Anne Cuneo confie avoir écrit «avec ses tripes» et revient sur la
réception de son récit, en avance semble-t-il sur son époque où il ne
convenait pas encore de faire état de réticences vis-à-vis de la
maternité.
Mortelle maladie
n'en est pas pour autant un manifeste. Il s'agit plutôt d'un journal
d'une femme enceinte, des premiers jours de sa grossesse – elle se sent
d'abord menacée par cet hôte imprévu – jusqu'à l'issue tragique au 6e
mois. «Cet enfant que je n'ai pas désiré et tant voulu.» «C'est
maintenant, alors que ma vie tout entière se défait pour lui, que ça ne
m'est plus égal, que j'ai besoin de lui: il a creusé sa place, il
existe.» Anne Cuneo parle lumineusement de ce moment où elle s'est
sentie devenir mère. Et lorsque la mort emporte son bébé, il ne lui
reste que les mots. Son cri poétique se tient en équilibre sur le fil
de la littérature au-dessus du gouffre du pathétique et distille une
tristesse absolue.
ÉLISABETH VUST, 24 Heures
Curieux livre mais belle facette du talent de Anne Cuneo.
Il s'agit du journal d'une grossesse non désirée jusqu'à la naissance.
Parce que si au départ la femme qui est enceinte ne le veut à toute
force pas, au bout du voyage… Mais ce qui est fort et remarquable c'est
le parti pris de tout dire parce que pensé, sans tabou, sans pathos,
sans honte et avec la conviction de n'être pas la seule à peut-être…
DENIS LEDUC, À vous Livre
Bien peu de solutions sont offertes à l’angoisse de cette grossesse
subie et refusée, décrite cruellement, lentement… L’auteur a réussi la
gageure de démêler un imbroglio où apparaissent successivement le
dégoût, un certain idéalisme abstrait, les bouleversements constants de
la pensée, les conflits de l’âme et, aussi, cette part d’amour que
conserve tout cœur de femme.
Nouvelliste et Feuille d’Avis du Valais
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