NATHALIE CHAIX

GRAND NU ORANGE

roman
2012. 216 pages. Prix: CHF 32.–
ISBN 978-2-88241-306-2

Traduction allemande
« Liegender Akt in Blau »
Buchgestaltung & Illustrations : Christine Röcki
Ubersetzung aus dem Franz!osischen : Lydia Dmitrow
Mannheim : Kunstanstifter Verlag, 2007




Biographie

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Index des auteurs

Livre aussi original qu’attachant. Il s’inspire de la vie de Nicolas de Staël et raconte son amour pour Jeanne Mathieu.
Les chapitres sont très courts, les mots parfaitement choisis et d’une page à l’autre, on revit ces années de douleurs, cet amour impossible: lui qui voudrait la retenir et la tenir près de lui, elle qui se refuse à être emprisonnée «Aller au bout de ma honte, puis la tenir à distance pour longtemps».
Ravagé par cet amour qui lui échappe, il peint de toutes ses forces, des paysages, des nus (quand elle est son modèle). Sa carrière est une réussite, et pourtant…
L’auteur a repris là les thèmes de la création et de l’amour dans un langage à la fois poétique et où l’économie des mots est parfaitement maîtrisée, ce qui donne autant d’importance au texte qu’à l’histoire et rend la lecture passionnante.
Nathalie Chaix a eu le prix Georges-Nicole en 2007 pour Exit Adonis (Suisse Magazine 223-224).

