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Un
homme n’aime pas une femme et la fait souffrir. C’est l’histoire de
cette femme qui commence par être éblouie, puis se protège de l’éclat
de cet homme. Mais il est trop tard, même si la femme ne s’en laisse
pas conter. Elle a contre elle la maîtresse de cet homme, qui s’appelle
héroïne. Et pour elle, le temps qui passe. En cinq ans, le charme
s’effacera, les blessures se cicatriseront, la lucidité se fraiera un
passage. Au début, il y a la fascination. À la fin, le chagrin.
Entre ces deux moments, un roman parle de l’amour à l’aube du vingt et
unième siècle. Non pas une lamentation solipsiste ou un récit à la
première personne seulement, mais un roman à deux voix au moins. Grâce
aux petites phrases de l’amant, sa voix propre se fait entendre aussi.
Celle de la narratrice lui répond, s’impose par sa sincérité, par son
style.
La longueur des phrases n’a pas besoin d’être raccourcie à tout prix.
Mais la littérature, quand la trame croise celle d’un festival de
cinéma, est aussi confrontée à une accélération rythmique et à l’usage
répété des ellipses. La langue ne vit pas hors de cette contamination,
de ces hachures. Qui sait s’en servir réussit une œuvre. C’est la
réussite du premier roman de Nathalie Chaix.
DANIEL DE ROULET
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Chère Nathalie Chaix,
Un homme n’aime pas une femme et la fait souffrir. C’est l’histoire de
cette femme qui commence par être éblouie, puis se protège de l’éclat
de cet homme. Mais il est trop tard, même si la femme ne s’en laisse
pas conter, se bat. Elle a contre elle une rivale qui s’appelle
héroïne. Et pour elle, le temps qui passe. En cinq ans, le charme
s’effacera, les blessures se cicatriseront, la lucidité se fraiera un
passage.
Chaque siècle raconte l’amour à sa manière et le vit différemment. Ce
que nous croyons être éternel n’est parfois que culturel et ce qui peut
nous sembler singulier n’être que la répétition d’un mythe antique.
Nous avions la certitude de vivre une aventure unique et nous ne
répétions que des clichés.
Ça ne ternit en rien l’éclat de la première rencontre. Au temps de la
princesse de Clèves, on parlait du premier regard. Puis les romantiques
ont évoqué l’envoûtement, les réalistes l’attirance physique. Le
vingtième siècle a tiré tous les registres de l’orgue à sentiments,
depuis le sexe supposé à l’état pur jusqu’aux arcanes du New Age, en
passant par les dérèglements les plus pervers.
Il y a toujours une rencontre au début et une séparation à la fin. Sur
ce schéma banal se construisent les variations du roman d’amour. Un
genre dont quatre cents ans de littérature occidentale n’ont pas encore
épuisé les détours. Il se renouvelle sans cesse : quand le roman
de gare disparaît, c’est le roman d’aérogare qui lui succède.
Mais malgré l’échantillon des recettes et les nombreuses analyses du
genre, il arrive qu’un roman nous touche. Il arrive qu’un lecteur ou
une lectrice tombe amoureux d’une histoire d’amour racontée dans un
livre. Et quand ce lecteur amoureux du livre essaie d’expliquer
pourquoi, il est aussi démuni que celle qui raconte les premiers
instants de sa passion.
Dans une histoire de ce genre, on sait qui, quoi, comment, où, mais on
ne saura jamais pourquoi. Pour s’expliquer, la narratrice utilise un
mot qu’elle emprunte à Quignard. Elle dit fascination, un mot souvent
utilisé par ceux qui décrivent ce premier stade de leur maladie
amoureuse. Elle ne parle pas d’un philtre d’amour que les deux amants
auraient bu ensemble, elle n’évoque pas un échange (un partenariat,
comme disent les plus tristes), elle parle d’une captation à sens
unique où l’autre lui ravit sa liberté. À plusieurs reprises, elle
revient sur ce mot pour expliquer au lecteur la nature du piège où lui
aussi va être enfermé par la lecture du livre.
L’autre mot qui émerge au fil des cinq années que dure le détachement
amoureux, c’est celui de chagrin qu’elle emprunte à Céline. Elle le
cite: «C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que
cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de
mourir.»
Au début, il y a la fascination. À la fin, le chagrin. Entre ces deux
moments, cautionnés par l’autorité des citations, un roman parle de
l’amour à l’aube du vingt et unième siècle. Non pas une lamentation
solipsiste ou un récit à la première personne seulement, mais un roman
à deux voix au moins. Grâce aux petites phrases de l’amant, grâce à
l’échange de courrier électronique, sa voix propre se fait entendre
aussi. Ses tournures ampoulées, ses contorsions grammaticales disent en
partie sa mauvaise foi, mais aussi son éloignement, le peu de
fascination et de chagrin que provoque chez lui sa maîtresse.
