Que lamour ne soit pas le ciment idéal du mariage, cest ce que Montaigne déjà prétendait, après quelques anciens. On retrouve cette idée au fond du roman de Jean-Pierre Monnier. Finalement, les idées sont toujours neuves pour quelquun. Ici pour Geneviève, la jeune femme de Bernard, qui fait à son tour lexpérience dun mariage dans lequel elle sest engagée avec toute sa foi, et quelle finit par pratiquer, à lexemple de beaucoup, comme une occupation un peu terne et sans portée.
Installée dans un confort naissant et une tendresse relative, Geneviève, tout de même, sennuie
Pas plus dans le contexte de son existence personnelle que dans le train général du monde daujourdhui elle ne réussit à donner un sens quelconque à la maternité dont elle est menacée.
les qualités décriture, si sensibles dans les deux premiers ouvrages de Jean-Pierre Monnier, nont fait depuis lors que sassurer. On retrouve ici avec plaisir un récit en demi-teintes, des dialogues elliptiques, un langage précautionneux, quelque chose de sourd et de grave, une respiration calme et rigoureuse. Le contraire du roman à sensation. Mais les esprits solides trouveront dans la dernière uvre abondante matière à réfléchir et à admirer.
PIERRE-OLIVIER WAZLER, Journal de Genève
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