JULIETTE DAVID, Suisse-Magazine

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Grand nu orange, «L'Olympia du XXe siècle» selon le critique Dorval, est le nom d'un tableau de Nicolas de Staël que lui a inspiré son amante Jeanne Mathieu. Sous ce titre Nathalie Chaix, elle, s'est inspirée librement de l'histoire de l'amour impossible entre le peintre et son modèle.
Ce roman ne prétend donc pas à la fidélité historique mais il respecte les noms des personnes, les événements, la chronologie de cet amour adultère, et, certainement, l'esprit dans lequel les deux amants se sont trouvés, pris, dépris, repris, dépris...
L'histoire commence à l'été 1953. Nicolas de Staël et René Char sont amis. Ils sont tous deux des géants, physiquement, et des artistes, géants. L'un est peintre, l'autre poète.
René parle beaucoup à Nicolas, qui est parisien d'adoption, du Sud de la France, dont il est originaire et où sa peinture devrait pouvoir puiser de l'inspiration comme sa poésie à lui s'y est nourrie.
René, qui vit à l'Isle-sur-la-Sorgue, trouve à Lagnes un lieu de villégiature pour Nicolas et sa famille. Car Nicolas est marié à Françoise et a trois enfants, Anne, d'un premier lit, Laurence et Jérôme, du second. Et Françoise est, à l'époque, enceinte d'un troisième, qui s'appellera Gustave.
La  magnanerie, Lou Roucas, dans laquelle les Staël s'établissent, appartient à Marcelle et Fernand Marthinieu, qui habitent le voisinage, aux Camphoux, avec leurs trois fils Henri, Jean et Lucien. Le Rébanqué, une bergerie rustique, est le repaire de René quand il vient dans le coin. C'est là que Nicolas rencontre Jeanne pour la première fois.
Comme tous les artistes-peintres, Nicolas a bientôt envie d'un voyage plus au Sud, en Italie. Il emmène avec lui, dans sa camionnette Citroën, ses trois enfants et trois femmes: Françoise et deux amies de René, Ciska, cherchée à Briançon, que ce dernier a connu pendant la Résistance, et Jeanne, mariée à Urbain Mathieu, mère de deux enfants, Jules et Gaspard.
Sans avoir besoin de se dire quoi que ce soit, Nicolas et Jeanne tombent amoureux l'un de l'autre. D'ailleurs ils ne se disent rien au début. Nicolas fait comme si Jeanne n'existait pas. Jeanne fait semblant de rien, mais il lui plaît exactement. Elle jalouse Françoise et son ventre rond, qui lui donne des envies de meurtre. Elle fait alors le premier pas à Fiesole où ils se sont rendus seuls et c'est pour eux deux une "union minérale, florale, animale".
Nicolas renvoie Françoise et ses enfants à Paris. Il veut rester seul pour peindre, en fait pour être près de Jeanne, qui accepte d'être son modèle. Ces amours déplaisent à un René jaloux. Jeanne est la cause de la fin de l'amitié entre les deux géants. Elle est bien consciente que "cet homme, c'est une folie", mais il lui donne de l'égarement qu'elle est venue chercher auprès de lui:
«L'amour emporte tout, balaie les serments, les conventions, les religions.»
Aussi Jeanne passe-t-elle par tous les états d'âme:
«Après. Le doute. La peur. Le remords.
Plaisir. Repentir.»
Jusqu'au jour où elle se reprend:
«J'ai dit non. Je ne serai pas sa prisonnière,
sa princesse enfermée dans une tour.»
Parce qu'il veut qu'elle quitte sa famille pour être entièrement, exclusivement à lui, comme lui quitte la sienne:
«Je ne suis pas à lui. Je ne suis à personne.»
Il ne pense qu'à elle. Elle l'obsède. Son amour pour elle le mine. Il se vide sans elle:
«Il s'en veut de n'avoir pas assez de fierté pour mettre un terme à cette aliénation, pour cesser de l'attendre, définitivement.»
Pourtant, curieusement, dans le même temps, cet amour l'aiguillonne, décuple ses forces créatrices.
Tout cela ne peut que mal finir. Et cela finit mal.
Dans ce roman à deux voix, celle du récit anonyme et celle, en contrepoint, de Jeanne, que seule une femme du même âge qu'elle pouvait incarner, avec ses mots, avec sa sensibilité, Nathalie Chaix nous raconte une histoire tragique dont l'issue est connue d'avance. Aussi l'intérêt de ce roman ne se trouve-t-il pas dans l'histoire elle-même mais dans la façon aiguisée, très économe de mots, avec laquelle l'auteur décrit les êtres et les choses.
Ainsi un autre nu de Nicolas, que celui du titre, parmi bien d'autres nus qui représentent Jeanne, s'intitule-t-il Nu couché bleu. Pour qui connaît l'oeuvre, ce tableau est résumé avec concision et justesse par Nathalie Chaix en ces termes:
«Cuisses ouvertes. Bras fermés.
Ce qui se donne et ce qui se refuse.»
Si René Char disparaît très vite de l'histoire, l'auteur adopte un ton poétique à de nombreuses reprises, que le poète provençal n'aurait pas désapprouvé. Car Nathalie Chaix assemble les mots comme les notes d'une musique évocatrice pour rendre compte de cette tragédie.
La fin elle-même est un long poème, qui se passe de ponctuation, et de commentaires, et qui se terminent par ces vers libres, comme les propos de l'auteur tout au long du livre, pour décrire le plongeon du 16 mars 1955:
«Son du corps qui percute l'asphalte
arrêt de la respiration
fin du souffle
murmure du sang qui se disperse - luisant - sur la pierre grise
froide.»

Blog de FANCIS RICHARD

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L’émission «Drôles d'histoire», RTS I, du 27 juillet était consacrée à ce livre.

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Ce petit roman déroutant raconte l'amour du peintre Nicolas de Staël pour Jeanne. Il est déroutant par sa forme : en effet, c'est une succession de tout petits paragraphes d'à peine dix-vingt lignes par page, parfois seulement trois ou quatre lignes.
Malgré cela, les mots sont si savamment choisis qu'on se retrouve vite plongé dans l'histoire d'amour impossible que l'auteur veut nous raconter. Les paysages, les tableaux, les décors sont étonnamment évocateurs malgré cette rareté de mots. Même chose pour les sentiments des personnages qui, en quelques courtes phrases, en quelques mots, sont parfaitement bien décrits.
De temps en temps, Jeanne intervient, et en quelques mots, raconte, à la première personne, son histoire d'amour impossible. On ressent parfaitement la valse des sentiments entre les deux amants, les pas en avant, en arrière, les hésitations, les certitudes, les tourments...
Très vite lu, ce roman est une prouesse car il exprime quantité de choses en très peu de mots. Il transpire l'amour déçu, la peinture de Staël, les paysages du sud de la France.
Une écriture étonnante mais parfaitement maîtrisée et très réussie.

