Roman 2006. 96 pages. Prix: CHF 10.– ISBN 2-88241-165-0, EAN 9782882411655
Traduction allemande: Lämmer. Zurich: Limmat Verlag, 1993
Traduction portugaise: As avelhas. Sao Paulo : Editora Pensieri, 1996
Traduction italienne: Gli agnelli. Milano: Edizioni Il dito e la luna, 1999
Traduzione a cura di Lucia Cacciola.
Prix d’encouragement de la Ville de Zurich, 1993
Adaptation cinématographique:
Les Agneaux, un film de Marcel Schüpbach, 1996
avec Richard Berry, Brigitte Roüan,
Julia Maraval, Alexis Tomassian
Première au festival de Soleure, 1996
Représentant de la Suisse aux Oscars de Los Angeles (USA), 1997
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…J’ai le sentiment qu’avec Les Agneaux,
cette femme se livre avec une impudeur et une vigueur qui défient tout
ce que l’on a fait depuis longtemps dans l’expressionnisme. Comme si
Ania Carmel avait pris le parti de frapper d’abord un grand coup, pour
marquer le départ, pour donner le ton, et que sa place dût être
aussitôt reconnue, parce qu’à la fois singulière et imprenable… …Un
beau roman, décidément. La parabole moderne des injustices de Saturne.
Et âpre sans aucune des complaisances de l’exaspération, parce qu’Ania
Carmel sait doser, c’est si rare, le suspense du possible et
l’intensité de la tragédie.
JACQUES CHESSEX, Le Nouveau Quotidien. 1992
…L’incontestable pouvoir émotionnel de ce roman tient dans son
équilibre, dans sa justesse de ton rarement prise en défaut, dans son
économie de moyens. L’écriture, épurée, dit l’essentiel…
JACQUES ALLAMAN, Radio Suisse Romande «La Première», 1992
Les Agneaux
En 1992, la Fribourgeoise Ania Carmel sidérait son monde en publiant un court roman cruel à l’écriture d’une rare intensité: Les Agneaux.
Amours incestueuses, tragédie familiale narrée du point de vue des
enfants jusqu’à l’ultime baiser qu’ils échangent, plongeant dans la
mort. Bernard Campiche réédite ce livre d’une force prenante.
JACQUES STERCHI, La Liberté
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Les Agneaux
Fidèle
à son goût du bel ouvrage, Bernard Campiche. a créé une collection de
poche au design élégant – photo en noir et blanc, cartouche rouge,
format élancé. L’esthétique séduit avant même que l’on ait ouvert le
livre. En ce printemps, ce ne sont pas moins de quatre camPoche qui sont apparus sur les rayons: L’imparfait de Jacques Chessex, Crève l’amour d’Asa Lanova, Ces vols qui n’ont pas fui de Jean-Pierre Monier et Les Agneaux
d’Ania Carmel. Tous sont excellents et si vous ne les avez pas lus (les
livres de poches sont évidemment des rééditions) il est temps de
réparer cette lacune.
Toutefois nous avons une prédilection pour Les Agneaux.
Ce livre paru en 1992 a d’ailleurs fait l’objet d’un téléfilm. Nous ne
l’avons pas vu et le déplorons tout en nous interrogeant sur sa
traduction à l’écran. Comment le réalisateur a-t-il pu faire passer
sans outrance une telle charge émotive? De quoi est-il question
dans ce court roman? D’un frère et d’une sœur confrontés à la tyrannie
brutale et vulgaire d’un père complètement détraqué. Les enfants se
défendent comme ils le peuvent, ils déploient toute l’astuce des
opprimés pour flouer leur géniteur. On pense à Ulysse et Polyphème, au
Petit Poucet et à l’ogre. L’archétype est au rendez-vous.
Aucune complaisance stylistique ne vient parasiter la fluidité du
récit, Ania Carmel ne se perd pas dans des méandres littéraires, ne
cherche pas à plaire. Elle nous propulse au cœur du drame avec des
phrases courtes, percutantes, essentielles. Guère de lyrisme mais
lorsqu’elle s’y abandonne, quelle beauté!: «Nos habits ont notre odeur
pour couleur et nos peaux sentent bon le foin empoussiéré des vieilles
granges oubliées.» Mais attention! L’histoire est atroce, la parabole
de l’agneau ne saurait être transgressée et Ania Carmel ne nous épargne
rien, y compris, comme l’écrivit Jacques Chessex «Les mots comme objets
de coercition. Les mots pour souiller, pour enchaîner par le langage
sale.» Mais justement de tant de noirceur, jaillit la pureté et en cela
ce court récit est un grand roman.
MICHELLE TALANDIER, Journal de Cossonay
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