…Le Mensonge est
à la fois l’histoire particulière d’un amour tournant très mal, et la
ressaisie, à valeur plus générale, des malentendus et autres
faux-semblants de la passion sur fond de guerre des sexes. Les
protagonistes du roman n’ont pas de prénom: ce sont l’homme et la
femme. Cela commence dans l’orangé d’un été à Vérone. Ils se sont
approchés l’un de l’autre d’une façon presque animale. «Une étrange
raison semble me contraindre à cet homme», songe la femme qui sent que
sa voix, à elle, est tout de suite «une chair» que l’homme s’attribue
d’autorité; et tout aussitôt, en effet, s’établit comme un rapport de
force; mais la passion sera plus forte encore le temps d’un bel été,
«leur saison ensemble». …ce livre vaut par son fourmillement
d’observations et de notations sensibles, à la fois dans les tonalités
du bonheur sensuel et dans celles de la peine et du désarroi.
…Sylvaine Marguier a l’intelligence du cœur et le goût des mots, dont
elle ne se paie jamais pour autant. Son premier roman, concis et
construit, impressionne aussi par sa sourde pulsation intérieure, son
implication existentielle et sa poésie.
Enfin et surtout, un tel livre nous paraît annoncer une œuvre, grand ouvert qu’il est sur la vie profonde.
JEAN-LOUIS KUFFER, 24 Heures
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