Exemplaire. C’est sans doute le qualificatif qui correspond le mieux au recueil de nouvelles que vient de publier l’auteur de La Griffe et de Demi-sang suisse. Exemplaire,
parce qu’il nous montre avec brio ce que devrait être le rôle de
l’écrivain romand d’aujourd’hui: quelqu’un qui observe, dissèque,
montre la société dans laquelle il vit, en en faisant ressortir les
signes les plus distinctifs. L’écriture doit s’impliquer et s’engager. Exemplaire
encore par le choix du genre littéraire. Démonstration est faite ici
que la nouvelle n’est pas un genre mineur. Prenons celle qui inaugure
le livre. Intitulée «La fondue crée la bonne humeur», elle justifie à
elle seule l’achat du livre.
HENRI-CHARLES DAHLEM, Coopération
Cela, on ne l’avait pas vu depuis longtemps. Depuis ces pages qui vous
restent en troublante mémoire. Et qui sont par exemple ces histoires de
fonctionnaire chez Adolf Muschg, du laitier chez Peter Bichsel ou
encore cette ironie particulière de Jean-Marc Lovay qui invente la
vacuité des écrivains romands dans l’exil de ses «Conférences aux
antipodes».
Avec Jacques-Étienne Bovard, le jeune romancier vaudois qui a notamment signé La Griffe et Demi-sang suisse, voici revenu l’air de la satire. Elle court, venimeuse, dans ces Nains de jardin:
sept récits rigoureusement fielleux, où l’on mord dans les vies
troublées d’une petite troupe de personnages que l’on suit dans leurs
exemplaires aventures…
JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, La Liberté
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