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CHARLES-HENRI FAVROD

LE RAID AMÉRICAIN
De la collection de Charles-Henri Favrod

Avec environ 130 photographies
Un «beau livre» au format 25 x 30 cm
Textes d'Édith Bianchi et de Charles-Henri Favrod.
2014. 160 pages. Prix: CHF 60.–
ISBN 978-2-88241-388-8


Biographie

Vous pouvez nous commander directement cet ouvrage par courriel.


Le Raid américain, de la collection de Charles-Henri Favrod, préf. et éd. scientifique d’Édith Bianchi, textes de Charles-Henri Favrod

Le Raid américain, un superbe opus de cent vingt et une photographies datant, pour la plus ancienne de 1844 (Marché d’esclaves, Louisiane) et, pour la plus récente de 1918 (Annonce de l’armistice, Wall Street, New York City). Accompagné de commentaires historiques, précis, entrecoupés çà et là de textes d’auteurs de l’époque, l’ouvrage constitue un magnifique balayage imagé, sur près d’un siècle, des États-Unis d’Amérique en formation.
De la Guerre de Sécession, commencée le 12 avril 1861 et terminée le 9 avril 1865, par la reddition des troupes sudistes, en passant par son déclencheur; l’esclavage, «principale richesse des États agricoles du Sud», les témoignages, qu’ils soient illustrés ou écrits, quel qu’en soit le sujet, ouvrent la porte à l’émotion, la curiosité, l’étonnement, parfois à l’indignation; ainsi en est-il du texte de Solomon Northup (1808-1857): «On nous demandait d’abord de nous laver et de nous raser. On nous donnait ensuite des complets de mauvaise qualité mais propres. […] On nous conduisait dans une grande pièce où se trouvaient les clients et l’on plaçait les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, par ordre de grandeur. On nous demandait de lever la tête et de marcher, et les clients tâtaient nos mains et nos bras, nous faisaient ouvrir la bouche et montrer nos dents, exactement comme un jockey examine un cheval».
L’effarement, marqué d’une certaine incrédulité, est lui aussi au rendez-vous: comment ne pas être stupéfait en découvrant la gigantesque caméra que George R. Lawrence utilisa pour prendre un cliché de huit pieds de long du train postal sur la ligne «Chicago–Alton», cliché qui remporta le Grand Prix International à l’Exposition universelle de Paris en 1900, après vérification officielle de l’existence de cette caméra et de l’authenticité de la photographie.
Impossible de tourner les pages de l’histoire américaine sans rencontrer le grand chef sioux, Sitting Bull (1831 - 1890) ou encore William S. Cody (1846-1917), surnommé «Buffalo Bill»; difficile de traverser le territoire américain sans évoquer les cow-boys, les troupeaux de bétail sillonnant les immenses prairies, l’épopée du chemin de fer accolée à des noms tels que l’Union Pacific et la Central Pacific, des lieux mythiques comme Yellowstone, les Chutes du Niagara ou encore le Grand Canyon; peu envisageable de se promener à travers les étendues boisées des États-Unis sans citer l’industrie du bois avec, pour corrélat d’une telle abondance, le gaspillage des ressources : « […] jusqu’en 1918, pour un arbre que l’on plantait, on en coupait six. […] Malgré ces excès, l’Amérique demeure un pays de flore et de faune, merveilleusement variées et abondantes: élans, cerfs, ours, canards sauvages, caïmans, esturgeons et saumons, tortues aquatiques et poissons comme le catfish qui n’existe nulle part ailleurs. Prairies couvertes d’énormes tournesols où pousse une herbe dense au reflet bleuté, forêts de sapins blancs, d’érables, d’ormes et de bouleaux, de marronniers et de noyers ».
Quant à la fameuse ruée vers l’or, rendue célèbre par le film de Chaplin, elle prend naissance en 1848 sur la propriété de John Augustus Sutter (1803-1880), colon d’origine suisse, sur la propriété duquel des filons d’or furent découverts. Son rêve de créer un État indépendant, la Nouvelle Helvétie, part en poussière. «La Californie devint l’occasion d’un grand rassemblement. Le raid vers l’Eldorado. Sutter eut beau protester, son domaine fut envahi, livré aux mineurs et à leurs rivalités. […] La vie était rude. Les prix atteignirent des montants très élevés : dix dollars pour un clou, cent cinquante pour une feuille de papier. Une seule chose connut la baisse: à la suite de la soudaine affluence de Chinois, le coût du blanchissage de douze chemises fut ramené à trois dollars».
Au début du XXème siècle, l’Amérique de Thomas Jefferson « celle où chacun pouvait posséder sa propre terre, s’il le voulait, cède la place à l’Amérique de l’industrie, celle du charbon, du fer et de l’acier et ce, sans oublier l’industrie pétrolière qui, depuis la découverte de pétrole au nord-ouest de la Pennsylvanie en 1859, voit croître son importance au fil des ans avec, pour arrière-plan, l’ombre d’un certain John D. Rockfeller. 
«En 1918, c’est la victoire! Le raid américain de l’Eastern et du Western s’achève. Le canal de Panama relie l’Atlantique et le Pacifique. Et peut donc commencer le raid universel, toute la planète et même la Lune incluse.
Le président Wilson déclare: «L’Amérique est la nation sur qui le monde entier compte pour tenir en équilibre la balance de la justice. Si nous lui manquons, que Dieu aide le monde!».
L’ouvrage de Charles-Henri Favrod offre au lecteur une merveilleuse opportunité, celle de s’immerger dans un siècle d’histoire américaine, au travers de photographies originales, parfois volontairement proches du cliché, complétées, quand besoin est, par des textes se faisant le reflet des images présentées. Un tel travail, soucieux d’esthétique et de précision historique, suscite intérêt et enthousiasme, au point que les pages se tournent presque d’elles-mêmes. En bref, à lire, à voir et à revoir.