La voix de la narratrice reste dominante, s’impose par sa sincérité,
par son style. Elle dit: «La nostalgie est le temps que je conjugue le
mieux.» Et aussi: «Mon foutu goût de l’impossible.» Ou encore: «Je ne
supporte pas de te voir dans tous les films au cinéma.»
En vingt ans, à Hollywood, la durée moyenne d’un plan dans un film est
passée de huit à deux secondes. La durée moyenne de notre attention à
un plan cinématographique a donc été divisée par quatre. Personne n’est
obligé de suivre Hollywood sur ce chemin et le roman contemporain a
d’autres critères, d’autres astuces pour retenir l’attention du
lecteur. La longueur des phrases n’a pas besoin d’être divisée par
quatre. Mais la littérature, quand la trame croise celle d’un festival
de cinéma, est aussi confrontée à une accélération rythmique et à
l’usage répété des ellipses. La langue ne vit pas hors de cette
contamination, de ces hachures. Qui sait s’en servir réussit une œuvre.
Chère Nathalie Chaix, c’est la réussite de votre premier roman.
DANIEL DE ROULET, Laudatio, Prix Georges-Nicole 2007, Nyon, 24 avril 2007
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Chacun cherche son Adonis
C’est
joli un écrivain qui naît. C’est frais, enthousiaste, piquant, ému,
émouvant. La lauréate du Prix Georges-Nicole 2007, créé par Bertil
Galland en 1969 et destiné à un écrivain n’ayant jamais été publié,
s’appelle Nathalie Chaix. Toute brune et noisette, née à Annecy il
y a trente-quatre ans, grandie en Savoie dans le village de
Viuz-en-Sallaz entre une mère ouvrière et des grands-parents paysans,
elle est à Genève Madame-Promotion-Culturelle de la ville. Elle adore
son job – au spectacle tous les soirs, une dizaine de personnes pour
faire aller les petits vieux au cinéma, les jeunes au musée, les
familles au concert. C’est Nathalie version face: souriante,
disponible, bosseuse.
Elle a mis du temps à ouvrir son jardin secret, côté pile. Depuis ses
quinze ans, elle écrit son journal. Sans rien dire à personne. Un
atelier d’écriture en Avignon durant ses études lui donne le virus de
l’écriture de fiction. À Genève, elle suit les ateliers d’Anne
Brüschweiler. Révélation: «J’ai enfin pu assumer le fait d’écrire. Cela
me semblait inaccessible. Comment écrire après Flaubert?»
Exit Adonis,
son premier roman, naît à ce moment. Une histoire d’amour, malheureuse
forcément, entre une femme, aussi grande que son mètre
quatre-vingt-trois, entreprenante, sensuelle, et un bel inconnu à qui
elle écrit des lettres anonymes, le traquant jusqu’à reddition totale
de l’animal. Hélas, il ne sera pas amoureux, la rendra malheureuse,
jusqu’à ce que, après cinq ans, elle se débarrasse enfin de son
obsession. Vaguement autobiographique – elle a connu un peintre qu’elle
nommait Adonis –, ce récit en fragments, habité, précieux, lyrique et
aussi dansant que les battements d’un cœur amoureux, signe l’arrivée
sur la scène littéraire d’une auteure parfaitement de son temps. On s’y
écrit par mail, on séduit dans des cocktails culturels, on écoute
François Breut, on cite Camille Laurens. Avec à-propos: «L’amour, c’est
des mots.»
Il faut renoncer à son Adonis, nous fait comprendre dans le fond Exit Adonis.
«Oui, mon livre parle du couple aujourd’hui. Je suis une trentenaire,
mes amies aussi. L’amour n’est pas ce qu’on s’imaginait petites: les
sentiments au quotidien, dans la durée, et en plus l’amour absolu. Ce
n’est pas possible. Du coup, notre temps est celui de l’échec du couple
dans la durée.» Vite dit, pour une fille qui a vécu le même couple de
ses dix-sept à ses trente ans… Elle dit que le manque de père et de
culture, petite, lui a donné un appétit énorme. De culture, d’amour.
Elle espère très fort que l’écriture restera un désir, une envie plus
forte que la discipline de l’écriture. Elle est en train de trouver sa
voix, sur le trottoir ses boucles brunes dansent – elle en chanterait
de bonheur, comme un écrivain qui vient de naître.