MARQUISE
, climaginaire


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Une palette de douleurs

Nicolas, marié avec trois enfants, est un peintre célèbre et torturé. Jeanne, mariée à un pharmacien et mère de deux garçons, est une perpétuelle insatisfaite. Lorsque ces deux-là se rencontrent, l’attraction physique est subite, quasiment douloureuse. Refusant d’abord de céder à leur attirance, tout en se frôlant sans cesse, Nicolas (accompagné de sa femme et de sa marmaille) et Jeanne vont s’échapper en Italie pour mieux se retrouver en France. Un rapprochement impossible, mais inéluctable.
Largement, mais librement, inspiré de la vie du peintre Nicolas de Staël, et surtout de son ultime passion amoureuse, ce troisième livre de la Genevoise Nathalie Chaix est une sublime histoire d’amour. Le héros est un geignard sans caractère, l’objet de ses désirs est une fille facile qui n’assume rien, leur liaison est puante et finit mal, mais leur amour est pourtant vrai, beau. Au fil de la lecture, alors que les voix des deux amants alternent, leur passion dévorante suscite tant l’attendrissement que l’agacement, l’envie que le dégoût. Un roman à l’eau de rose au goût d’orange amère.

ALINDA DUFEY
, Vigousse

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— Un titre de tableau, à présent, Geneviève, «Grand Nu orange», ce titre c’est celui du troisième livre de Nathalie Chaix…
— Eh oui, parce qu’il s’agit d’une biographie romancée de Nicolas de Staël, et plus précisément de l’épisode de sa passion douloureuse avec Jeanne Mathieu, la femme du pharmacien de la petite ville provençale où il s’était établi et qui, comme lui, était mariée avec enfants. Il y a un tableau de de Staël qui la représente, Jeanne, mais il s’intitule «Nu couché bleu» et pas «Grand nu orange». En historienne de l’art qu’elle est et en observatrice des sentiments amoureux, Nathalie Chaix décrit cette passion en utilisant logiquement une écriture picturale, visuelle; la lumière, la couleur sont omniprésentes, les phrases sans verbe s’enchaînent.
Mais ce choix, a priori évident, l’est peut-être justement un peu trop au risque de sentir le procédé.
Nathalie Chaix nous raconte la Provence, les lieux où a vécu le peintre, lieux qu’elle connaît bien; elle retrace leur périple en famille en Sicile, auquel participait aussi Jeanne, et puis elle termine son livre sur le suicide du peintre, qui s’est jeté de la fenêtre de son atelier d’Antibes, il avait quarante et un ans…

GENEVIÈVE BRIDEL, Quartier Livres, RTS «La Première», «Journal du Samedi»

