Ce
livre ressemble à un chemin vicinal, sinueux, imprévisible, toujours
réjouissant. Voici des fourmis qui se croisent sans se saluer, le
Saint-Esprit qui passe, une croupe de dame qui en fait autant, un chef
de gare qui écoute les sirènes… Comment définir ces brefs récits où le
réel, délicatement déplié, laisse apparaître le fantastique? Contes ou
fables? Prose poétique ou haïku à l’occidentale? Peu importe. On les
suit comme les cailloux semés par le Petit Poucet. Avec la certitude de
ne jamais s’égarer. En compagnie, ici ou là, de Monsieur Buvard,
personnage fantaisiste «qui aimerait tant trousser les femmes de professeur dans les cages d’escalier», mais qui «se traîne, mélancolique, avec des délicatesses, des bouquets de fleurs, des soupirs».
La réussite de Maîtres et Valets entre deux orages,
c’est cette forme légère, précise et lumineuse où se condensent
quelques énigmes humaines, comme dans une goutte de rosée où se
refléterait un vaste paysage.
MICHEL AUDÉTAT, L’Hebdo
…Une
rencontre entre le personnage de ses histoires, Monsieur Buvard, et un
éditeur plus préoccupé de son chiffre d’affaires que de littérature… Si
l’on s’amuse beaucoup en suivant le très disert Anselme Buvard, il faut
toutefois prendre garde à la douceur des choses. La plaisanterie
ressemble ici à celle de Kundera. Elle peut cacher de noirs desseins.
Diaboliques!
HENRI-CHARLES DAHLEM, Coopération
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