C’est
une petite fille qui apprend à l’âge de 8 ans que ses parents ne sont
pas ses parents. Que sa mère est une jeune Allemande qui a accouché
d’elle, à 16 ans, juste avant la guerre à Lausanne. C’est une femme de
47 ans qui retrouve sa mère biologique à l’aéroport de Genève un soir
de 1984. Elle s’appelle Lily Kopitopoulos, elle habite Cully et, dix
ans après les retrouvailles avec cette mère devenue monteuse de musique
à Hollywood, elle raconte simplement, dans une langue tranchée et sans
pathos, cette seconde naissance hors du commun. Les meilleurs récits de
vie montrent un destin marqué des ingrédients de la tragédie. Considéré
comme un genre littéraire mineur, il prend ici une densité humaine
parfaitement majeure.
ISABELLE FALCONNIER, L’Hebdo
…Ces retrouvailles miracle, sur fond d’histoire chaotique du XXe
siècle, avaient séduit la presse américaine. Mais Lily Kopitopoulos a
ressenti le besoin d’en réécrire le récit plus détaillé, plus intime.
Pour conjurer les morts et le temps perdu, sans doute. Conjurer
l’absence. Car tout le livre n’est qu’un ciment pour combler cet abîme
de l’absence ressentie. Dire aussi, et c’est l’aspect plus subtil du
livre, le trouble de ne pas appartenir à qui l’on croyait, aux racines
d’adoption, aux premières habitudes.
JACQUES STERCHI, La Liberté
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