GAULIS, LOUIS



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De parents genevois, Louis Gaulis passe son enfance à Genève, où il commence des études d’ethnologie, puis se consacre au théâtre, participant notamment aux spectacles du cabaret Le Moulin à Poivre ; il écrit en 1956 sa première pièce, Noces de paille, réalisée par Philippe Mentha à la Maison de la Jeunesse de la rue Général-Dufour, à Genève. En 1958, il participe à la fondation du Théâtre de Carouge, où il est comédien jusqu’en 1962. Il adapte pour la troupe une première traduction du grec ancien de Cnémon le misanthrope de Ménandre, texte créé en français par l’équipe carougeoise au Théâtre antique de l’École internationale dans une mise en scène de François Simon. Avec Capitaine Karagheuz, présentée par Simon au Théâtre de Carouge, il offre une peinture épique d’un petit monde opportuniste et bon vivant, dans un quartier pauvre d’Athènes; l’œuvre est traduite en huit langues, et plusieurs fois reprise. Après une pièce radiophonique, Ignacio et Bolivar, il se consacre entièrement à l’écriture dès 1962. L’année suivante, il donne trois pièces en un acte: Le Travail d’Hercule; Un homme sans intérêt; La Guerre, vous y croyez? et adapte Le Café de Goldoni, version montée à Carouge dans des décors de Gilbert Koull par Philippe Mentha. Puis il fournit L’Ingénieux Sancho Pança créé à Lausanne au Théâtre de Vidy dans le cadre de l’Exposition nationale suisse par le Théâtre de Carouge sous la direction de François Simon. Après Les Nénuphars, une commande de Pro Helvetia, il adapte Plomb et Mercure de José Herrera Petere, tragi-comédie réalisée par François Simon. Il apporte encore Le Serviteur absolu, d’abord créé en allemand sous le titre Anton oder der vollkommene Diener au Stadttheater de Winterthur par la Zürcher Werkbühne dans une mise en scène de Bernhard Enz, puis en français au Théâtre de Carouge par Jo Excoffier: cette dérangeante histoire d’un trop parfait serviteur qui détruit le bonheur factice d’un couple petit bourgeois est, elle aussi, publiée à Lausanne (L’Aire, «Sur scène») et connaît plusieurs reprises. Il réalise encore plusieurs scénarios pour la télévision et le cinéma, dont en 1967 La Position du capitaine Berthe et du sergent Catherine qui reçoit le grand prix de la télévision, puis en 1969 Gaspar Lambergar, et en 1971 L’Homme au bord de la route. Durant cette période, il écrit de nombreux articles, poèmes, chansons, pièces de marionnettes (pour un théâtre d’ombre), monte des spectacles de café-théâtre et expose ses sculptures. En 1972, il entre au service du Comité international de la Croix-Rouge et part comme délégué au Bangladesh, puis au Vietnam et à Chypre. À l’automne 1974, il publie La Fin d’une corvée de bois, recueil de nouvelles qu’il a lues ou racontées en public au cours de cette année-là. En 1975, il monte un spectacle à Chypre, Paroles entre chien et loup, et se retire dans l’île d’Égine, en Grèce, pour rédiger un roman, Zig-Zag Street. Deux de ses pièces sont encore créées par le Centre dramatique de Lausanne, dans des mises en scène de Michel Grobéty: Le Singulier Combat du chevalier Gaspard au Festival de la Cité et Les Césars du Cirque Suétone à la petite salle de la Passerelle. Il disparaît, en 1978, en mission au Liban pour la Croix-Rouge.

Joël Aguet

In: Dictionnaire du théâtre en Suisse DTS.
Zürich: Chronos Verlag, 2005. 2168 pages (3 vol.).

Le Vif Esprit