2009. 570 pages. Épuisé.
Original paru chez Bernard Campiche Éditeur, en 2007
Traduction allemande:
Zaïda
Zurich : Bilgerverlag, 2009
Berlin: Insel/Suhrkamp Verlag, 2014
Traduction néerlandaise:
Zaïda
Breda: Uitgeverij De Geus, 2009
ISBN 978-2-88241-249-2
|
Vie
et batailles d’une doctoresse à l’époque où les femmes n’étudiaient pas
la médecine. Anne Cuneo dépeint un siècle d’existence en cinq cent
soixante pages. Zaïda conquiert sa liberté dans une société rigide; le
privilège d’étudier la médecine quand les femmes sont tenues à l’écart
de la faculté; et, nouveautés inouïes, le droit de pratiquer de façon
indépendante et même l’accès à la psychanalyse. Anne Cuneo, on le sait,
n’invente rien d’essentiel: dans ses romans, tout ce qui importe est
authentique... La destinée de son aristocrate anglo-italienne,
qui perd tragiquement ses maris peintre et médecin anglais, puis
traverse le reste de son âge avec un autre médecin, vénéto-triestin
celui-là, l’emmène à Milan et à Zurich, à travers les deux guerres
mondiales. Un siècle en cinq cents pages... vaste fresque! Mais aussi
miniatures: l’histoire, la grande, en train de se faire, est retracée
avec vivacité et couleurs au travers de la vie quotidienne de Zaïda et
des siens. Rédigeant ses mémoires pour son arrière-petite- fille, elle
note une abondance de traits révélateurs; cette chronique d’une tribu
attachante, avec ses satellites, domestiques et compagnons de route,
éclaire l’histoire des mentalités et des sensibilités politiques, en
évitant l’écueil du didactisme. Les deux guerres mondiales vécues en
Italie, avec des flashs sur l’Angleterre, l’émergence et le triomphe du
fascisme, la Suisse pendant la guerre, avec ses certitudes, ses doutes
et ses compromis, l’immigration italienne... De ce roman vrai ne
s’exhale pas tout à fait le parfum magique du Trajet d’une rivière:
nous sommes trop près dans le temps. Mais surprises et découvertes y
abondent, l’intérêt ne se relâche pas. Et, en le refermant, on se dit
que notre société est mal inspirée, qui jette des «vieux» encore jeunes
et se prive de tant de sagesse et de connaissances…
JACQUES POGET, 24 Heures
Haut de la page
|