ISABELLE FALCONNIER, L’Hebdo
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Découverte. Le Prix Nicole récompense Exit Adonis de la Genevoise Nathalie Chaix.
La
magie d’aimer passe par ce constat: nos histoires sont toujours un peu
les mêmes. Mais la magie d’écrire l’amour passe par cette seconde
évidence: c’est à chaque fois, intimement, autre chose, une façon à
soi. C’est à cela que l’on pense en lisant le premier roman de Nathalie
Chaix. Édité chez Campiche, Exit Adonis paraît auréolé par le
Prix Georges-Nicole 2007, récompensant précisément un auteur encore
jamais publié. Des lauriers qui ont leurs lettres de noblesse:
Anne-Lise Grobéty, Jean-Marc Lovay, plus récemment Yves Rosset ou
Jean-Euphèle Milcé. Née à Annecy voici trente-quatre ans,
responsable de la promotion des Affaires culturelles de la Ville de
Genève, Nathalie Chaix raconte une passion. Elle le fait sous la forme
d’un journal, cinq années de notations, de l’attente à la découverte,
de la volupté aux chaleurs de l’étreinte, de la rupture aux solitudes
pour exister sans imploser, tandis que l’aimé s’autodétruit et que l’on
aime, encore.
Une écriture épurée, poésie dans la prose, une façon d’énerver aussi:
une passion parfois aussi culturelle que cul, où l’on se fouille
bobo-chic en écoutant une chanson de François Breut avant d’ouvrir un
bouquin sur Théodore de Bry (qui ça?). Mais un charme neuf opère, une
manière vénéneuse et vraie, une assumée façon d’oser: un style. Et donc
un écrivain.
ISABELLE FALCONNIER, L’Hebdo
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Le
Prix Georges-Nicole a pour but de débusquer des talents neufs: il
récompense le manuscrit d’un auteur suisse ou vivant dans le pays, qui
n’a encore jamais été publié. Il a permis de vraies découvertes:
Jean-Marc Lovay, Catherine Safonoff, Anne-Lise Grobéty, Élisabeth
Horem. La récompense est importante puisqu’il s’agit d’être édité, avec
le soin que l’on sait, par Bernard Campiche. Certaines années, le jury
renonce à décerner son prix si aucun écrit ne le séduit. En 2007, son
choix s’est fixé sur un roman d’une jeune Genevoise, Nathalie Chaix. Exit Adonis
parle de la fascination, celle «qui hypnotise et fascine sa victime»,
comme dit Pascal Quignard, appelé en exergue. Cinq années dans la vie
d’une jeune femme pour se débarrasser d’un lien maladif (je t’aime, moi
non plus). Ceux qui connaissent les milieux culturels genevois
s’amuseront à mettre des noms sur les figures qui traversent ce récit
très clinique. Les références artistiques amuseront aussi, c’est dans
ce cadre que travaillent romancière et narratrice. Le texte a «grandi»
en atelier d’écriture, il y a été poli, nettoyé, peut-être aussi
desséché. Élégant mais un peu trop saturé de citations pour toucher.
ISABELLE RÜF, Le Temps
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Exit Adonis
Publiée
au titre du Prix Georges-Nicole 2007, Nathalie Chaix, Genevoise de
trente-quatre ans, affirme que la formule du roman-journal intime lui
permet d’approcher la fiction. Cela a le mérite de l’honnêteté pour
aborder cet exercice de style élégant mais convenu. La passion
amoureuse, la fascination avant la crise, la déchirure, le regret
érotique, mais le tout sans autre extrapolation, hélas. On salue
l’évocation du personnage masculin, lunatique et dépendant, ainsi que
l’élégance de ces fragments de prose, le rythme du vrai-faux-journal.
On attend confirmation d’un talent pour une fiction qui ait du souffle.
JACQUES STERCHI, La Liberté
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Obsession amoureuse
«Pourtant
le ravissement a eu lieu. Je suis capturée. Ignorant tout de ce que ce
rapt signifie.» Coup de foudre, irrésistible désir: Exit Adonis
s’ouvre sur une fascination, un éclair qui foudroie la narratrice et ne
cessera de diffuser ses effets comme une toxique addiction. Amour,
déraison, masochisme? Dans ce premier roman auréolé du Prix
Georges-Nicole 2007 – récompense sur manuscrit pour un écrivain n’ayant
jamais été édité – Nathalie Chaix raconte les jours d’une passion
douloureuse sur le surnommé Adonis, et les étapes d’un sevrage amoureux
qui a pris quelques années. En une suite de brefs paragraphes –
proses poétiques, lettres échangées – entre lesquels le blanc de la
page ouvre des échappées de silence, la jeune auteure établie à Genève
évoque la fusion des corps, la froideur de l’amour non partagé, les
souffrances d’une désaccoutumance difficile, les rechutes. Et le deuil
enfin, l’apaisement né d’une lucidité nouvelle: c’est parce qu’elle
recherche son père, figure idéale et manquante, que la jeune femme
s’est retrouvé piégée à ce point. Fascinée. Sur le quatrième de
couverture, Daniel de Roulet rappelle que la fascination qui marque le
premier stade de la passion amoureuse est un piège, et que le même
piège attend le lecteur, «enfermé dans la lecture du livre»… Une
réserve pourtant: si le livre a grandi «dans le cadre d’un atelier
d’écriture» et se lit d’une traite, son style si maîtrisé, retenu et
poétique, manque parfois – paradoxalement – de chair.