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Nicolas, Jeanne, René, Françoise et le petit Gustave. Tels sont les principaux personnages de Grand nu orange, dernier roman de Nathalie Chaix qui a publié également chez Bernard Campiche Exit Adonis en 2007 (Prix Georges-Nicole) et Il y a toujours un rêve qui veille en 2010.
Nathalie Chaix n’utilise donc, pour désigner ses principaux personnages, que des prénoms. Mais elle introduit aussi un nom qu’elle travestit: Marthinieu. «Marthinieu» au lieu de «Mathieu», du nom de famille de Jeanne, la femme qui fut le dernier grand amour de Nicolas de Staël. Car, dans la vraie vie, dans le cadre historique dans lequel s’est glissée l’auteure genevoise, il s’agit bien de l’histoire du peintre Nicolas de Staël, de sa femme Françoise et de son fils Gustave, son dernier enfant, né en avril 1954.
Quant à René, c’est René Char, le poète «jumeau par la taille» de Nicolas de Staël (tous deux sont très grands, explique le biographe de Nicolas de Staël, Laurent Greilsamer, «deux géants», enchaîne Nathalie Chaix), qu’il rencontre en 1951. Les deux hommes s’aimeront d’emblée et travailleront ensemble.
Jeanne, enfin, qui joue le rôle de l’amoureuse fatale, est une femme – déjà mariée et mère de famille – vantée par René Char à Nicolas de Staël, lequel la rencontrant ne pourra s’empêcher d’en tomber amoureux. Il délaissera sa seconde femme et ses enfants pour cet amour; un amour douloureux, dira son biographe, puisqu’il aime plus qu’il n’est aimé. Un amour malheureux, au point de le pousser, pense-t-on, à se donner la mort, ce qu’il fit en se jetant dans le vide à Antibes, le 16 mars 1955.
Voilà la trame passionnelle que Nathalie Chaix extrait de la vie du peintre pour y tisser son texte. Elle le dit à la fin de Grand nu orange, celui-ci doit beaucoup au Prince foudroyé, la biographie de Nicolas de Staël publiée en 1998 par Laurent Greilsamer chez Fayard.
L’action débute par la rencontre du poète et du peintre. Elle suit les mouvements dépeints par le biographe. Nathalie Chaix reprend (et complète parfois) certaines de ses citations. Tout, cependant, n’est pas dans Le Prince foudroyé. La romancière a travaillé à peupler les vides et silences, à imaginer les gestes amoureux, les couleurs des humeurs et du ciel.
Ainsi ce journal intime de Jeanne à la typographie distincte des textes narratifs qui invente les états d’esprit, les élans, les doutes, les sentiments d’une femme moins manipulatrice qu’il n’y paraît. Ainsi ces scènes intimes, scènes de poses où le peintre peint frénétiquement Jeanne nue, en nus de lumière – d’où le titre du roman qui est aussi celui d’un tableau; ces scènes d’amour encore où Nathalie Chaix puise dans le registre poétique pour décrire les étreintes.
Elle emprunte à Char sa palette de style, à Staël ses couleurs, cherchant à se couler dans l’acuité de l’un et dans l’œil de l’autre. D’où la forme saccadée, brève, distillée par touches qui parvient à recréer une réelle tension.

ÉLÉONORE SULSER, Le Temps

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Une photo a bouleversé sa vie

Alors âgée d’une vingtaine d’années, Nathalie Chaix a vécu un véritable coup de foudre en voyant un cliché de Nicolas de Staël. Aujourd’hui, pour son troisième livre, l’écrivaine genevoise sort une biographie romancée du célèbre peintre.

À l’endroit du secret et de l’intime
Pour son troisième livre, la Genevoise Nathalie Chaix s’est attaquée à une biographie romancée du peintre Nicolas de Staël. Entre passion amoureuse destructrice et folie créatrice.

«J’en suis tombée amoureuse. Je ne croyais pas qu’on puisse tomber amoureuse d’un mort.» C’est au Musée Picasso d’Antibes que Nathalie Chaix, alors âgée d’une vingtaine d’années, découvre la photo en noir et blanc d’un autre géant de la peinture: Nicolas de Staël. «Il avait un look des années quatre-vingt, les cheveux en l’air, des pantalons larges. Il s’est passé quelque chose avec cette image. Un coup de foudre.»
Aujourd’hui, la jeune femme, devenue conservatrice de la Maison Tavel, l’un des quatre sites des Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève, a décidé de raconter les deux dernières années de la vie du peintre. Jusqu’à son suicide du haut de son atelier d’Antibes, en 1955.
Pour ce faire, elle visitera les lieux et les villages du Lubéron où Nicolas de Staël avait séjourné, devra emprunter à la mairie les clés d’un vieux cimetière pour apercevoir sa maison: «J’avais l’impression de faire un vrai travail de détective privé.»
Elle dit avoir respecté les lieux, la chronologie, mais changé certains noms. Pas celui, quand même, de Jeanne, cette femme mariée à un pharmacien, qui deviendra la maîtresse de Nicolas de Staël après avoir été celle du poète René Char. Une femme avec laquelle le peintre, lui-même marié et père de famille, va vivre une histoire d’amour tourmentée et douloureuse: «J’ai essayé d’être dans leur intimité, mais c’est une intimité que j’invente. Ce qui s’est passé dans leurs têtes, seuls eux le savent.»
Pour tenter de garder Jeanne, Nicolas abandonnera sa femme enceinte. «Je me suis aperçue que la même chose était arrivée à ma mère. Elle a été quittée quand elle était enceinte de mon frère.»

