La Devinaize,
distingué par le Prix Veillon en 1951, est certainement l’une des
réussites de C.-F. Landry. Ce romancier vaudois passe à juste titre
pour le meilleur, ou plutôt le seul disciple de C. F. Ramuz, non à
cause de l’identité de leurs initiales, mais à cause de la volonté de
Landry de perpétuer l’exploitation des grands thèmes ramuziens,
solitude de l’homme face à la grande nature, poésie de la terre, des
vignes, du lac, des ciels, antagonisme des races aux confins des
montagnes. Le goût qui s’affiche chez l’aîné pour un monde où jouent
seulement les forces élémentaires se retrouve chez son cadet et dans le
monde que formulent ses héros, monde qui, comme le disait Philippe
Jaccottet en remettant à Landry le Grand Prix Ramuz en 1960, «monde qui
leur a paru à tous deux se maintenir, se perpétuer autour des artisans,
des bergers, des nomades, partout où les grandes vérités, les grandes
saveurs terrestres sont encore perceptibles». Les admirables évocations
du lac de Bret, au-dessus de Chexbres, comme aussi la puissance
d’expression évoquant les sentiments d’un adolescent s’ouvrant à la
vie, sont des illustrations qui ne s’oublieront plus d’un romancier lié
à son pays par toutes ses racines.
(Quatrième de couverture du «Poche Suisse» No 23. Lausanne: L’Âge d’Homme, 1983)
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