Dans le premier roman de France-Line Genêts, Quartiers dété, la narration prend ses repères non dans les événements comme il est souvent coutume, mais dans des retours à certains endroits, à certaines couleurs, à certains moments du jour. La trame et lunité de ce livre viennent des mouvements du regard, recommencés, quimpose la voix narrative. Une écriture cinématographique toute en clair-obscur, ou encore: musicale, dans la résonance des thèmes quemporte la mémoire affective.
Sans doute pourrait-on reprocher à cette écriture allusive, à linstar de ce lecteur cartésien qui en fut énervé, lapproche des êtres et des choses qui se fait dans une sorte de décalage, dans le mouvement dune fuite continuelle. «Il faut garder une liberté face au livre quon lit: y mettre ce quon veut. Cest peut-être ce qui fait peur, parfois.» Cest là pourtant, par cette distance oblique du regard, que réside le charme de lécriture de France-Line Genêts
JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, Construire
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