En juillet 1953, quelques dizaines de jeunes gens
emmenés par Fidel Castro attaquent la caserne de la Moncada à Santiago
de Cuba pour lutter contre la tyrannie de Batista. C’est un échec
sanglant et la répression est terrible. Mais la révolution cubaine est
en marche et aboutira quelques années plus tard.
Quand Anne Cuneo visite Cuba, trente ans ont passé. Son reportage est
une sorte de litanie, mêlant souvenirs et actualités dans un
texte où le rythme s’accélère quand disparaît la ponctuation.
C’est la chronique fiévreuse d’une société qui s’efforce de survivre et
qui y parvient. Le dernier chapitre du livre, ajouté lors de la
réédition, raconte «la réalité politique et la réalité humaine», fait
le point sur l’état d’esprit de l’auteur et termine par l’étonnante
lecture en musique de son œuvre.
JULIETTE DAVID, Le Messager suisse
Pour moi, Hotel Venus
reste l’acte littéraire tel que je l’avais imaginé dans l’absolu de
l’enfance. Je m’étais fait une raison: c’était un rêve. Et puis, une
fois, j’ai pu réaliser ce rêve. Après lui, j’avais pensé arrêter
d’écrire, sachant que je ne ferais jamais mieux. Il a fallu plusieurs
années et l’insistance d’un éditeur clairvoyant pour que je me lance
dans autre chose. J’ai alors commencé à écrire des romans. Je crois que
sans l’expérience d’Hotel Venus,
sans mes amis yorubas qui ont en quelque sorte forcé mes résistances,
je n’aurais jamais pu continuer à écrire – à l’époque, cela m’était
d’ailleurs égal. Mais lorsque j’ai repris la plume (accompagnée entre
temps par un ordinateur), les pulsations des rythmes cubains étaient
là, présentes. Elles m’accompagnent aujourd’hui encore, et
j’essaie de m’en souvenir au moment où il faut donner du «punch» à un
texte.
ANNE CUNEO
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