camPoche 71


CHARLES-FRANÇOIS LANDRY

Suzan

Roman
{Suite à «La Devinaize»}
2013. 338 pages. Prix: CHF 22.–
ISBN 978-2-88241-339-0


Biographie

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Manifestations, rencontres et signatures
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Suzan
C.-F. Landry

C’est une œuvre d’une extrême richesse. Suzan, l’étrangère, raconte combien il lui est difficile de s’adapter à sa nouvelle existence. Au jour le jour, elle s’efforce de comprendre cet être imprévisible qu’elle a épousé et le pays tout aussi étonnant, pour elle, dont il est issu.
Toute sa vie, tantôt douce, tantôt en colère, elle essaie des gestes d’amour qui virent aux disputes. «L’amour, quand c’est lui, discret, bizarre, nous ne le reconnaissons pas.»
Un drame interrompt brusquement son journal, qu’elle écrivait pour savoir pourquoi elle avait gâché sa vie.
C’est une longue histoire, faite comme toute vie, de moments de bonheur et de souffrance, d’incompréhension et de regrets, avec de superbes descriptions tant des paysages que des caractères des habitants et surtout de l'incommensurable difficulté qu’ont les êtres humains à se comprendre.

JULIETTE DAVID
, Suisse Magazine

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L’écrivain Charles-François Landry conté par son fils

Le célèbre écrivain Charles-François Landry quittait ce monde il y a quarante ans. Son fils, évoquera ses souvenirs d’enfance à Glérolles, auprès d’un père à la vitalité exceptionnelle non pas lors d’une conférence littéraire, mais par un moment convivial et chaleureux, plein de souvenirs, le jeudi 28 novembre à vingt heures au Centre Sous-Brosset à Granges-près-Marnand.
Landry est l’un des rares écrivains suisses romands qui a pu vivre de sa plume uniquement. Trente poésies d’inédites, soixante-quinze romans d’amour et d’aventure, des essais historiques, une dizaine de pièces de théâtre ou radiophoniques. Sans compter son journal intime, inédit. Il est primé plusieurs fois. Il pratique le journalisme pendant trente ans, trois articles par semaine. «Diego» sera un best-seller, le clou de sa carrière.
Sa facilité d’écriture est étonnante. Il pouvait rédiger un livre en trois à quatre semaines, explique son fils. «J’écrirai tant que ma main sera prise», affirmait-il. Des Chinois l’ayant contacté pour l’achat de manuscrits s’étonnaient qu’ils soient sans ratures, Landry furieux les renvoya: «croyez-vous que j’ai le temps de recopier mes originaux!» leur disait-il. C’est avec une machine à écrire sur les genoux en croquant un carré de chocolat qu’il s’éteint à l’Hôpital de Vevey où il est transporté, le 23 février 1973.
Philippe Landry a une admiration infinie pour la force de vie de son père. Cet amour inaltérable de la vie, qu’il considère comme un cadeau, lui donne la puissance de surpasser l’adversité. N’a-t-il survécu à une erreur médicale le rendant aveugle et paralysé en s’appliquant à écrire péniblement les lettres de l’alphabet de la grandeur d’une feuille à deux mains pour enfin retrouver son écriture fine! Sa devise, un mot, un symbole: malgré cœur de rose qui ne flétrit.
Meurtri par la vie dès son enfance, il s’évade de chez lui à dix-sept ans. La première partie de son existence se passe en France, à Paris et à Uzès, où il se marie. Il aura une fille, Claire. Landry reviendra en Suisse en 1940 pour se faire soigner d’une tuberculose aggravée. Son éditeur et mécène Henri-Louis Mermod apprend qu’il est mourant, il le rapatrie d’urgence en Suisse.
En 1949 naîtra d’un second mariage, Philippe dit Pompon. Un bébé choyé par un père fasciné par les nouveaux-nés qui s’occupera de lui durant les premiers mois.
Pompon tient de la créativité de son père, mais autrement. Touché par le virus de l’informatique, il devient programmateur à vingt-et-un ans. Doué pour le marketing, à trente-trois ans, il commercialisera les produits informatiques en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient. Son père est décédé puis sa seconde femme brusquement. À quarante-cinq ans, Philippe Landry décide alors de prendre le large. Il acquiert un voilier, et permis de navigation en poche, accompagné de ses trois guitares, vogue sur les océans une quinzaine d’années.
De retour de voyage depuis trois ans, installé à Granges-près-Marnand, Philippe Landry a décidé de se consacrer à l’œuvre de son père. Fin connaisseur des lettres romandes, l’éditeur Bernard Campiche réédite l’œuvre de Landry dans la collection de poche camPoche, témoignant ainsi de l’actualité de ses écrits. Des classes du gymnase étudient les œuvres de l’écrivain. Bien d’autres projets sont prévus.

ICCG/AQR
, La Broye

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{…} Œuvre dense, œuvre continue, mais généreuse et abondante, que celle de cet écrivain qui ne veut être qu’écrivain, et ne veut vivre que de sa plume, dans les sens que peut avoir le mot: vivre.
{…} J’ai fait la connaissance de Landry et de son œuvre – c’est du reste le contraire qu’il faudrait dire – en 50, quand il reçut le Prix Veillon pour La Devinaize. J’avoue ne pas savoir où se trouve la contrée dans laquelle se passe ce roman. Ce lac de Bret, que je ne sais où situer, existe pourtant encore en moi dans son austérité voilée par des brumes… Je vois un petit garçon, une femme seule devant la vie, leur complicité entre le bonheur d’hier, la lutte pour l’existence d’aujourd’hui et, au-delà de ces événements, quelque chose de tendre qui survit à la lecture et au déroulement de l’histoire.
{…} Comme je comprends cet intérêt passionné d’un fils de Lausanne pour ce héros de l’histoire de sa ville! Et j’ai ressenti comme une angoisse sacrée quand j’ai découvert que le 22 avril 1723, alors que Davel mourait dans les supplices à Lausanne, trois hommes et une femme de mon pays mouraient aussi sur l’esplanade de Montpellier, pendus et étranglés pour avoir pratiqué la religion d’Henri IV! Ces plongées dans les malheurs du passé sont, peut-être, un des moyens les plus sûrs, pour chacun de nous, de toucher au fond de nous-mêmes et de découvrir en nous nos plus justes maximes de vivre.
{…} Voilà, du moins, ce que je crois entrevoir de cet écrivain perdu dans cette Helvétie intérieure, qui n’est, au fond, qu’une part du royaume de l’esprit, royaume si recoupé de vallées et de hautes crêtes que nous y cohabitons bien souvent sans savoir que nous y sommes si proches les uns des autres… Je crie donc de ma vallée vers la sienne: «Salut, Landry!» pour qu’il sache que je suis là.

ANDRÉ CHAMSON,
de l’Académie française
In: Hommage à C.-F. Landry, publié par ses amis à l’occasion de son soixantième anniversaire.
© Mme Frédérique Hébrard

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Extraits (Acrobat 303 Ko)

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