Blog de VALERIE DEBIEUX

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Quand la photo est un monde

Dans cette allée de photographies noir et blanc, c’est ce XIXe qui encore se battait contre l’esclavage, ce sont ces guerres où se constituent les États-Unis. Quels mondes résonnent dans le visage de ces hommes et de ces femmes, dans leur fatigue, dans leur attente comme ici en 1863, à la veille de la bataille de Gettysburg, dans leurs espoirs… Et dans ces villes qui se lèvent, là dans le matin du port de New York… Mais quelle traversée américaine dit Charles-Henri Favrod dans ces images!

JEAN-DOMINIQUE HUMBERT,
Coopération

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{…} comme Le Raid américain, de Charles-Henri Favrod…
Un titre effectivement qui fait penser au rêve américain et c’est un livre qui s’intéresse en fait à tout ce qui entoure la marche vers l’Ouest des habitants des États-Unis, la construction du chemin de fer de l’Atlantique au Pacifique notamment, ce sont évidemment des mythes avec leur imagerie particulière qu’on a tous dans un coin de notre tête… Mais ces photos, parfois commentées par le fondateur du Musée de l’Élysée, parfois autosuffisantes, sont toujours insolites ou alors sont de véritables clichés au sens figuré du terme…

…Ces photos, est-ce qu’elles appartiennent au Musée de l’Élysée?…
Non, en fait elles appartiennent à Charles-Henri Favrod personnellement… C’est un voyage dans le temps et l’espace, de 1863 à 1918, c’est-à-dire grosso modo du premier soldat mort du côté des Sudistes pendant la Guerre de Sécession au percement du Canal du Panama, juste après la Première guerre mondiale, entre deux alors vous trouvez le portrait d’Abraham Lincoln, l’essor de l’industrie automobile, l’immigration, le puritanisme, les amish, le libéralisme avec cette phrase révélatrice de Benjamin Franklin, dans ses conseils aux immigrés: «En Amérique, on ne demande pas “Qui est-il?” mais ”Que sait-il faire?”. Et, pèle-mêle, on trouve aussi les débuts du yachting, la ruée vers l’or, le massacre des Indiens, l’abattage des séquoias…
Alors ça peut donner l’impression que l’image dicte le propos et non pas l’inverse… Et c’est vrai que c’est le cas, mais c’est aussi un panorama des activités humaines déployées dans ce pays avec leurs effets parfois désastreux, on le sait, mais ça a quelque chose de très spontané et c’est une superbe réalisation graphique et éditoriale…

