On
la savait romancière, conteuse, scénariste, polémiste, journaliste,
femme de lettres luttant pour la dignité des femmes et de tous ceux et
de toutes celles qu’écrase et mutile l’injustice du monde. Or voici
qu’on découvre, à supposer qu’on ne le sût pas déjà, qu’Anne Cuneo
possède aussi un beau talent pour la poésie. Autant dire que le recueil
Au bas de mon rêve mérite lecteur attentif et méditation suivie. …On
oublie, et c’est une fonction possible de la poésie que de favoriser
l’oubli comme une mélopée consolatrice, on oublie, à se plonger dans Au bas de mon rêve,
ce que la prose d’Anne Cuneo a pu avoir d’impérieux, voire de
revendicatif. C’est comme si l’artiste se donnait plus libre cours,
s’accordant le loisir périlleux de bilans nécessairement provisoires –
parce que au bout de la course, et quelques refuges qu’on ait pensé
trouver en celui-ci ou en celle-là, la mort est là. Après tout et
après tant d’autres, Anne Cuneo remémore à son lecteur que les lieux
communs démontrent de façon plus poignante qu’on ne le pense combien
l’Homme demeure désarmé face aux questions fondamentales et aux
angoisses existentielles.
JEAN-CLAUDE JOYE, L’Express
…Loin
de l’hermétisme, par lequel la poésie trop souvent fait claquer son
loquet au nez du bon peuple, les vers d’Anne Cuneo, réunis dans Au bas de mon rêve,
sont offerts dans une chaleur immédiate. Nous partageons son goût de la
ville, du vent, des saisons. Le monde est une orange qu’avec elle on
gratte du doigt.
BERTIL GALLAND, Le Nouveau Quotidien
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