MICHEL BÜHLER

LA PAROLE VOLÉE

roman
1987. 4e édition: 1998. 328 pages. Épuisé.
ISBN 2-88241-004-2, EAN 9782882410047
Édition de poche:
Lausanne: L’Âge d’Homme, 1998. Collection Poche Suisse
Prix littéraire Lipp Genève 1988
Traduction allemande: Das gestohlene Wort
Zurich: Limmat Verlag, 1990
Feuilleton littéraire dans 24 Heures

Biographie

Cette petite musique qui fait la réussite d’un récit, cette écriture qui module sur les notes grises du quotidien et nous saisit plus que tout artifice de style, ce souffle régulier, obstiné, dans le parcours d’un microcosme, Michel Bühler les maîtrise de la première à la dernière page de La Parole volée.
Les saisons montent et descendent comme un lent mouvement de marée. Les montagnes se rapprochent et s’éloignent selon les brumes, tantôt barrières qui claquemurent, tantôt promesses d’espace. Des hommes passent de l’usine au café, de la bourrasque de neige à la cuisine, incapables, par timidité, de s’exprimer sur leur travail, ni sur l’angoisse de le perdre. La moindre discussion briserait un équilibre morne et délicat.
…La vie quotidienne de Sainte-Croix, son langage, son cadre naturel, sa manière de penser, ses mythes, ses surnoms, ses lieux, l’articulation entre les autochtones, les frontaliers et les immigrés, ne sont pas décrits mais éprouvés, intériorisés, invoqués avec une sourde magie, si bien que peu de localités de notre pays et aucune communauté ouvrière si précisément désignée n’ont jamais été peintes avec cette vérité par un écrivain romand. À cet égard, La Parole volée fait date dans notre histoire littéraire, comble un manque, inscrit Bühler dans la plus haute tradition du roman social.

BERTIL GALLAND, 24 Heures