…En lisant À la place du mort,
nous mesurons la reconnaissance que nous devons à son auteur. Parce
qu’il donne une forme belle et émouvante à la matière trop informe de
nos souvenirs, et parce qu’il nous restitue ainsi la proche présence du
confrère ou de l’ami: sa générosité, sa droiture, ses colères toujours
possibles, le regard vif sous le haut front, l’expression matoise, la
moustache frémissante, ce visage pointu où l’on pouvait reconnaître
quelque chose de la fouine, comme si Pascal-Arthur Gonet avait choisi
de ressembler à l’animal emblématique de ses grands talents
d’enquêteur. Mais nous sommes aussi émus par tout ce que nous
ignorions. Il y a une force bouleversante dans ces pages où Gilbert
Salem évoque la sévère dignité avec laquelle Pascal-Arthur est allé à
la rencontre de sa propre fin. À notre reconnaissance devrait
pourtant s’en ajouter une autre. Celle de n’importe quel lecteur, aussi
éloigné soit-il des cercles journalistiques, qui trouvera dans le livre
de Gilbert Salem un récit d’une beauté poignante, où l’amitié qui en
occupe le cœur ne cesse de croître par-delà la mort. À la place du mort est un livre d’écrivain, même si c’est un journaliste qui tient la plume.
MICHEL AUDÉTAT, L’Hebdo
…Le
livre ainsi donne forme au passé. L’écriture relie les temps du
souvenir, elle les oriente: la mémoire qui œuvre dans ces pages
s’accomplit dans le présent. Dans l’aujourd’hui, ce chant de l’amitié
et de la mort pour la vie.
JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, La Liberté
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