Une semaine à tuer, de Jean-François Thomas chez Bernard Campiche Éditeur
Une semaine à tuer? Le lecteur va s’ennuyer à mort. Qu’il se détrompe!
En compagnie de Cyriel Sivori, il va traquer le tueur en série qui
sévit entre Aubonne et Vevey. Dès les premières pages, il sera mis au
parfum: un meurtre des plus sordides à la scierie d’Aubonne. Chaque
journée de la semaine est ponctuée d’un assassinat dont l’horreur n’a
d’égal que l’implacable méthode appliquée.
Cyriel a repris la librairie de son père. Ancien inspecteur de la
sûreté, il a été mis à pied suite à une bavure. Et puis, Nadège, la
femme brillante qu’il aime, l’a quitté. Elle n’en pouvait plus de ces
nuits d’angoisse et d’insomnie de savoir son mari confronté à un milieu
dont la violence est le maître mot.
Le limier qui sommeille en lui s’est réveillé à l’annonce de la
tragédie d’Aubonne. Il n’a pas pu s’empêcher d’aller fouiner sur les
lieux, au grand dam de l’adjudant Schmeichel, un ancien collègue.
Le trait commun à toutes les victimes: un L, profondément marqué dans
leur poitrine à l’aide d’un instrument tranchant. Ils étaient tous des
footballeurs. Les enquêteurs piétinent. Un vrai sac d’embrouilles.
Cyriel aurait-il perdu son flair?
L’auteur ne s’embarrasse pas de noms de lieux où le crime s’épanouit
comme une plante vénéneuse. Il tourne son scénario en pays de Vaud, sur
les bords du Léman. Né à Lausanne en 1952, Jean-François Thomas est
auteur, critique et directeur de collection. Il s’est spécialisé en
littérature de l’imaginaire. En outre, il a présidé le Conseil de
Fondation de la Maison d’Ailleurs.
L’écriture est rapide, comme tout roman policier qui se respecte. La
langue est celle des gens du cru. Point de fioritures, ni de mots
inutiles. On a le verbe sobre dans ce coin de pays. La préparation de
l’omble chevalier ou celle de la féra par son ami Vladimir le pêcheur
est une vraie leçon de dissection.
La science-fiction est l’élément dans lequel baigne l’auteur qui a commis une vingtaine d’ouvrages.
ÉLIANE JUNOD, L'Omnibus, 4 septembre 2020
(…) tandis que dans Une semaine à tuer
(Bernard Campiche), Jean-François Thomas suit les pas de Cyriel Sivori,
ancien flic devenu patron d’une librairie d’occasion, sans perdre son
instinct de limier. Un polar rythmé ancré dans le terroir, de Vevey à
Aubonne, sur les traces d’une série de crimes. Et l’occasion, pour
l’auteur d’inviter sur le lac pour partager le quotidien d’un pêcheur
professionnel que le héros seconde à ses heures perdues.
CAROLINE RIEDER, Le Matin, 13-14 juin 2020
Une semaine à tuer
Tout le monde ne le sait pas, le vice-président de notre conseil
communal, Jean-François Thomas, est aussi écrivain. Auteur de
science-fiction, il pratique également le roman policier. En cette
période encore propice à la lecture, malgré le début du déconfinement,
on ne peut que recommander son dernier ouvrage, assez rude mais très
bien troussé, Une semaine à tuer.
Un ancien policier, devenu libraire à Vevey et pêcheur à ses heures,
est atteint par le virus… de l’enquête: une rechute qui le conduira à
démêler une intrigue ébouriffante. Faisant penser à celles des récits
de Simenon, l’ambiance reflète l’esprit de nos contrées. Servi par une
écriture précise et fluide, le livre vous tiendra en haleine jusqu’au
bout.
LUC RECORDON Le Tchaffasatagne, printemps-été 2020
Meurtres en série
Un vigile tué par un harpon durant son service de nuit dans un grand
magasin en Suisse, voilà un crime pour le moins insolite. Et quand on
pêche la féra voire l’omble chevalier, on n’imagine guère trouver un
homme mort dans son filet. Dans Une semaine à tuer,
de Jean-François Thomas, la mort rôde, violente. De quoi piquer la
curiosité de l’ex-policier Cyriel Sivori. Viré de la police à la suite
d’une intervention qui a mal tourné, l’homme s’intéresse de près à une
série de meurtres qui brisent la quiétude du canton de Vaud.
L’ancien flic devenu libraire se partage donc entre son nouvel emploi,
son ami Valmir, pêcheur professionnel, et son désir d’enquêter tout de
même, à sa façon. Il agit tel un enquêteur informel, à temps partiel,
tuyauté par un ancien collègue, parallèlement à ses activités de
libraire et à la naissance d’une liaison amoureuse. La narration fluide
de Jean-François Thomas réserve surprises et coups de théâtre,
dévoilant peu à peu les liens entre les victimes, jusqu’à la brutale et
surprenante révélation finale.
Une semaine à tuer est
le deuxième roman de celui qui a longtemps présidé le conseil de
fondation de la Maison d’Ailleurs, à Yverdon-les-Bains. On lui doit le
roman jeunesse Trocs de chocs (2018), ainsi que des nouvelles et deux anthologies de science-fiction, dont Défricheurs d’imaginaire, dédié à la SF suisse romande (2009).
