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Un
hôtel à Genève. Des clients de passage, dont on ne retient qu’une
impression fugace, une séquence de faits et gestes. Un vieux professeur
aveugle qui disparaît mystérieusement en laissant des extraits de
textes anciens en guise de testament. Un écrivain qui s’efforce de
donner sens à cette histoire. L’enquête nous entraîne à tâtons dans la
nuit des temps, aux sources de notre civilisation, à l’époque où Genève
était la capitale d’un royaume burgonde, où des légions oubliées
défendaient les frontières d’un empire fantôme. Le récit peu à peu
prend forme à partir de liens invisibles qu’on tisse entre des points
de lumière dans l’obscurité, comme une constellation.
Les
derniers des Romains. Comme on dirait le dernier des Mohicans. Une
espèce en voie d’extinction. Les survivants d’une ère révolue. Un
bon sujet pour un roman. Je pourrais écrire cette histoire. Un récit
qui commence au temps de la Rome antique et se termine au Moyen Âge.
Des légions oubliées dans le nord de la Gaule. Les champs
Catalauniques. L’acclamation d’Aetius, dernier héros de l’Antiquité. La
louve qui incline la tête sur son épaule, la gueule béante, leurs
sentiments mitigés qui s’affrontent dans une plaine morne, battue par
les vents froids, le souffle de la mort. Spectacle saisissant, scènes
grandioses. Je raconterai l’histoire de Desiderius, « le roi des
Romains », enterré sur les bords de l’Arve sans épitaphe, avec une
escorte de guerriers barbares en guise de cortège funèbre.
Mais
il y a ces personnages qui m’interpellent dans la marge. Figures hors
du temps aux contours mal définis, dont l’Histoire ne retiendra pas les
noms, dont elle ne saurait nommer les sentiments transitoires d’ennui
ou de nostalgie, dont elle ne retiendra pas le désarroi face à la mort.
Tel ce Monsieur Droz, laissé en rade avec les épaves de sa mémoire, ou
cette femme qui m’entraîne sur la scène d’un théâtre abandonné, des
malades en sursis, des pensionnaires qui ressemblent à des figurants
ayant oublié leur rôle.
Mes mots sauront-ils vous raconter ? Mes mots balbutiant et chahutant pour s’approprier l’indicible…
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Orion, le roman de la Genève burgonde
Histoire et fiction – Passé et présent se mêlent dans ce roman très réussi, situé dans un hôtel de la ville.
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faute de mieux, un écrivain a échoué dans un hôtel genevois spécialisé
dans l’accueil des symposiums en tous genres, l’Orion. Cet endroit de
passage est cependant occupé de manière permanente par Bertrand Droz,
un professeur d’université à la retraite qui préfère son animation à la
fossilisation de l’EMS. Robert Arnoul va se lier avec le vieux
monsieur, qui semble divaguer un peu. Monsieur Droz parle ainsi
beaucoup des Burgondes, ce peuple barbare qui régna sur Genève à la fin
du Ve siècle. «Oui mon cher ami, ici même, on éleva des rois sur
des pavois.» L’homme a beaucoup écrit sur eux. Son interlocuteur
retrouvera d’ailleurs de nombreuses notes (inédits? brouillons de
roman? élucubrations?) quand Monsieur Droz disparaîtra sans crier gare…
Troisième titre de Frédéric Lamoth à paraître chez Bernard Campiche, Orion
est un livre très cultivé où le lecteur avance à tâtons, comme le fait
le protagoniste, privé de l’historien, puis d’une femme elle aussi
évanouie dans une sorte de brouillard. Le squelette retrouvé dans un
sarcophage sans inscription au bord de l’Arve est-il ainsi bien
Desiderius, «le dernier des Romains» égaré dans le monde burgonde? Ce
serait trop beau.
Bien conduit, bien écrit et, ce qui ne gâte rien, bien imprimé, Orion
mélange la réalité des faits anciens (Godegisèle, roi de Genève, fut
bien égorgé par son propre frère Gondebaud, roi de Lyon, dans la
cathédrale de Vienne en 501) à une fiction contemporaine. Il rappelle
ainsi que, sous la ville actuelle, subsistent les traces d’un passé
parfois sanglant. Le savoir confère une sorte d’épaisseur au temps.
«Notre histoire est un courant qui se perpétue.»
ÉTIENNE DUMONT, Tribune de Genève
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Tout ce que l’homme a généré
Frédéric
Lamoth. Quel rapport y a-t-il entre Genève au temps des Burgondes et
notre époque? Une constellation de fantômes et de fragments
d’histoires: Orion, un roman très construit. Durant le
siècle obscur, à l’écroulement de l’Empire romain, le bout du lac Léman
abritait la capitale des Burgondes. Point de départ inattendu pour Orion,
le troisième roman de Frédéric Lamoth. Son narrateur rencontre un vieil
homme presque aveugle dans le hall de l’hôtel Orion à Genève. Se
présentant comme un professeur d’histoire à la retraite et guetté par
la mort imminente, le vieillard se met à conter des fragments de
civilisation barbare, d’histoires burgondes, de populations déplacées,
de rois, de batailles et de fastes. Peu à peu se tisse une
constellation de points clignotant dans ce lointain passé méconnu qui
fascinent le narrateur. Une constellation qui, bien sûr, ne pouvait se
révéler que dans le hall improbable de cet hôtel Orion. Mais le
vieil homme disparaît. Intrigué, notre narrateur va mener l’enquête sur
ce passé burgonde, sur le vieux professeur, sur une femme mystérieuse
qui passe. Très vite, Frédéric Lamoth s’emploie à déstabiliser le réel,
à mettre en doute la réalité des clients de l’hôtel qui passent,
l’existence même du vieux professeur. Insensiblement, le roman quitte
le terrain strictement narratif pour se mettre à interroger l’Histoire,
notre perception de l’Histoire et des histoires qui la constituent.
