Le tambour du désir
Il y a comme de sourdes menaces, des ombres nichées dans la lumière des vers de Claire Genoux. Après Soleil ovale et Saisons du corps, la jeune poète lausannoise publie un recueil tout en clair-obscur. Dans L’Heure apprivoisée,
le temps mord, bête sauvage assoiffée de maux que seuls apaisent les
mots. Colliers de perles enfilées sur le fil de nuits sans sommeil, les
poèmes brillent de mille inquiétudes cruelles, de l’ivresse des sens et
des désirs qui prennent corps entre les draps sans jamais s’assouvir,
d’une nature prison plus que berceau de la «vie fraîche». Cette vie qui
vibre au ventre plus qu’au cœur, qui donne faim plus qu’elle ne
rassasie, qui pèse et ne se libère qu’à l’heure dernière.
CÉLINE PRIOR, Terre & Nature
Troisième recueil de poèmes de Claire Genoux, L’Heure apprivoisée
appartient aux nuits d’errance et d’insomnie dans une grande ville.
C’est dans la solitude et les ruptures que la jeune poétesse tisse ses
petites unités narratives amères, cruelles parfois et sauvages. Pour
peupler son univers, elle donne vie aux éléments et les secoue pour en
tirer quelque chose de neuf. Le vent, la nuit, le corps, soumis à de
douloureux petits travaux d’aiguille, sont coulés dans d’étranges
métaphores rythmiques.
MIREILLE SCHNORF, La Presse Riviera Chablais
Le parfum des mots
Vous aimez les glaces? Alors vous prendrez bien un peu de poésie, parce
qu’on oublie souvent que les mots et les sens qu’ils forment ensemble
ont besoin d’être rafraîchi. Claire Genoux, jeune poétesse lausannoise,
Prix Ramuz 1999, mérite qu’on délaisse pour elle, une fois, le gros
pavé emporté sur la plage. Pour sa vision si fraîche du temps qui
passe, la délicatesse de sa description du sentiment amoureux, mais
aussi l’animalité qui imprègne ses vers, le mélange des parfums et des
saisons, des heures et des sexes.
PATRICK BAUMANN, L’Illustré