A. Voisard, L'Intégrale 7


ALEXANDRE VOISARD

Carnets & chroniques
Ce volume contient:
Au rendez-vous des alluvions: carnets 1983-1998 (1999); Épars – Chroniques (dont Le Calepin d’un flâneur sylvestre) & Voisinages fertiles (1977-2005).

2008. 384 pages. Prix: CHF 18.–
ISBN 978-2-88241-217-1, EAN 9782882412171


Biographie

Vous pouvez nous commander directement cet ouvrage par courriel.


Au rendez-vous des alluvions: l’avant-lire de l’édition originale prévenait le lecteur de la nature et des limites de cet ouvrage. Notes, esquisses d’écriture, notules, fragments, ébauches, confidences, haïkus en sont la matière première; «accumuler», «empilement», «amas» indiquent la nature de la source où cette matière a été puisée; «prélevé et rassemblé » dénotent un effort de sélection et de mise en forme, le critère de choix étant «ce qui, aux yeux de l’auteur dévoile ses obsessions, ses sentiers, ses contradictions et qui peut éclairer l’œuvre publié jusqu’ici».
Complété par Le Calepin d’un flâneur sylvestre, ce volume est ainsi, comme un journal sans date, le premier volet de l’œuvre autobiographique d’Alexandre Voisard.

ANDRÉ WYSS, directeur de la publication


Haut de la page


Voilà tout Voisard
Les deux derniers volumes de L’Intégrale d’Alexandre Voisard sont là. Vite, en poche!


Vous vouliez retrouver Alexandre Voisard dans les chemins de ses carnets et de sa phrase qui résonne au quotidien, vous l’attendiez dans Le Calepin d’un flâneur sylvestre, vous vouliez le revoir dans ses rencontres – Pierre-Olivier Walzer, René Char, les peintres? Mais les voici rassemblées, ces pages, dans le septième volume de son Intégrale qui paraît en poche.
Le huitième et dernier volume est traversé par cette merveille de texte, Le Mot musique ou L’Enfance d’un poète à quoi s’ajoutent d’autres écrits qui font entendre l’écrivain dans sa quête.
Dans l’heureux savoir et l’élégante pertinence, André Wyss préface ces volumes.

JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, Coopération


Haut de la page


Un poète en version intégrale

Avec ces deux volumes, l’éditeur Bernard Campiche clôt la publication de l’œuvre intégrale d’Alexandre Voisard, dans sa collection camPoche. Et rend ainsi hommage à un poète majeur, qui rayonne bien au-delà de son Jura natal et de la Suisse romande.
Intitulé Carnets & chroniques, le tome VII contient surtout Au rendez-vous des alluvions, suite de «notes, esquisses d’écriture, notules, fragments, ébauches, confidences, haïkus». Des carnets qui montrent le poète au quotidien, attentif à la nature, aux «traces de faisan sur la neige fraîche», comme aux «violettes au bord du chemin». Pour «saisir les signes de poésie, être attentif à ce qui clignote et reste cependant invisible».
Dans les textes épars qui complètent ce volume, on notera surtout les beaux hommages rendus à Pierre-Olivier Walzer («mon maître, mon ami») ainsi qu’aux peintres Jean-François Comment, disparu en 2002 (que Voisard qualifie de «félin lyrique») et Gérard Bregnard, mort l’année suivante.
Le dernier volume de cette intégrale revient essentiellement sur l’enfance du poète, né à Porrentruy en 1930. Dans Le Mot musique (sorti en 2004), il a raconté ses jeunes années au parfum de rébellion et d’école buissonnière. Le futur poète découvre les mystères de la nature avant de s’émerveiller devant Verlaine, Rimbaud, Éluard, Apollinaire…
Naissent alors un attachement pour cette terre, pour ce pays et une envie de liberté qui ne le quittera plus. Le Mot musique prend aussi la forme d’un dialogue pudique avec son père: le livre débute alors qu’on le conduit à sa «dernière demeure». Dans ces pages superbes, Alexandre Voisard dit le regret de «tout ce temps qui a filé entre nous sans que j’y prenne garde», avant de remonter vers son enfance de «petit rêveur-marcheur».
Suivent, comme en complément, quelques textes de circonstance, émaillés de souvenirs et d’anecdotes, de figures d’artisan, de mots patois et, pour finir, une savoureuse rencontre avec un (presque) lecteur, à Paris. Partout dans cette œuvre de haute tenue, on retrouve la limpidité du style, une manière d’observer le monde avec une justesse qui n’exclut pas une douce ironie, un goût pour les formes proches de l’aphorisme: «La forêt ne reproche pas / à l’oiseau sa liberté.»

ÉRIC BULLIARD, La Gruyère


Voilà tout Voisard
Les deux derniers volumes de L’Intégrale d’Alexandre Voisard sont là. Vite, en poche!


