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Jean-François
Sonnay a su construire des personnages avec finesse, chacun baignant
dans un entourage précis, où les figures des parents, des amis,
s’ajoutent à la description des caractères ; où les pensées du
narrateur sur l’Helvétie, sur Lausanne, ne sont pas seulement fruit de
l’humeur d’un écrivain, mais démonstration d’un esprit général
régissant les mentalités. Impressionnante aussi la manière dont toutes
ces vies nous sont racontées ; mener de front l’histoire d’une dizaine
d’individus révèle l’habileté de l’auteur.
FRANÇOIS WASSERFALLEN, Repères
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Au premier regard, Le Tigre en papier I
de Jean-François Sonnay pourrait sembler un peu anachronique, et par
son projet et par sa mise en œuvre. D’aucuns ricaneront d’ailleurs, qui
réduisent tout à la «modernité». Car enfin quoi: ce jeune plouc raconte
une histoire, il brosse une grande toile romanesque avec un soin qui
fleure son XIXe siècle. Il y a là-dedans des personnages auxquels on
s’attache comme à ceux de Martin du Gard ou de Jules Romains. Et cette
façon de mener sa barque comme Dieu le Père : et cette écriture si
sage, aux antipodes du jazz verbal et de tout baroquisme: et ce regard
si net et si droit, qui contraste tant avec les yeux troubles ou
larmoyants de la «conscience malheureuse» propre à notre époque…
JEAN-LOUIS KUFFER, Le Matin
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Parus successivement en 1984 et 1990, les deux volumes du Tigre en papier
reparaissent dans l’élégante collection de poche camPoche des Éditions
Bernard Campiche. Avec pour le tome I une intéressante préface et pour
le tome II une éclairante postface, toutes deux signées de l’auteur,
Jean-François Sonnay. Un volumineux roman dont la relecture sera
profitable puisqu’il se penchait sur l’histoire d’un homme
emblématique, Jacques Mathieu, de 1968 à 1978. Soit de la déflagration
libertaire européenne jusqu’à l’assassinat d’Aldo Moro, meurtre très
significatif des années de plomb et de terrorisme tous azimuts.
Réflexion sur l’idéologie, l’engagement et la violence, sans vouloir
faire de Jacques Mathieu une icône: un livre prenant.
JACQUES STERCHI, La Liberté
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C’était au siècle dernier
Une
seconde vie pour un roman-fleuve qui n’a pas pris une ride. C’est la
chance offerte à Jean-François Sonnay et à ses lecteurs avec Le Tigre en papier réédité dans la collection camPoche:
deux pavés, près de 1’400 pages, dans un style tout à la fois classique
et fluide. L’auteur avait écrit cet ambitieux récit au début des années
septante. Aujourd’hui, cette fresque littéraire s’impose comme un
témoignage plein de vies et de vérité sur un morceau de XXe siècle vécu
dans notre pays par des héros plus vrais que nature. De l’amour à la
politique, de la foi des uns aux doutes des autres, c’est une humanité
en marche, dont la sensibilité, les joies et les souffrances
ressemblent aux nôtres, qui s’expriment dans ces pages. De quoi nourrir
les longues soirées d’hiver au coin du feu.
CATHERINE PRÉLAZ, Générations
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