Les six nouvelles de Sylviane Chatelain que l’éditeur Bernard Campiche vient de publier sous le titre de L’Étrangère
devraient, semble-t-il, nous faire reculer d’horreur. L’odieux,
l’absurde, l’inhumanité, la dureté de certaines conditions de travail,
une vision la plupart du temps désespérée de la vie et de la mort s’y
étalent avec une densité, une force implacable. Sitôt ce livre ouvert,
le lecteur ne parvient toutefois plus à s’en détacher tant ses textes
terribles exercent sur lui une provocante fascination. Pourquoi?
Parce que Sylviane Chatelain est un grand écrivain. Ses phrases brèves
portent à tous les coups. Ses descriptions suggèrent des espaces qui
s’imposent avec une évidence incroyable. Des mots apparemment banals
réussissent dès les premières lignes de quelques-uns de ses récits à
faire déjà sourdre un climat d’angoisse appelé à se préciser toujours
plus. Évoqués dans un style où se mêlent souvent réalisme minutieux et
délirants fantasmes, le souvenir de certaines horreurs du passé et le
pressentiment de leur retour possible nous incitent à nous interroger
sérieusement sur l’avenir du monde.
SAMUEL DUBUIS, Le Régional
…Sylviane
Chatelain est une très grande dame de la littérature. Ses textes, dans
leur âpre violence, sonnent comme autant d’invitations à dépasser une
condition décidément trop inhumaine. En cela, elle ressemble beaucoup à
Agota Kristof, sa voisine neuchâteloise.
GÉRARD DELALOYE, Largeur.com
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