camPoche 93


SILVIA HÄRRI

Je suis mort un soir d'été

Roman
2022. 160 pages. Prix: CHF 16.–
Le texte original a été publié en un volume, Orbe: Bernard Campiche Éditeur, 2016,
«Je suis mort un soir d'été»
ISBN 978-2-88241-477-9

Prix du Public de la RTS 2017
Prix des Lecteurs de la Ville de Lausanne 2017
Lauréate Lettres frontière 2017



Biographie


Silvia Härri gratte avec style sous la carapace

{…} Dans un style ramassé et ciselé, Silvia Härri livre un récit poignant, chronique de l’impensable qui ne verse jamais dans le pathos: «Je voulais un antihéros, car je ne trouve pas les héros intéressants. J’avais envie de montrer comment on peut, des années durant, vivre dans une forme d’imposture en étant une personne qui n’est pas monstrueuse, qui aime sa famille. Comment on en arrive là par instinct de survie.» Fouiller l’intime, l’écrivaine ne sait d’ailleurs pas faire autrement: «J’aime essayer de toucher ce qu’on ne voit pas, ce dont on ne parle pas, ce qui dérange.»
«J’avais envie de montrer comment on peut, des années durant, vivre dans une forme d’imposture en étant une personne qui n’est pas monstrueuse.» La confession d’un ami a servi de point de départ: “On m’a raconté le 2 %, le reste je l’ai romancé”»
La jeune femme remarquée jusqu’ici pour sa veine poétique se frotte pour la première fois au roman. «Je pense qu’on ne choisit pas ce qu’on écrit, que ça s’impose à nous. Et puis, dans ma tête, le roman était quelque chose qu’on ne pouvait pas toucher tout de suite, un dispositif narratif complexe. Je ne me sentais pas armée pour commencer avec ça.»
{…} Passée au roman, elle n’a pas adopté pour autant une construction linéaire. Dans Je suis mort un soir d’été, la narration évolue par allers-retours entre le présent et le passé : « C’est comme une tempête de souvenirs qui revient secouer le présent, ça ne pouvait donc pas être très linéaire. » Silvia Härri s’amuse d’ailleurs elle-même du contraste entre sa vie, où elle est plutôt organisée et rationnelle, y compris dans son métier d’enseignante, et les audaces qu’elle se permet dans l’écriture  «Écrire m’ouvre un champ de liberté immense.»

CAROLINE RIEDER, 24 Heures

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