GENEVIÈVE BRIDEL,
RTS, Journal du Samedi, Quartier Livres

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Les insurgés d'Amérique du Nord ont déclaré leur indépendance le 4 juillet 1776, après une guerre menée contre la mère-patrie, qui décidait du sort de ses citoyens du Nouveau Monde sans les consulter, qui, surtout, leur infligeait taxes et impôts toujours plus lourds et tentait «de leur imposer des monopoles pour certains produits comme le thé au détriment des négociants américains».
Depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe, les États-Unis se sont constitués progressivement, particulièrement en conquérant les territoires situés à l'ouest des treize colonies britanniques originelles, ce que la Grande-Bretagne leur avait toujours interdit d'entreprendre quand elle les tenait en son pouvoir.
Charles-Henri Favrod appelle cette prodigieuse aventure Le Raid américain et lui consacre un livre illustré de photographies qu'il a réunies dans les années 1960, livre qui pourrait être une excellente idée de cadeau pour ceux que fascine l'épopée américaine et qui aiment les documents photographiques révélateurs.
Comme le dit Édith Bianchi dans sa préface, l'auteur ne prétend pas à l'exhaustivité avec cette rétrospective (le document le plus ancien est un daguerréotype de 1844, le plus récent une photo de 1918): «Le choix de ces images résulte de l'intérêt pour des photos singulières, leur capacité à évoquer des moments d'histoire, des espaces vides de toute présence humaine, des situations quotidiennes qui constituent en quelque sorte des preuves à l’appui.»
Ces images, en grand nombre, sont bien en effet des preuves à l'appui des textes de Charles-Henri Favrod, où il est bien entendu question:
- de la Constitution américaine: «Texte qui a fait ses preuves, puisqu'il a survécu à une guerre civile et à deux conflits mondiaux pour devenir la doyenne des Constitutions du monde.»;
- de l'esclavage: «L’esclave était le produit de la société qui le maintenait sous le joug.»;
- de la Guerre de Sécession: «la première des guerres modernes» et «la dernière des guerres traditionnelles»;
- de la religion protestante, dominante sous la forme de ses multiples sectes, telles que le puritanisme: «Le puritanisme enseignait que le travail et l'initiative d'un individu sont bénis du Ciel.»;
- des amish: «Non conformistes et rigoureusement pacifiques, les amish ne reconnaissent ni le pouvoir judiciaire ni celui de la police et refusent le service militaire.»;
- de l'extraordinaire expansion urbaine et industrielle américaine de l'après-guerre civile grâce aux innovations, à l’«union de la science et de la machine», à l'organisation méthodique du travail et à l'immigration;
- de la poussée vers l'Ouest, de la lutte contre les Indiens et de la ruée vers l'or;
- des conducteurs de troupeaux: «C’était un dur, un épique travail car il fallait rester des jours et des nuits en selle.»;
- des chemins de fer: "En enrichissant la prairie, le train assurait la prospérité de toute la nation.";
- du pétrole qui, «à partir de 1859, commence à remplacer l'huile de baleine dans les usines et les foyers domestiques».
Charles-Henri Favrod termine ainsi sa belle rétrospective, servie par une précieuse et riche  iconographie:
«En 1918, c'est la victoire! Le raid américain de l'Eastern et du Western s'achève. Le canal de Panama relie l'Atlantique et le Pacifique. Et peut donc commencer le raid universel, toute la planète et même la Lune incluse.»…

Blog
de
FRANCIS RICHARD

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L’érudition iconographique du fondateur du Musée de l’Élysée est comme on sait inépuisable. Sous son égide, un livre de 130 photographies prises entre 1844 et 1918 vient de paraître et nous plonge dans une civilisation américaine d’abord balbutiante, qui fit les guerres cruelles qu’on sait envers des indigènes, avant de se reconnaître comme une nation. Puis se prendre pour première de toutes, pour la nouvelle Rome.
En visionnaire poli, mais curieux de tout, Charles-Henri Favrod avait demandé, déjà à l’orée des années soixante, à la documentaliste étasunienne Catherine Young de prélever dans un fonds d’archives fédérales de son pays les images les plus belles de cette vaste tranche d’histoire que le Vieux-Continent méconnaît.
Une période mouvementée, belle à la fois par ses ambitions industrielles et des défaites sociétales. La revoilà qui nous revient en une chronologie imagière puissante, où le noir-blanc ancien redevient une couleur de vérité.