MARC-OLIVIER PARLATANO, Le Courrier, 15 mai 2020
Sous
la belle fresque de François Rouiller qui en couverture narre une
première fois l’histoire, partiellement, un bref roman policier qui va
charmer chacun. Le titre déjà en jeu de mots puisque un tueur en série
chaque jour va assassiner une victime. Ce futur classique écrit par un
conteur grand lecteur évoque cent polars, précis comme une horloge
suisse et pourtant sans allusion à cette industrie. En revanche il
évoque divers artisanats de ce pays de Vaud, la pêche et le bleu Léman
et ses poissons ou la vigne et le gouleyant chasselas, de la Côte à
Lavaux, voire jusqu’aux rives du lac d’Yverdon, les bières du Dr Gab’s,
l’Association des paysannes vaudoises, une petite scierie, les bistrots
de chez nous et le classique flic démissionnaire, devenu libraire, qui
ne peut se passer de suivre l’enquête et qui va évidemment se retrouver
impliqué, suspect même. Une implacable machine montée par un maître, où
chaque détail prend son sens, rétrospectivement ou permet aux plus
futés de pressentir, mais d’être surpris quand même. Si les crimes sont
violents, si la série de meurtres a un sens symbolique comme tout
profileur le sait, le suspense tient jusqu’au bout et la double
surprise finale, bien que tout soit annoncé comme le prescrivent les
historiens du genre. Un certain humour et beaucoup d’amour, des
personnages humains, proches des lecteurs, un ton, ce qui n’est pas si
fréquent, font le prix de cette intrigue sanglante. Un zeste
d’érotisme, des blagues de comptoir, des allusions à des faits actuels,
une ou deux fois le mot couille, sans quoi on croirait le livre écrit
il y a cent cinquante ans, mais tout cela avec une finesse et sans
gratuité car si le diable est dans les détails, ceux-ci sont les
indispensables dents des rouages de la machine.
On permettra au lecteur défenseur du subjonctif de regretter son
absence après un bien que, page 89! C’est le seul point négatif de cet
aimable polar.
Le charme d’une langue simple et pourtant riche en pointes ! Une heure
et demie de plaisir, de suspense et de frissons, mais, et c’est là le
charme, rien de glauque, une harmonie lumineuse, des humains qui jurent
parfois et une satire ambiguë des discussions du café du commerce en
font un roman à la fois bien de chez nous, juste ce qu’il faut de
didactique pour l’office du tourisme et distrayant pour ses lecteurs.
Par un prince du romanesque, un modèle pour nos écrivains et un plaisir
pour les lecteurs.
PIERRE-YVES LADOR
«Cyriel
n’avait jamais pu complètement oublier le passé. C’était comme un
réflexe lié à son ancienne profession: les faits divers, les vols, les
viols, les meurtres et toutes les sordides affaires criminelles
éveillaient ses vieux réflexes et le limier qu’il avait été avant ce
déplorable accident.»
Cyriel Sivori a été flic, et le reste, dans l’âme. Flic un jour, flic
toujours en quelque sorte. Même si, après ce «putain d’accident» qui a
changé sa vie, il a perdu place, réputation et santé, est devenu
libraire, prenant la suite de son père décédé.
Quand, le lundi, il apprend à la télé qu’un meurtre particulièrement
horrible a été commis dans une scierie à Aubonne– le cadavre d’un homme
y a été retrouvé scié en deux -, il éprouve le besoin irrépressible de
se rendre sur les lieux.
Il quitte donc précipitamment le restaurant de l’Avenir à Vevey. Une
fois sur place, il se fait interdire l’accès par l’adjudant Henri
Schmeichel, qui ne le porte pas dans son coeur et qui, méchamment,
depuis l’accident, le surnomme le «déglingueur».
Qu’à cela ne tienne, Cyriel est décidé à mener sa propre enquête,
d’autant qu’un deuxième cadavre est découvert le lendemain dans les
filets de son ami Valmir, pêcheur professionnel, à qui il donne un coup
de main deux fois par semaine.
Redevenu célibataire après que sa femme Nadège a demandé le divorce, il
n’est pas insensible aux charmes d’Estelle, une belle cliente qui
fréquente sa librairie depuis deux mois. S’il n’a pu encore obtenir
d’elle de rendez-vous, ils se tutoient...
Il n’est donc pas étonnant qu’il badine avec Estelle ce mardi, où il se
trouve sur le stand de Valmir, place du Marché, à Vevey, quand cette
blonde, aux gros seins et aux yeux pétillant de malice, qui le font
fantasmer, vient se faire servir par lui.
Cyriel ne sait pas encore que ce lundi et ce mardi seront, pour lui, les deux premiers jours d’Une semaine à tuer au sens propre comme au sens figuré, et qu’il montrera qu’il ne faut décidément pas le prendre pour un «paisible commerçant»…
Avec Jean-François Thomas, cette semaine passe vite. Et elle est
évocatrice si le lecteur est familier des rives du Léman, «dont le nom
viendrait du celte, aurait pour origine les termes “lem” qui signifie
“grand” et “an”, qui veut dire “eau”».
Blog de FRANCIS RICHARD
L’inspecteur Cyriel Sivori a vu sa vie basculer lors d’une intervention
policière qui a mal tourné. Viré de la police, il a hérité de la
librairie de son père. Il se ressource en allant aider son ami Valmir,
pêcheur professionnel sur le lac Léman.
Pourtant le limier est toujours présent en lui. C’est pourquoi, le jour
où un crime particulièrement sordide a lieu dans une scierie d’Aubonne,
il ne peut s’empêcher d’aller fouiner sur les lieux.
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