Un ouvrage marquant

La romancière se servira aussi d’une biographie qui l’a beaucoup impressionnée, due à Laurent Greilsamer: Le Prince foudroyé: la vie de Nicolas de Staël. Pour savoir par exemple que le jour où le peintre va se donner la mort, Jeanne passe sous ses fenêtres mais sans s’arrêter. À propos de la façon dont Jeanne traite son amant, si on prononce le mot de «torture», Nathalie Chaix rétorque: «Comme dans toutes les relations passionnelles.» Son premier livre, Exit Adonis, faisait d’ailleurs déjà état d’une «relation toxique» mais où c’était la femme qui souffrait. «Quand le bouquin est sorti, j’ai eu pas mal de témoignages d’hommes subissant des histoires semblables et je me suis dit, mais cela leur arrive aussi!»
Alors, obsédée par le désordre amoureux, Nathalie Chaix? Rire sonore du haut de son mètre quatre-vingt-trois: «Personnellement, les deux aventures les plus exaltantes qui m’aient été données de vivre sont l’amour et la création.»
Après une maîtrise de communication à Avignon, un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées) en gestion de projets culturels à Nice et une licence en histoire de l’art à Genève, on la retrouve responsable de la promotion culturelle de la Ville de Genève.
Particularité: par goût et par profession, Nathalie Chaix va beaucoup au spectacle, elle en voit près de quatre-vingts par année et c’est une source d’inspiration immédiate. Au point qu’il lui arrive d’écrire dans le noir, pendant le déroulement d’une pièce de théâtre.
Dans son appartement des Eaux-Vives, avec vue sur le lac et le jet d’eau, la romancière dit que ce qui l’intéresse, c’est «l’ambivalence de ses personnages. Ils ne sont pas d’une seule couleur ni l’un ni l’autre. Chez elle, il y a des aspects à la fois très cruels et très tendres et chez lui cette personnalité très forte et en même temps son côté d’homme fragile.» Le livre laisse entendre que l’attitude de Jeanne est pour beaucoup dans le suicide de Nicolas. «Je ne suis pas la seule à le dire. Mais les travaux sur Nicolas de Staël évoquent plutôt une impasse artistique. De toute façon, je ne pense pas qu’on puisse affirmer que quelqu’un se suicide pour une seule raison. Je crois plutôt que la source est dans l’enfance, dans une blessure, des traumatismes que le contexte de la vie d’adulte va réveiller.»

Déjà tellement contente d’avoir un éditeur

Ne lui parlez pas de rêves éditoriaux parisiens: Nathalie Chaix vous dira être déjà «tellement contente d’avoir un éditeur et trouver ¨formidable l’attitude d’une Anne Cuneo, draguée par Gallimard et qui reste fidèle à Bernard Campiche¨».
Si les textes sont d’une grande sobriété d’écriture, Nathalie Chaix ose espérer «qu’il y ait des couleurs, des saveurs, des odeurs», elle qui adore, certes, la littérature épique, mais «préfère l’intime, aller là où il n’y a pas de mot, à l’endroit du secret, du non-dit, de l’indicible».
Ce qui ne l’empêche pas de citer, comme un sommet, Flaubert: «Madame Bovary! Je me demande toujours comment un homme a pu savoir que nous étions comme ça.»


Secrets de cuisine

Migros Magazine: — Pour vous, cuisiner c’est…
Nathalie Chaix: — Une zone d’incertitude et de doutes. Je n’arrive pas à suivre de recettes. J’improvise et du coup je ne sais jamais si ça va être réussi. Mais les gens en général se montrent bienveillants.

— Qu’avez-vous toujours en réserve?
— Des céréales pour le petit-déjeuner.

— Quel est votre plat favori?
— La tarte à la crème façon Girardet, cuisinée par mon mari.

— Que ne pourriez-vous pour rien au monde manger?
— L’hakarl. C’est du requin putréfié. Un plat islandais.

— Avec qui aimeriez-vous partager un repas?
— Pascal Quignard. L’auteur vivant que j’admire le plus. Il a l’air d’être un homme formidable.

LAURENT NICOLET
, M Magazine


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