GILBERT SALEM
, 24 Heures

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Histoire

Images d’une épopée

En 1848, un contremaître découvre une pépite d’or en Californie, sur le chantier d’une scierie appartenant à un colon venu de Suisse, John Augustus Sutter. En quatre ans 200 000 personnes affluent dans la région, prêtes à tout. Fulgurance et violence marquent cette ruée vers l’or et plusieurs chapitres de l’histoire des États-Unis que ce livre retrace avec 120 photographies datant de 1844 à 1912, issues de la collection de Charles-Henri Favrod. Des textes d’hier et d’aujourd’hui éclairent ces documents où l’on voit vivre un peuple d’immigrants unis dans une quête, «l’exploration et le contrôle d’un continent».

FLORENCE MICHEL
, La Liberté

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Une plongée dans la création de l’Amérique moderne, c’est ce à quoi nous convie cet impressionnant ouvrage mêlant textes et superbes photographies. La Guerre de Sécession, l’arrivée des immigrants à New York, la création des chemins de fer, les guerres indiennes, la ruée vers l’or, la découverte du pétrole, la vie à la ville et à la campagne nous sont restituées avec une acuité sans précédent. Un pan de l’histoire américaine jusqu’à 1918 vraiment passionnant.

JULIETTE DAVID
, Suisse magazine

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Le coup de cœur de L’Hebdo

La collection de photographies de Charles-Henri Favrod, fondateur du Musée de l’Élysée, à Lausanne, est un puits sans fond. Après Tout ça, publié en 2012 chez le même éditeur, voici Le Raid américain, fascinante sélection d’images sur l’exploration, le contrôle et les conflits dans les États-Unis du XIXe siècle. Appuyé par l’érudition, elle aussi abyssale, du collectionneur, le livre prend son élan avec le portrait frappant d’un jeune soldat de la guerre de Sécession, côté sudiste, l’un des premiers morts du conflit. L’ouvrage s’achève avec l’annonce triomphale de l’amistice en 1918 à Wall Street. Entre ces extrêmités, le récit en images détaille la ségrégation raciale, l’essor de l’industrie et des loisirs, l’exploitation des ressources naturelles, sans oublier la vie quotidienne du côté des humbles ou de la bourgeoisie. La plupart des clichés sont très peu connus. Dommage que les légendes ne mentionnent pas leur auteurs, comme si cette information était peu pertinente. Cette pratique de l’anonymat, elle aussi, appartient au passé.

