roman 1998. 370 pages. Prix CHF 40.–
ISBN 2-88241-085-9, EAN 9782882410856
Prix des Auditeurs de «La Première» 1999
Cet ouvrage est disponible en édition numérique, au prix de CHF 15.00,
auprès de notre diffuseur suisse, l'OLF. ISBN 978-2-88241-342-0
|
Avec Les Beaux Sentiments, Jacques-Étienne Bovard a écrit son meilleur roman. …Au
nombre de ses dons, Jacques-Étienne Bovard possède celui du monologue
intérieur. Huis clos de la conscience dans lequel le personnage
démarque ses lâchetés intimes, avec une sorte de joie féroce à piétiner
sa propre image. Nausée de l’âme qui le fait descendre dans ses
ténèbres, mais qui lui donne aussi une chance de reprendre possession
de lui-même. Dans ses nouvelles, Bovard décrit des existences clouées
au sol, retenues par la peur, la convention, la prudence helvétique qui
est une variété de nanisme moral (lire Nains de jardin,
Campiche, 1996). Dans ses romans, il montre en revanche une
métamorphose possible: un chemin pour s’élever un peu au-dessus de
soi-même, à hauteur d’homme, rien de plus. Demi-sang suisse (Campiche, 1994) faisait passer cette initiation par la médiation du cheval. Dans Les Beaux Sentiments,
elle s’opère au contact des élèves, personnage collectif, avec ses voix
multiples, qui donne au jeune Aubort la volonté de «ne plus jamais se
rasseoir dans sa médiocrité». On retrouve ici les qualités de
Jacques-Étienne Bovard. La netteté du style. L’observation clinique (la
salle des maîtres, la société des «collègues»…). La faculté d’émouvoir
sans jamais mettre le pied dans la mélasse. …Ce
n’est pas un roman sur le blues professoral. Ni sur la jeunesse
désabusée. Encore moins sur les «beaux sentiments»: mais sur un homme
qui se bat avec cette idée, et par là même s’élève.
MICHEL AUDÉTAT, L’Hebdo
|