Vertige.
«Mais tout ce que l’homme a généré par la pensée doit bien subsister et
s’accumuler quelque part. Ses nostalgies, ses espoirs sont têtus et
obstinés, ses effrois sont tenaces; ils ne peuvent l’accompagner
ailleurs que dans ce monde.» Formule centrale du roman, et refus du
fantomatique, de l’éthéré. Il faut forcer l’étrange. S’étant présenté
comme écrivain et se piquant peu à peu au jeu, le narrateur d’Orion
réalise soudain qu’il n’a guère le choix désormais, après s’être
approprié les récits et les maigres notes de son interlocuteur: «Je
dois trouver l’issue. Le sens. La foi. La parole et l’écriture. Ne pas
m’enliser dans le terrain vague de nos vies. Dans ce silence, rivage de
la mort qui m’interroge, bouche bée.»
Histoire, nos histoires
Très construit – malgré des longueurs «historiques» perturbant quelque
peu la lecture –, le roman de Frédéric Lamoth obéit à une heureuse
gradation. De l’histoire étrange, des figures qui hantent le narrateur,
il sait porter son propos en l’élargissant jusqu’à une fondamentale
réflexion sur l’Histoire et nos histoires. Sur la transmission du
savoir et le sens à lui donner, la foi à avoir pour écrire. Réinvention
autant que dégagement du mystère. Jusqu’à clore son livre avec ces
phrases inspirées: «N’oubliez pas, jeunes gens, que la vie tient à nos
paroles inspirées, quelques notes improvisées, à nos élans qui
débordent du cours du temps. Souvenez-vous que la vie passe par nos
histoires, que notre histoire est un courant qui se perpétue.»
L’écriture, bien sûr
Au fond, mettant en abyme la figure du narrateur, ce jeune homme qui
cherche à écrire un livre, Frédéric Lamoth convoque la problématique de
l’écriture comme fondement culturel. Tels les points lumineux d’Orion,
des textes clignotent et perpétuent nos histoires, en écho à l’Histoire.
Un livre à accompagner jusqu’au bout, dans ses méandres et les errances
du narrateur, parfois touffues, pour saisir toute la profondeur de
cette belle réflexion sur tout ce que nous avons généré. Sur le temps
et l’impalpable fil de la vie.
JACQUES STERCHI, La Liberté
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Du siècle obscur
Frédéric Lamoth dépoussière l’Histoire dans Orion.
De tous les textes de l’auteur vaudois Frédéric Lamoth se dégage une atmosphère de mystère lustré, que ce soit dans La Mort digne, premier roman remarqué relatant la marche, vers sa mort choisie, d’un militaire à la retraite, dans Les Sirènes de Budapest, où Lamoth s’appuyait sur ses origines pour raconter l’histoire des migrants hongrois de 1956, ou dans ce récent Orion.
Robert Arnoul est un jeune homme qui se voudrait écrivain, mais a bien
peur de n’avoir rien à dire. Son existence prend une tout autre
tournure lorsqu’il rencontre Bertrand Droz, ancien professeur et
spécialiste du «siècle obscur», cette période charnière entre la fin de
l’Antiquité et le début du Moyen Âge. «Singulier voyageur» logeant à
l’Hôtel Orion, à Genève, il confie des morceaux de sa vie à Arnoul,
sous forme d’anecdotes, de légendes, de fragments de cours. Orion
est un roman mêlant fresques et portraits colorés, dont l’intelligence
de la construction parvient à emporter le lecteur dans un sujet qui,
selon les mots de Droz, «n’intéresse plus personne». Mais c’est que
l’Histoire, ici, se dépoussière, devient mythique et légendaire, pour
trouver enfin un écho dans notre présent.
BRUNO PELLEGRINO, 24 Heures
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Orion
Orion est un petit hôtel de Genève. Il y défile des personnages
indéfinis, fugaces et indifférents. On se demande s’ils existent ou si
ce sont des fantômes, comme par exemple ce mystérieux professeur
aveugle qui abandonne en guise de testament des extraits de textes
anciens.
Un écrivain assiste à la vie de l’hôtel et s’essaie à en construire
l’histoire à partir de quelques-uns de ses personnages. Cela nous vaut
d’intéressantes séquences sur l’ancienne ville de Genève, quand elle
était la capitale des Burgondes et que des légions oubliées la
défendaient contre ses ennemis.
Petit à petit, l’histoire se construit, à mi-chemin entre le rêve et la réalité, entre les vivants et les fantômes.
JULIETTE DAVID, Suisse Magazine
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