Vous vouliez retrouver Alexandre Voisard dans les chemins de ses carnets et de sa phrase qui résonne au quotidien, vous l’attendiez dans Le Calepin d’un flâneur sylvestre, vous vouliez le revoir dans ses rencontres – Pierre-Olivier Walzer, René Char, les peintres? Mais les voici rassemblées, ces pages, dans le septième volume de son Intégrale qui paraît en poche.
Le huitième et dernier volume est traversé par cette merveille de texte, Le Mot musique ou L’Enfance d’un poète à quoi s’ajoutent d’autres écrits qui font entendre l’écrivain dans sa quête.
Dans l’heureux savoir et l’élégante pertinence, André Wyss préface ces volumes.

JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, Coopération


Haut de la page


Un poète en version intégrale

Avec ces deux volumes, l’éditeur Bernard Campiche clôt la publication de l’œuvre intégrale d’Alexandre Voisard, dans sa collection camPoche. Et rend ainsi hommage à un poète majeur, qui rayonne bien au-delà de son Jura natal et de la Suisse romande.
Intitulé Carnets & chroniques, le tome VII contient surtout Au rendez-vous des alluvions, suite de «notes, esquisses d’écriture, notules, fragments, ébauches, confidences, haïkus». Des carnets qui montrent le poète au quotidien, attentif à la nature, aux «traces de faisan sur la neige fraîche», comme aux «violettes au bord du chemin». Pour «saisir les signes de poésie, être attentif à ce qui clignote et reste cependant invisible».
Dans les textes épars qui complètent ce volume, on notera surtout les beaux hommages rendus à Pierre-Olivier Walzer («mon maître, mon ami») ainsi qu’aux peintres Jean-François Comment, disparu en 2002 (que Voisard qualifie de «félin lyrique») et Gérard Bregnard, mort l’année suivante.
Le dernier volume de cette intégrale revient essentiellement sur l’enfance du poète, né à Porrentruy en 1930. Dans Le Mot musique (sorti en 2004), il a raconté ses jeunes années au parfum de rébellion et d’école buissonnière. Le futur poète découvre les mystères de la nature avant de s’émerveiller devant Verlaine, Rimbaud, Éluard, Apollinaire…
Naissent alors un attachement pour cette terre, pour ce pays et une envie de liberté qui ne le quittera plus. Le Mot musique prend aussi la forme d’un dialogue pudique avec son père: le livre débute alors qu’on le conduit à sa «dernière demeure». Dans ces pages superbes, Alexandre Voisard dit le regret de «tout ce temps qui a filé entre nous sans que j’y prenne garde», avant de remonter vers son enfance de «petit rêveur-marcheur».
Suivent, comme en complément, quelques textes de circonstance, émaillés de souvenirs et d’anecdotes, de figures d’artisan, de mots patois et, pour finir, une savoureuse rencontre avec un (presque) lecteur, à Paris. Partout dans cette œuvre de haute tenue, on retrouve la limpidité du style, une manière d’observer le monde avec une justesse qui n’exclut pas une douce ironie, un goût pour les formes proches de l’aphorisme: «La forêt ne reproche pas / à l’oiseau sa liberté.»

ÉRIC BULLIARD, La Gruyère


Haut de la page


L’éditeur Bernard Campiche sort tour à tour les deux derniers ouvrages mettant un terme à l’intégrale des œuvres complètes d’Alexandre Voisard en camPoche et le superbe Bestiaire de Guy-Noël Passavant, un nouveau recueil de poèmes.

Alexandre Voisard continue de fouiller les mots en remuant ciel et terre

Alexandre Voisard poète. La dénomination apparaît depuis belle lurette comme un pléonasme. À considérer l’ampleur de l’œuvre, la cohérence de la visée poétique, l’établissement d’une patrie littéraire qu’on a trop souvent confondue avec une patrie politique – et pour cause puisqu’il revendique encore et toujours son statut de poète de la libération du Jura –, une intégrale telle que l’éditeur Bernard Campiche vient de compléter avec les Nos 7 et 8 permet d’avoir une vision claire de cet écrivain majeur, présenté par l’universitaire d’origine jurassienne André Wyss.

Aveuglements fugaces

Pourtant collé à jamais à ses arpents de vers, l’écrivain ne cesse de produire des livres. Comme si, par sa force renouvelée, chacune des publications fragilisait l’auteur de la précédente. Restent à chaque fois ces aveuglements fugaces sur des fonds de soleil couchant qui n’ouvrent sur rien d’autre que sur l’instant et les mots eux-mêmes. Les mots qui, chez Voisard, ne disent pas l’éternité mais retournent du ciel à la terre. Inlassablement. À eux de renaître. Le poète y retrouvera les siens. C’est ce que l’on découvre en lisant le recueil De cime et d’abîme paru l’an dernier chez Seghers et surtout dans Le Bestiaire de Guy-Noël Passavant, qui sort tout chaud de presse chez Campiche.