LUC DEBRAINE
, Sélection. Les plus beaux livres des Fêtes. Payot L’Hebdo

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Le Raid américain, un superbe opus de cent vingt et une photographies datant, pour la plus ancienne de 1844 (Marché d’esclaves, Louisiane) et, pour la plus récente de 1918 (Annonce de l’armistice, Wall Street, New York City). Accompagné de commentaires historiques, précis, entrecoupés çà et là de textes d’auteurs de l’époque, l’ouvrage constitue un magnifique balayage imagé, sur près d’un siècle, des États-Unis d’Amérique en formation.
De la Guerre de Sécession, commencée le 12 avril 1861 et terminée le 9 avril 1865, par la reddition des troupes sudistes, en passant par son déclencheur; l’esclavage, «principale richesse des États agricoles du Sud», les témoignages, qu’ils soient illustrés ou écrits, quel qu’en soit le sujet, ouvrent la porte à l’émotion, la curiosité, l’étonnement, parfois à l’indignation; ainsi en est-il du texte de Solomon Northup (1808-1857) : «On nous demandait d’abord de nous laver et de nous raser. On nous donnait ensuite des complets de mauvaise qualité mais propres. […] On nous conduisait dans une grande pièce où se trouvaient les clients et l’on plaçait les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, par ordre de grandeur. On nous demandait de lever la tête et de marcher, et les clients tâtaient nos mains et nos bras, nous faisaient ouvrir la bouche et montrer nos dents, exactement comme un jockey examine un cheval».
L’effarement, marqué d’une certaine incrédulité, est lui aussi au rendez-vous: comment ne pas être stupéfait en découvrant la gigantesque caméra que George R. Lawrence utilisa pour prendre un cliché de huit pieds de long du train postal sur la ligne «Chicago-Alton», cliché qui remporta le Grand Prix International à l’Exposition universelle de Paris en 1900, après vérification officielle de l’existence de cette caméra et de l’authenticité de la photographie.
Impossible de tourner les pages de l’histoire américaine sans rencontrer le grand chef sioux, Sitting Bull (1831-1890) ou encore William S. Cody (1846-1917), surnommé «Buffalo Bill»; difficile de traverser le territoire américain sans évoquer les cow-boys, les troupeaux de bétail sillonnant les immenses prairies, l’épopée du chemin de fer accolée à des noms tels que l’Union Pacific et la Central Pacific, des lieux mythiques comme Yellowstone, les Chutes du Niagara ou encore le Grand Canyon; peu envisageable de se promener à travers les étendues boisées des États-Unis sans citer l’industrie du bois avec, pour corrélat d’une telle abondance, le gaspillage des ressources: «[…] jusqu’en 1918, pour un arbre que l’on plantait, on en coupait six. […] Malgré ces excès, l’Amérique demeure un pays de flore et de faune, merveilleusement variées et abondantes: élans, cerfs, ours, canards sauvages, caïmans, esturgeons et saumons, tortues aquatiques et poissons comme le catfish qui n’existe nulle part ailleurs. Prairies couvertes d’énormes tournesols où pousse une herbe dense au reflet bleuté, forêts de sapins blancs, d’érables, d’ormes et de bouleaux, de marronniers et de noyers».
Quant à la fameuse ruée vers l’or, rendue célèbre par le film de Chaplin, elle prend naissance en 1848 sur la propriété de John Augustus Sutter (1803-1880), colon d’origine suisse, sur la propriété duquel des filons d’or furent découverts. Son rêve de créer un État indépendant, la Nouvelle Helvétie, part en poussière. «La Californie devint l’occasion d’un grand rassemblement. Le raid vers l’Eldorado. Sutter eut beau protester, son domaine fut envahi, livré aux mineurs et à leurs rivalités. […] La vie était rude. Les prix atteignirent des montants très élevés: dix dollars pour un clou, cent cinquante pour une feuille de papier. Une seule chose connut la baisse: à la suite de la soudaine affluence de Chinois, le coût du blanchissage de douze chemises fut ramené à trois dollars ».
Au début du XXe siècle, l’Amérique de Thomas Jefferson «celle où chacun pouvait posséder sa propre terre, s’il le voulait, cède la place à l’Amérique de l’industrie, celle du charbon, du fer et de l’acier et ce, sans oublier l’industrie pétrolière qui, depuis la découverte de pétrole au nord-ouest de la Pennsylvanie en 1859, voit croître son importance au fil des ans avec, pour arrière-plan, l’ombre d’un certain John D. Rockfeller.
«En 1918, c’est la victoire! Le raid américain de l’Eastern et du Western s’achève. Le canal de Panama relie l’Atlantique et le Pacifique. Et peut donc commencer le raid universel, toute la planète et même la Lune incluse.
Le président Wilson déclare: «L’Amérique est la nation sur qui le monde entier compte pour tenir en équilibre la balance de la justice. Si nous lui manquons, que Dieu aide le monde!».
L’ouvrage de Charles-Henri Favrod offre au lecteur une merveilleuse opportunité, celle de s’immerger dans un siècle d’histoire américaine, au travers de photographies originales, parfois volontairement proches du cliché, complétées, quand besoin est, par des textes se faisant le reflet des images présentées. Un tel travail, soucieux d’esthétique et de précision historique, suscite intérêt et enthousiasme, au point que les pages se tournent presque d’elles-mêmes. En bref, à lire, à voir et à revoir.

VALÉRIE DEBIEUX
, La Galerie littéraire et La Cause littéraire

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Fasciné par le raid américain, je demandai à Catherine Young, dans les années 1960, d’explorer pour moi les archives des institutions des États-Unis où elle séjournait. Il en est résulté un ensemble qui n’est naturellement pas exhaustif, mais qui témoigne de l’histoire intervenue dans un de ces épisodes tumultueux: l’exploration et le contrôle d’un continent.

Je venais de lire le livre d’Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, qui, en 1837, a dressé l’inventaire de ce qui était en cours et en a imaginé l’avenir de manière exemplaire. Ces photographies, mises en pages excellemment par Édith Bianchi, en témoignent ici.

Ce constat doit beaucoup à The Life History of the United States, Time Inc, dont j’ai surveillé la version française en 1968 aux Éditions Rencontre ainsi qu’à USA de Sanche de Gramont, 1966, un volume de ma collection «Atlas de voyages» chez le même éditeur.

CHARLES-HENRI FAVROD


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