Manifestations, rencontres et signatures Index des auteurs
C’est
parti, comme bien souvent chez Michel Bühler, d’une saine colère.
Rapport au Sommet de la Francophonie tenu à Montreux en octobre 2010 et
à quelques courriers échangés entre le chantiste de L’Auberson et une
certaine CB, productrice. Carrément Bornée du gala d’ouverture.
Question posée: «Quelle serait la place de la chanson romande dans ce
qui, logique, devait être prétexte à faire découvrir à l’ensemble de la
dite francophonie la production de ce coin de pays?» La réponse:
«Aucune!» Puisque, précision, l’émission s’intitulait: «Quarante ans,
quarante tubes». En piste donc, pour autant d’inepties, Mike Brandt,
Sardou et autres grimpions de hit-parades. Et à charge aux Sarcloret,
Auberson, Romanens, Rinaldi, Gerber, Bel Hubert et autres… Bühler
d’assurer seuls, au détour des petites salles, leur propre promotion.
Coup de sang, coup de gueule: en un peu plus de deux cents pages, ledit
Bühler règle son compte à la Consternante Besogneuse et par
prolongement à «notre radio» et à «notre télévision»; lesquelles, soit
redit en passant, viennent toutes deux de perdre leur qualificatif de
«romande»… Dans le même temps – et c’est bien l’essentiel du livre –,
l’auteur retrace l’histoire de la chanson, des campements du
paléolithique ancien (les premiers «hon, hon, hon») à l’industrie du
disque d’aujourd’hui, en passant par le salmigondis importé de «l’autre
côté du grand marécage» et qui se taille la part du lion (lion’s share)
sur la bande FM.
ROGER JAUNIN, Vigousse
La chanson, c’est le PPPC, le Plus Petit Produit Culturel!
En trois minutes, en quelques couplets, quelques refrains, vous avez une histoire, un roman, un film entier!
Que l’on pense à «La Mère à Titi» de Renaud: tout est là, le décor, la
vie quotidienne, la banlieue, les rapports entre les personnages!
Que Jacques Brel chante son «Plat pays», vous voyez défiler devant vous
mieux que tous les documentaires sur la Belgique! Avec la poésie et les
frissons en plus.
Écoutez «La Pinte vaudoise» ou «La Partie de Cave» de Jean
Villard-Gilles, c’est tout le canton de Vaud, c’est toute l’âme
vaudoise qui est là, ce sont les vignes pentues du Lavaux, et la lune
qui «se reflète au profond de l’eau qui dort»…
Contrairement à tous les autres produits culturels, la chanson peut
vivre sans support. Pour remplir son rôle, le cinéma a besoin d’un
écran et d’un projecteur, ou au moins d’un DVD et d’un lecteur. La
littérature n’existe pas sans papier, sans ordinateur; la peinture
nécessite une toile, la sculpture, un morceau de pierre ou de ferraille…
La chanson? Infiniment portable et pratique, elle se moque de ces
béquilles. Vous pouvez la mettre au fond de votre mémoire, l’emmener
partout, et la faire renaître au moment que vous choisirez! Elle
n’encombrera pas vos bagages, elle ne fera sonner aucun portillon de
sécurité, et vous pourrez, sans risquer la moindre question, passer
tranquillement avec elle devant les douaniers les plus suspicieux!
C’est l’objet d’art idéal. On ne le répétera jamais assez.
MICHEL BUHLER
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