Le Prix Édouard-Rod

Le mois dernier à Ropraz, il a reçu une nouvelle distinction, le Prix Édouard-Rod des mains de Jacques Chessex lui-même. C’est l’œuvre de toute une vie qui est à nouveau couronnée. Une œuvre qui prend naissance dans l’enfance du poète et qui puise sa sève dans les mots et la nature, tous deux allant former un langage ininterrompu: «Toute chose alors me parlait un langage dont je ne saisissais que des bribes que j’entassais fébrilement et qui finirent par constituer un fonds d’énigmes auquel, devenu homme, je mesure encore ma chance et mes cadences», avoue-t-il dans son autobiographie rééditée dans l’intégrale (collection camPoche).

La bestialité de l’homme

«Un jour, j’hésite sur les sentiers des bêtes, comme le cosaque qui doute soudain de sa monture après tant de chevauchées communes», renchérit-il dans ses Carnets et chroniques, No 7 de la même collection. On y puise cette manière de versifier en vers libres, ils contiennent la force du haïku, plus librement. On y puise aussi le sens de la couleur, une autre caractéristique de l’écriture flamboyante de notre poète: «Le rouge du sureau, au-dessus de la mer des orties, braille et fait tache.»
C’est aussi sur un fonds d’énigmes que démarre Le Bestiaire de Guy-Noël Passavant, ce dernier étant un vague anachorète vivant dans une cabane et qu’Alexandre Voisard explique avoir rencontré dans sa jeunesse. À sa mort, il en aurait retiré un carnet de poèmes délavés, presque illisible, lacunaire. Au poète vivant de le compléter en une poésie «infiniment en devenir». Une manière de s’interroger sur sa propre nature d’homme et de poète. Une nature bestiale, car «De la bête à l’homme / il n’y a pas de gouffre / ni entre les deux / de jungle hostile / en vérité il n’y a qu’un pas / un pas de géant posé / dans un limon de patois / où barbota l’ange amnésique». Alexandre Voisard serait-il le dinosaure du Jura? Il n’en livre pas moins ses rumeurs intérieures, ses «sourdes imprécations» et il ne dit ce qu’il pense «qu’à ceux qui peinent sur mon jargon».
Et son jargon devient chant pour la fin du temps. Ses «Portraits d’oiseaux» sonnent comme les harmonies insolites du compositeur Olivier Messiaen et ses Sept livres du catalogue des oiseaux. Après les quinze poèmes de «De la bête à l’homme», quinze autres disent les notes du haut: la pie, l’alouette, le geai, la fauvette, la faisane, les corneilles, la mésange, le serin, le rossignol, la perdrix, le coucou, le verdier. Et le faucon captif: «Le bleu du ciel / retient captif le faucon / sa seule proie son seul bien / dans ce néant d’azur / et l’oiseau garde sa salive / et son cri pour un juste / retour des choses.»

Du ciel à la terre

Un retour à la terre et ses fourmillements. Les «Aléas des limons» sont des poèmes pleins de sucs et de mouvements où les fourmis sont en pèlerinage et le hanneton «un fraternel pèlerin». Alexandre Voisard fait du terreautage avec les mots. Il propose une mystique du compost. Chez lui, pas de grandes errances, il n’est pas du voyage fondateur des grandes religions. Il débande avec l’escargot, il trafique avec «la population des bouses»; et s’il existe un ciel, il reste à hauteur de fleur pour soupirer: «Quoi que tu dises au bourdon / qui gagne avant toi / les faveurs de l’étamine / tu seras toujours en retard / d’un mot sur le psaume du serpolet / qui devine le fou entre les sages / dans la confuse cohorte des saints / égarés entre complies et matines.»
En surface, le loup, le renard et la belette apparaissent, dans «De la biche au loup», comme des blasons pour consolider le remords, fixer la douceur des ans, souligner «le tranchant et l’aigu / de notre propre langue».
Dans les derniers poèmes des «Travaux ailés», il est encore question du ciel, mais c’est pour donner avec l’alouette «la plus haute octave du miroir». L’octave ne sera toujours en effet que son propre miroir sur l’échelle du haut et du bas. Le ciel, chez Voisard, se mire dans la terre. Si la grande inversion annoncée en début d’ouvrage alors que «Le coq chante si haut / que l’étoile du berger / en tombe de son lit / tandis que la lucarne du toit / tout à coup s’ouvre à l’envers / dans un vacarme de tuiles courroucées», c’est que, justement, le poète règle ses comptes avec la vie sublimée, la transcendance. «…toi qui attends de la vie / des signes plutôt que des fruits / plutôt que des pourboires», s’exclame-t-il. Et il remue ciel et terre pour se faire entendre. Avant de retrouver la Terre Mère.

YVES-ANDRÉ DONZÉ, Le Quotidien jurassien

Haut de la page


Vous pouvez nous commander directement cet ouvrage par courriel.