récit
1996. 450 pages. Épuisé
ISBN 2-88241-068-9, EAN 9782882410689
Édition française: Paris: Éditions Denoël, 1996 Traduction allemande: Dark Lady. Zurich: Limmat Verlag, 1998 Munich: Heyne Verlag, 1999
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Il
s’agit cette fois de faire revivre, autour de la liaison probable de
Shakespeare avec Emilia Bassano, toute l’époque du théâtre
élisabéthain. Anne Cuneo n’a pas craint de s’attaquer au grand mythe de
Shakespeare et elle a réussi à rendre le personnage étonnamment vivant.
En effet, malgré l’érudition dont elle fait preuve, elle reste avant
tout une romancière, une conteuse hors pair. Elle délègue une partie du
récit à un jeune émailleur genevois, Baptiste Bordier, le seul
protagoniste qu’elle ait créé de toutes pièces. En 1654, donc quelque
cinquante ans après la mort de Shakespeare, ce garçon arrive un jour
d’hiver dans l’auberge tenue par John Lewin, un ancien comédien.
L’aubergiste lui raconte des souvenirs de ce temps-là, avec nostalgie,
puisque les théâtres ont été fermés et démolis l’un après l’autre dès
1642, lors de la prise de pouvoir des puritains anglais. Il est le
premier à lui parler d’Emilia Bassano, que l’on suppose être la «Dark
Lady» des sonnets de Shakespeare, mais surtout il lui donne à lire les
carnets écrits vers 1601 par Thomas Vincent, un jeune
apprenti-menuisier et comédien qui fut mêlé plusieurs années à la vie
de Shakespeare. C’est ce personnage qui prend le relais du récit,
évoquant de manière saisissante les péripéties de son existence, les
spectacles et l’amour de Shakespeare pour Emilia. Grâce à ces carnets,
on peut se faire une idée précise de ce qu’était le théâtre au XVIIe siècle…
YVETTE Z’GRAGGEN, Générations
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