JEAN-LOUIS KUFFER

LE MAÎTRE DES COULEURS

nouvelles
2001. 190 pages. Prix CHF 34.–
ISBN 2-88241-112-X, EAN 9782882411129


Biographie

…Sous certaines mornes réalités d’aujourd’hui, Kuffer fait sentir qu’il existe une réalité autre, où ce qui se passe est de l’ordre de la tendresse, de la compréhension, de l’art.
…Ici ou là, l’auteur se fait un rien satiriste, il est question d’une émission Fax Fluo, d’une certaine Carlottina Rost, de telle affaire de pédophilie où prévalent très helvétiquement des considérations de pelouses tondues et de thuyas bien taillés.
Mais l’essentiel est toujours ailleurs, par exemple dans ce «vert Véronèse», ce vert de «la vieille enfance désabusée» sur lequel «repoussera l’herbe de demain», dont parle un vieux visiteur plein de bon sens, interloqué par les exhibitions de la Foire du livre de Francfort.
Dans la dernière nouvelle, l’auteur décrit le double mouvement d’une plongée dans le noir, la tragédie de la mort d’une enfant, puis la renaissance inexplicable qui tient à un rien qui est tout: l’image d’un bambin gambadant autour d’une tombe.
La mort est très présente dans ce recueil. Il arrive que le «Je» qui s’exprime soit même celui d’un jeune pharaon de la Vallée des Rois qui, du fond de son tombeau, voit passer, avec beaucoup de tendresse, un couple du quartier des Oiseaux.
L’écrivain ressemble un peu à ce pharaon. Son point de vue est d’ailleurs et, surtout, il y a toujours chez lui une propension à supposer chez les autres, comme malgré eux, une disposition de bonté, à les voir meilleurs qu’ils ne sont. Cela ne va pas sans courage ni de cette rêverie dont l’un des personnages dit qu’il n’y a qu’elle qui nous fera concevoir le bon monde de demain.

JEAN-FRANÇOIS DUVAL, Construire