ANNE PITTELOUD, Le Courrier
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«Je vous attendais…»
Le Prix Georges-Nicole a été attribué à Nathalie Chaix pour «Exit Adonis».
L’amour, et plus loin.
Quelle
est cette histoire qui commence, quelle est cette phrase au rythme vif,
presque happée, qui s’avance et qui dans un instant va désigner ce
premier moment: «La première lettre rouge avec simplement ces mots-là:
«Quand on vous voit.» Dans l’allée du premier livre de Nathalie
Chaix (dont le manuscrit a été choisi par le jury du Prix
Georges-Nicole parmi quelque soixante textes), dans cet Exit Adonis, les brefs chapitres, datés à la manière d’un journal, et où se croisent les voix, courent sur cinq années.
Le temps, superbe, d’un amour qui prend forme dans la chair des mots et
du désir, cet amour qui prend nom, Adonis. Un amour qui croît. Et qui
plus tard, prend ses distances, douloureusement se retire.
«C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le
plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.»
C’est vers cela, qui est une phrase de Céline, que chemine ce roman.
JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, Coopération
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L’amour, une éternelle histoire liée au chagrin
Exit Adonis,
c’est l’histoire d’un coup de foudre non partagé, mal assumé et mal
assuré. Une femme aime un homme. Elle lui envoie des lettres anonymes
et des courriels enflammés. Après la phase épistolaire, le couple se
rencontre, s’aime physiquement. Avant les je t’aime, l’homme
s’éloigne. Mais l’amour chez la femme ne disparaît pas, comme ça sur un
claquement de doigts. Durant cinq ans, elle pense à lui. Exit Adonis
est un roman charnel et sensuel sur le manque d’engagement et dans
lequel la passion est à sens unique. Ce premier roman (Prix
Georges-Nicole) dévoile une belle force littéraire, quelque chose qui a
à voir avec le désespoir et la rage.
CONTESSA PIÑON, La Côte
Exit Adonis
Se lever un matin. Un matin comme les autres.
Et pourtant.
Ce sera celui d’une rencontre. De LA rencontre.
Nathalie Chaix signe ici son premier roman.
Fascinant.
L’histoire d’une admiration qui laisse vite place à la dépendance, au bruit de l’absence, de l’abstinence.
Les premiers mots, les premiers regards pour l’autre sont un monde qui
s’ouvre, l’exploration annonçant l’infini d’un univers neuf, intact,
presque irréel.
Et pourtant.
La fascination rythme les respirations. Déchire. Étouffe. Avale.
Les caresses, les étreintes se perdent dans les silences de celui qui
pourrait tant la combler, la rendre légère, enchanter ses heures et ses
nuits. Il le sait, lui, depuis le premier jour, qu’il n’y aura pas
d’amour, qu’il n’y en a jamais eu.
Et pourtant.
Elle attend, elle espère. Et les jours qui s’étirent font d’elle une martyre.
Elle attend, elle désire. Elle LE désire. Dans son corps, dans sa vie.
Dans ses jours et ses nuits. Contrainte contre ses rêves de «jouer
l’amitié tranquille». Mais ce n’est pas ce qu’elle souhaite. De jour en
jour, de mois en mois, elle se morfond, en manque de la drogue de sa
peau, de ses mots qui n’existeront pas. Et le calendrier s’enfonce dans
le temps.
Et pourtant.
Elle sait son espoir naïf, dévoreur, engloutisseur de liberté.
L’auteure nous tient en apesanteur, dans le piège de sa perte, de sa
lente démolition dans cet amour sans retour. Démunie. Désarmée.
Et pourtant.
«Où que tu sois dans le monde, je pense à toi»…
Un récit qui se lit avec avidité et qui creuse son empreinte en nous.
DENISE MARTIN, À tire d’elles
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