…Le Viol de l’ange
est certainement, en Suisse romande, l’un des romans les plus ambitieux
de ces dernières années. Jean-Louis Kuffer joue de la synchronicité, de
l’ubiquité et de la virtualité, comme l’avaient fait en leur temps Gide
avec ses Faux-Monnayeurs ou Sartre dans ses Chemins de la liberté.
Mais les temps ont changé, et l’espace de la narration est ici
entièrement virtuel. Il s’agit moins de raconter une histoire (mais des
histoires, il y en a!) que de trouver une forme capable de rendre
compte de la réalité (l’irréalité? l’hyperréalité?) de notre monde
prétendument «présent». À force de technique mimétique, Kuffer sape
la façon qui devient la nôtre de voir le monde à travers une novlangue
emplie de Mac, string, fitness, snack, fun, look, 4x4, VTT… Il met
ubiquitairement en scène une multitude de personnages bien typés, du
couple «dancingosportif» Jo et Muriel Kepler, accessoirement à demi
séropositif, au tueur en série sans nom, violeur d’ange, ou à
l’attachante Marjo qui cherche l’âme sœur sur son Minitel. Un roman audacieux, inventif, plein de bonheurs d’écriture, de sensualité et de tendresse. Et pas du tout convenu!
JEAN-FRANÇOIS DUVAL, Construire
Il serait vain de vouloir résumer Le Viol de l’ange
et ses arborescences. (…) Jean-Louis Kuffer possède les moyens de ses
ambitions. On se laisse prendre par le mouvement de cette machine qui,
contre toute attente, finit par «déporter» les protagonistes «du côté
de la vie».
MICHEL AUDÉTAT, L’Hebdo
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