De
la tendresse au quotidien, un humour salutaire qui n’interdit ni les
coups de gueule ni les larmes: il y a tout cela dans les textes
délicieusement vrais de Sylviane Roche.
Mois après mois, l’auteur a livré au magazine ProFil Femme
de courts récits nés de son propre vécu, de son sens de l’observation,
des confidences des copines entre amours et chagrins, conquêtes et
abandons. Sylviane Roche s’est faite cannibale. «Je scrute ma propre
vie, je bassine mon entourage, je mendie des suggestions, des idées,
des histoires. J’utilise mes amies, mes hommes, mes enfants, je les
vampirise même.» Vingt-cinq de ces récits ont été réunis dans L’Amour et autres contes.
Des récits qui collent tant à la vie qu’ils semblent former comme un
roman vrai, les situations et les scènes s’enchaînant, se répondant,
l’une éclairant l’autre. Comment en vouloir à Sylviane Roche de
savoir si bien écouter et si bien comprendre? Des cannibales de cette
espèce, on en redemande. Nul voyeurisme dans ses contes. Pas d’impudeur
ni d’indélicatesse, simplement une compassion bien dosée, et l’art
d’apprendre à rire entre femmes de ce qui aurait pu nous mettre à terre.
…C’est d’amour dont nous parlent ces contes modernes. De la passion
pour un homme, de l’amitié aussi, mais encore de l’affection pure,
celle que l’on peut éprouver, avec une bouleversante timidité, dans un
silence tellement rempli, pour ses parents. Le récit que consacre
Sylviane Roche à son père est un concentré d’amour non dit.
CATHERINE PRÉLAZ, Générations
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