Roman
2021. 336 pages. Prix: CHF 16.–
Le texte original a été publié en un volume, Orbe: Bernard Campiche Éditeur, 2021.
Œuvres complètes de Michel Bühler ; I ISBN 978-2-88241-442-7
Prix littéraire Lipp-Genève 1988
Traduit en allemand: Das gestohlene Wort
Zurich: Limmat Verlag, 1990
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Cette
petite musique qui fait la réussite d’un récit, cette écriture qui
module sur les notes grises du quotidien et nous saisit plus que tout
artifice de style, ce souffle régulier, obstiné, dans le parcours d’un
microcosme, Michel Bühler les maîtrise de la première à la dernière
page de La Parole volée.
Les saisons montent et descendent comme un lent mouvement de marée. Les
montagnes se rapprochent et s’éloignent selon les brumes, tantôt
barrières qui claquemurent, tantôt promesses d’espace. Des hommes
passent de l’usine au café, de la bourrasque de neige à la cuisine,
incapables, par timidité, de s’exprimer sur leur travail, ni sur
l’angoisse de le perdre. La moindre discussion briserait un équilibre
morne et délicat.
{…} La vie quotidienne de Sainte-Croix, son langage, son cadre naturel,
sa manière de penser, ses mythes, ses surnoms, ses lieux,
l’articulation entre les autochtones, les frontaliers et les immigrés,
ne sont pas décrits mais éprouvés, intériorisés, invoqués avec une
sourde magie, si bien que peu de localités de notre pays et aucune
communauté ouvrière si précisément désignée n’ont jamais été peintes
avec cette vérité par un écrivain romand. À cet égard, La Parole volée fait date dans notre histoire littéraire, comble un manque, inscrit Bühler dans la plus haute tradition du roman social.
BERTIL GALLAND, 24 Heures
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