Landry, les exigences du cirque
Deux initiales malheureuses, C.-F., et dès lors, cette étiquette qui
lui collera aux basques d’avoir imité l’autre, l’aîné, le grand modèle
romand de l’époque. C. F. Ramuz, Charles -François Landry (1909-1973),
une pâle copie du grand Charles Ferdinand? Certes non! Si tous aiment à
décrire les rapports entre la terre et l’homme et offrent une parenté
de style qui tient plus à l’époque qu’à l’imitation, le talent
singulier de Landry se révèle aussi bien dans ses pièces radiophoniques
que ses multiples romans, romans que Bernard Campiche réédite en format
poche depuis plusieurs années.
Nouvelle parution fort intéressante, intrigante aussi, Tamyre ou les exigences de l’amour,
dont l’édition originale a paru chez Flammarion en 1954. Bien que
s’inscrivant dans la veine des autres récits de l’auteur par certains
de ses thèmes (le couple, la jalousie, la solitude), ce dernier s’en
distingue cependant par le monde pittoresque et attachant qu’il nous
fait partager, celui du cirque et de sa «vie tournante» et précaire, de
la passion que ses artistes, tel l’émouvant trapéziste Sixte, peuvent
éprouver pour leur art, à l’égal du romancier pour l’écriture.
Autre élément inédit de ce voyage initiatique, la quête de l’amour
qu’entreprend Tamyre, jeune fille farouchement indépendante, féministe
avant l’heure, au gré des villes de France traversées. Avec ce tabou
qu’ose affronter l’auteur vaudois, celui des relations père-fille d’où
peut parfois surgir, du plus profond de l’amour et de la tendresse, le
désir interdit.
ANNE MOOSER, La Liberté, 11 février 2017
Avec
Tamyre ou les exigences de l’amour, C.-F. Landry nous dévoile
les états d’âme d’une jeune fille qui découvre le désir et ses
tourments…
Une fois de plus, C.-F. Landry nous surprend par la justesse de sa description des émois d’une adolescente.
«Tamyre ou les exigence de l’amour», c’est aussi le portrait de la
famille d’un trapéziste, une vie itinétante fort méconnue des
sédentaires…
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