Horst Tappe est né en 1938 en Westphalie (Allemagne). Il a suivi les cours de Martha Hoepffner à l’Ecole de photographie expérimentale (près de Francfort), après un apprentissage dans un atelier photographique traditionnel et un court stage à l’Ecole de Photographie de Hambourg. Puis il a suivi des cours de perfectionnement à l’Ecole de Photographie de Vevey et obtenu une maîtrise fédérale.
Installé à Montreux de 1965 à sa mort, le 21 août 2005, Horst Tappe vivait également quelques mois par année à Londres, Paris et Berlin. Depuis 1979, il était membre nommé de l’American Society of Magazine Photographers. Il était collaborateur permanent de périodiques et d’éditeurs du monde entier. Après avoir publié trois ouvrages, consacrés respectivement à W. H. Auden, V. Nabokov et E. Pound, Horst Tappe avait fait paraître deux ouvrages consacrés à V. Nabokov et à O. Kokoschka (Bâle: Christoph Merian Verlag).
Horst Tappe collaborait avec Bernard Campiche depuis la création de sa maison d’édition, en 1986.
Consultez la galerie des portraits de nos auteurs réalisés par Horst Tappe
|
Tchinguis Aitmatov Edward Albee Isabel Allende Eric Ambler Jean Anouilh Antonio Lobo Antunes W.H. Auden Saul Bellow (Prix Nobel) Tahar Ben Jelloun Nicolas Bouvier William Boyd Anthony Burgess Hermann Burger Guillermo Cabrera Infante Elias Canetti (Prix Nobel) Camilo José Cela (Prix Nobel) James Hadley Chase Patrick Chamoiseau Sir Noël Coward Roald Dahl Jacques Derrida Milovan Djilas Friedrich Dürrenmatt T.S. Eliot (Prix Nobel) Nuruddin Farah Ian Fleming Frederick Forsyth Max Frisch Gabriel Garcia Marquez (Prix Nobel) Jean Giono Nadine Gordimer (Prix Nobel) Juan Goytisolo Julien Gracq Alfred Grosser Patricia Highsmith Ludwig Hohl Bohumil Hrabal Kazuo Ishiguro P.D. James Ernst Jünger Imre Kertész (Prix Nobel) Arthur Koestler Pavel Kohout Leszek Kolakowski Agota Kristof Stanislaw Lem Salvador de Madariaga Claudio Magris Félicien Marceau Predrag Matvejevic W. Somerset Maugham Pierre Mertens Czeslaw Milosz (Prix Nobel) Eugenio Montale (Prix Nobel) Alberto Moravia Slawomir Mrozek Alvaro Mutis Ian McEwan John McGahern Jay McInerney Vladimir Nabokov Cess Nooteboom Amélie Nothomb Frank OConnor Ben Okri Amos Oz Harold Pinter André Pieyre de Mandiargues Sir Karl Popper Ezra Pound Jules Romains Denis de Rougemont Salman Rushdie José Saramago Jorge Semprun Irwin Shaw Manès Sperber Georges Simenon Claude Simon (Prix Nobel) Andrei Siniasvski Susan Sontag Philippe Soupault Wole Soyinka (Prix Nobel) Andrzej Szczypiorski Michel Tournier Giuseppe Ungaretti Jean Vautrin Martin Walser Abraham B. Yehoshua
Et tous les auteurs des Editions Bernard Campiche
Haut de la page
Un grand imagier des lettres
HOMMAGE Incomparable portraitiste d’écrivains, Horst Tappe s’est éteintà Montreux. Il laisse une collection d’exceptionnelle qualité.
Le photographe allemand Horst Tappe, dont les portraits de grands auteurs et artistes contemporains (de Nabokov, Pound, Picasso ou Kokoschka, à presque tous les Nobel de littérature) ont fait le tour du monde, est mort dimanche dernier à l’hôpital du Samaritain, à Vevey, à l’âge de 64 ans, des suites d’une cruelle maladie.
Né en 1941 en Westphalie, Horst Tappe avait acquis les bases de son métier dans un atelier traditionnel de sa ville natale, suivi les cours de Martha Hoepffner dans l’esprit du Bauhaus, et achevé sa formation à l’Ecole de photographie de Vevey, auprès d’Oswald Ruppen. Installé à Montreux depuis 1965, il était membre de l’American Society of Magazine Photographers et collaborateur permanent de périodiques et d’éditeurs du monde entier. En Suisse romande, il était devenu, dès 1986, le photographe attitré des auteurs de Bernard Campiche.
Passionné d’art et de littérature dès ses jeunes années, Horst Tappe avait rencontré « son » premier sujet au début des années 60, en la personne de Jean Giono. Suivirent Oskar Kokoschka, à Villeneuve, qui aimait à s’entretenir avec lui à grand renfort de «lait» (ainsi que le peintre appelait son scotch…), le mythique Ezra Pound à Rapallo, puis Vladimir Nabokov son illustre voisin montreusien, qui l’emmena sur les hauts gazons à la chasse aux papillons, et dont il réalisa une série de portraits unique au monde, déjà présentée à Montreux et Saint-Pétersbourg, en attendant d’autres escales.
De Noël Coward posant en son castel des Avants, à Picasso torse nu et l’air d’un empereur inca, Somerset Maugham au faciès de vieux bonze à peau de lézard ou Patricia Highsmith en sa naturelle élégance d’éternelle jeune fille bohème, entre tant d’autres, Horst Tappe, captant l’aura de chacun dans ses lumière magiques, restituait à tout coup le frémissement d’une présence, évitant à la fois l’anecdote et la pose désincarnée.
Évoquant son arrivée en Suisse romande, Horst Tappe nous avait déclaré un jour: «Après l’Allemagne d’Adenauer, si lourdement matérialiste, je me suis senti revivre au bord du Léman!». La reconnaissance inverse, de la part des instances culturelles vaudoises et suisses, ne lui fut guère concédée en revanche, et l’indifférence que lui manifesta notamment le Musée de l’Elysée n’est pas à l’honneur de celui-ci. Du moins trouva-t-il ces dernières années, auprès des historiennes de l’art Sarah Benoit et Charlotte Contesse, une aide précieuse pour la réalisation de livres (sur Vladimir Nabokov et Oskar Kokoschka) et d’expositions mettant en valeur ses précieuses archives, représentant environ 5000 portraits. La destinée de ce trésor reste actuellement incertaine, soumise à la décision du frère légataire du photographe. Quoi qu’il advienne, il faut espérer que le legs artistique de Horst Tappe, intéressant l’art photographique autant que les archives littéraires du XXe siècle, soit traité avec autant de respect que le photographe vouait à son art et aux êtres qu’il a «immortalisés»
JEAN-LOUIS KUFFER, 24 Heures
Haut de la page
|