours jusqu’à la fin,
le leitmotiv de la première rencontre, celle qui décida de tout, le
souvenir de ces instants tournés et retournés, facette sur facette, par
la mémoire fascinée mais gardant la fraîcheur de la source, le bonheur
du commencement.
S. CORINNA BILLE
Pour mourir en février
Anne-Lise Grobéty
En 1971, elle avait révolutionné le monde des lettres romandes en publiant, à tout juste dix-neuf ans, son premier roman Pour mourir en février.
Anne-Lise Grobéty s’est éteinte en octobre dernier. Son éditeur,
Bernard Campiche, a l’excellente idée de rééditer ce texte magnifique
et toujours très actuel. Pour mourir en février,
qui avait valu à son auteure le Prix Georges-Nicole et dont Corinna
Bille avait salué la «spontanéité tendrement violente», raconte la
révolte d’une adolescente contre son milieu familial, étriqué et petit
bourgeois. Plus encore que son sujet, c’est la phrase d’Anne-Lise
Grobéty qui a intéressé, et continue d’intéresser, la critique et le
public. Une phrase retenue, pleine de pudeur et de colère, d’une grande
modernité. Anne-Lise Grobéty a par la suite publié plusieurs romans,
comme Infiniment plus, La Corde de mi, ainsi que le très remarqué Zéro positif, mais aussi des recueils de nouvelles, Belle dame qui mord et La Fiancée d’hiver, et des textes pour la jeunesse, notamment Le temps des mots à voix basse.
L’identité féminine, voire la condition féminine, sont au cœur de son
travail. Anne-Lise Grobéty, très tôt, a recherché une forme littéraire
pour dire l’indicible, l’enfermement, pour donner une voix à ce qui est
tu. Et si l’écriture était au centre de sa vie, elle était complétée et
prolongée par d’autres aspects de sa personnalité, en particulier son
engagement politique. Au début des années soixante-dix, Anne-Lise
Grobéty a été la plus jeune députée du Grand Conseil neuchâtelois, et
elle a fait partie du groupe d’Olten, association suisse qui
rassemblait des écrivains de gauche. Tout au long de sa carrière, cette
très grande dame de la littérature suisse d’expression française avait
accumulé les distinctions. En 2000, elle avait obtenu le prix Ramuz
pour l’ensemble de son œuvre.
SYLVIE TANETTE, Le Phare
|
|